les promesses climatiques sont impossibles
Le Land Gap Report montre la non-durabilité des objectifs mondiaux sur les puits de carbone naturels
(Rinnovabili.it) – Chaque année, nous consommons beaucoup plus de ressources que la Terre ne peut en reproduire dans le même laps de temps. Endettons-nous, bref. En 2022, nous avons manqué de budget le 28 juillet. C’est une moyenne, si on ne regarde que l’Italie, le jour fatidique tombait le 15 mai et il nous faudrait 5,3 Italies pour soutenir notre niveau de consommation. Il est clair pour tout le monde que ce système n’est pas viable. Une chose très similaire se produit avec les promesses climatiques : tout le monde triche, tout le monde s’endette. Comme, comment? Promettant d’absorber de l’atmosphère, à travers puits de carbone naturelsbeaucoup plus de CO2 qu’il n’est réellement possible.
Estimations irréalistes des puits de carbone
Si vous faites bien le calcul, les promesses d’action climatique de tous les États sont, dans l’ensemble, totalement irréalistes. En additionnant l’étendue des terres nécessaires pour absorber autant de CO2 que l’estiment les plans nationaux de lutte contre la crise climatique, on arrive à la un chiffre étonnant de 1,2 milliard d’hectares. C’est une surface immense, pratiquement égale à celle de toutes les terres cultivées du monde. Ce sont les calculs contenus dans Le rapport Land Gapun travail mené par des scientifiques d’Australie, du Danemark et de Suède.
« Ce chiffre montre que les engagements climatiques des pays sont basés sur des quantités irréalistes d’élimination du carbone du sol », écrivent les auteurs. En principe, il n’est pas impossible de réserver plus d’un milliard d’hectares de terres aux puits naturels de carbone. Le problème est que cela ne peut pas arriver « sans pour autant impacts négatifs importants sur les moyens de subsistance, les droits fonciers, la production alimentaire et les écosystèmes« .
Seulement moins de la moitié des promesses sur les puits de carbone, 551 millions d’ha, « Permettrait de restaurer des écosystèmes dégradés »alors que pour 633 millions d’hectares il faudrait « Un changement d’utilisation des terres pour réaliser l’élimination prévue du carbone, avec le potentiel de déplacer la production alimentaire, y compris les moyens de subsistance durables pour de nombreux petits exploitants agricoles ».
Quelles solutions ?
Ces promesses étonnantes ont un but précis : déplacer une partie substantielle du fardeau de la réduction des émissions de gaz à effet de serre vers les puits de carbone, évitant ainsi des politiques plus agressives (et « coûteuses » en termes de consentement). Mais de cette manière, soutiennent les auteurs, les objectifs climatiques nationaux sont tous mal calibrés par rapport aux objectifs internationaux.
Comment rectifier la situation ? Le Land Gap Report suggère que suivre 4 principes. Premièrement, les promesses doivent être plus détaillées. Il est nécessaire de clarifier l’étendue, l’utilisation et la propriété des terres que l’on imagine destinées aux puits de carbone. Deuxièmement, privilégier la protection des écosystèmes primaires au lieu de promettre de planter des arbres : la première solution est écologiquement beaucoup plus efficace, surtout à court ou moyen terme. On peut donc penser à atteindre les objectifs de 2030 pour limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5°C.
Troisièmement, les mesures d’atténuation de la crise climatique devraient reconnaître la sagesse et les droits des peuples autochtones comme un atout important. De même, les droits de l’homme et la souveraineté alimentaire doivent être protégés. Enfin, les stratégies doivent être multifonctionnelles. Dans cette optique, les scientifiques soulignent l’importance d’adopter les principes de l’agroécologie à grande échelle.