le faux ok de la Cop28
L’élimination progressive des combustibles fossiles est l’un des principaux sujets sur la table du sommet sur le climat de Dubaï
(Rinnovabili.it) – Le présidence de la COP28, qui a été accusé d’être pro-fossiles depuis son entrée en fonction, vient de sauver la vie du gaz, du pétrole et du charbon. En un mot : émissions. L’étape est celle de Petersberg, où hier le 14ème Dialogue Climat, un rendez-vous qui chauffe les moteurs de la diplomatie climatique en vue du grand sommet de fin d’année. C’est à partir de ce stade que Sultan al-Jaberle président émirati de la Cop28, a annoncé qu’il était favorable à la « Suppression des émissions fossiles ». Ce qui n’est absolument pas la même chose que dire en faveur de éliminer les fossilescomme le souhaiterait plutôt l’Union européenne.
Trébucher à l’élimination des fossiles
« Dans une transition énergétique pragmatique, juste et bien gérée, nous devons nous concentrer sur l’élimination progressive des émissions de combustibles fossiles tout en introduisant progressivement des alternatives viables et abordables sans carbone »dit al-Jaber.
Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Dire en faveur de l’arrêt des émissions fossiles, c’est soutenir le développement de technologies de réduction des gaz à effet de serre, sans pour autant modifier d’un iota la quantité de fossiles qui sont extraits, transformés et mis sur les marchés. Fondamentalement, une défense du statu quo, qui s’appuie sur technologies telles que le captage et le stockage du CO2. En revanche, la position commune avec laquelle Bruxelles arrivera à Dubaï pour la Cop28 est en faveur de la sortie pure et simple des énergies fossiles : mettre une date de péremption globale sur le gaz, le pétrole et le charbon.
Pour l’UE, la route est ardue. D’autant plus que la COP28 n’est pas une COP comme les autres, mais une COP dans laquelle pour la première fois depuis 2015 la situation sera formellement revue sur l’état d’avancement de l’accord de Paris (le soi-disant bilan mondial). La plupart des pays n’en ont pas fait assez et la « suppression progressive des émissions fossiles » pourrait devenir la solution pour nettoyer les consciences plutôt que le climat.
Les autres actualités de la COP28
Si le bras de fer sur la sortie des énergies fossiles commence à devenir l’un des sujets les plus brûlants de ces quelques mois qui nous séparent du rendez-vous de décembre aux Emirats, d’autres nouvelles et propositions pour la COP28 ont été annoncées à Petersberg. Pour la première fois, le sommet sur le climat consacrera une journée entière au thème de la santé et accueillera un sommet conjoint entre les ministres du climat et de la santé.
Ce sera également la première fois que les pays les plus riches atteindront officiellement l’objectif de collecter 100 milliards de dollars par an pour le financement climatique. Annalena Baerbock, la ministre allemande de l’Environnement, l’a toujours fait savoir depuis Pétersbourg. Un objectif vieux de 3 ans – il devait être atteint en 2020 – et désormais quasiment dépassé par leaccord trouvé à la COP27 sur le thème des pertes et dommages (Loss & Damage)qui devrait entrer en vigueur à Dubaï en décembre prochain.
Baerbock elle-même a alors lancé l’idée de fixer la COP28 un objectif mondial pour les énergies renouvelables, sur le modèle de ce qui a déjà été fait par le G7. Cela impliquerait de fixer des objectifs contraignants pour l’expansion solaire et éolienne.