les côtes de l’Antarctique émettent plus de CO2
L’étude coordonnée par l’Ingv est la 1ère à mener une vaste campagne géochimique au pôle Sud
(Rinnovabili.it) – Les côtes de l’Antarctique émettent des quantités record de gaz à effet de serre. À cause de dégradation du pergélisol, le sol gelé en permanence mais non couvert par le bouclier de glace antarctique. C’est la conclusion à laquelle il arrive une étude menée par des chercheurs de l’Institut national italien de géophysique et de volcanologie (Ingv) avec des collègues néo-zélandais et norvégiens et des chercheurs de Sapienza, de l’Université de Padoue et de l’Institut de géologie environnementale et de géoingénierie du Conseil national de la recherche (Cnr-Igag) .
Il s’agit de la première étude à mener une vaste campagne géochimique au pôle Sud, avec des résultats pionniers qui permettront une compréhension plus précise de la mécanismes régulant le cycle du carbone dans les zones péri-côtières de l’Antarctique. Les travaux coordonnés par l’Ingv se sont concentrés sur les vallées sèches de McMurdo, la plus grande zone libre de glace du continent antarctique. Cela représente à lui seul 10% de tous les sols libres de glace au pôle Sud.
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Ici, les chercheurs ont effectué des mesures sur les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et dans le sol, en les comparant aux données très limitées précédemment collectées pour la région. Le résultat est une augmentation égale à 15 tonnes de CO2 par jour à partir d’une superficie d’environ 22 km2. L’émission de CO2 calculée pendant la période estivale est d’environ 448,5 t par mois pour l’ensemble de la zone étudiée. Le flux de gaz à effet de serre affecte également le méthane.
« La présence simultanée d’anomalies de plusieurs espèces gazeuses dans le sol de Vallées sèches de McMurdo a permis d’identifier des zones caractérisées par la fonte du niveau actif du pergélisol et où la présence de structures tectoniques et/ou de fractures permet à ces gaz de migrer vers la surface. Les données préliminaires suggèrent la présence de grandes quantités de gaz dissous dans le système de saumure sous pression sous le pergélisol.explique Giancarlo Ciotolichercheur au Cnr-Igag.
L’impact de la dégradation du pergélisol observé dans cette étude est local. Mais le phénomène de dégazage du sol gelé pourrait caractériser les 24 000 km de côtes antarctiques. Soumis aux effets du réchauffement climatique comme les Vallées Sèches.
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