Un nouveau rapport de l’AEE nous demande de sortir de l’Anthropocène
(Rinnovabili.it) – L’Agence européenne pour l’environnement a publié le document «Sortir de l’Anthropocène ? Explorer le changement fondamental de notre relation avec la nature», dans lequel il nous interroge sur notre rapport au reste de la planète, à la nature et aux écosystèmes. La thèse sous-jacente est que, si nous changions notre rapport au monde naturel, ne nous sentant plus comme des maîtres, nous pourrions développer une plus grande conscience de nos responsabilités dans la gestion de la nature.
Pourquoi faut-il sortir de l’Anthropocène
Notre espèce a été si influente sur Terre qu’elle a mérité le titre d’ère géologique : l’Anthropocène est cette phase de l’histoire du monde naturel au cours de laquelle les humains ont influencé la planète, ses écosystèmes et son climat de manière durable – et probablement irréversible. – façon avec leur simple présence, même si elle est limitée à un temps relativement court par rapport à de nombreux autres habitants.
Pour cette raison, le document de l’AEE porte un titre emblématique : « Sortir de l’Anthropocène ? Explorer le changement fondamental de notre rapport à la nature », qui nous amène à changer de mentalité, à imaginer une manière de gérer la société et l’économie en symbiose avec la nature, en abandonnant cette vision instrumentale qui, depuis des siècles, nous fait nous sentir utilisateurs d’un patrimoine considérée à tort comme inépuisable.
La prémisse de ce raisonnement est que, malgré ce que notre espèce croit depuis des siècles, l’humanité est fondamentalement interconnectée et dépendante des écosystèmes dans lesquels elle s’insère, dont elle fait bien partie. Pour différentes phases historiques cette hypothèse n’a pas été très anodine et la façon dont nous avons traité la planète le prouve. Preuve en sont aussi les tentatives de remédier aux impacts de notre existence qui, jusqu’à aujourd’hui, partaient en tout cas du postulat qu’il existe un écart entre nous et les autres espèces vivant sur la planète, malgré leur meilleure intégration vis-à-vis de les notres.
Nous ne pourrons pas atteindre la durabilité – nous dit l’AEE – tant que nous ne commencerons pas à considérer la nature « comme une source de capital à respecter dans sa valeur intrinsèque ». Que signifie matériellement ?
Changer notre approche : dans l’élaboration des politiques environnementales de l’UE, ainsi que dans les politiques nationales ou mondiales. Abandonner la surconsommation, éliminer les inégalités, aplanir les asymétries de pouvoir et démolir les installations d’intérêt personnel au profit de quelques-uns, qui ont une vision résolument à court terme des besoins vitaux de la planète.
La réflexion sur l’Anthropocène s’inscrit dans une série plus large, « Narratives for change », qui laisse place à de nouvelles perspectives et visions indispensables pour construire un changement de mentalité et nous rendre véritablement capables d’agir pour la durabilité.