EL PAÍS

Les îles Canaries approuvent la décarbonation des îles en 2040, 10 ans d’avance sur le reste de l’Espagne et de l’Europe

Le Parlement des îles Canaries a approuvé ce mardi la loi sur le changement climatique et la transition énergétique de l’archipel après une longue et dure procédure au cours de laquelle l’opposition a présenté de nombreux amendements. Ce document, approuvé avec les votes en faveur de l’appel (PSOE, Podemos, Nueva Canarias et Agrupación Socialista Gomera) et la Coalition des îles Canaries, poursuit la décarbonisation de l’économie des îles en 2040, 10 ans avant les horizons fixés par l’Europe et l’Espagne dans cette affaire, selon des sources du gouvernement régional. « Il s’agit de la loi la plus consensuelle de l’histoire des îles Canaries, avec plus de 384 contributions citoyennes au cours des deux périodes d’exposition publique », a expliqué l’exécutif dans une note envoyée aux médias. Le texte final sera publié au Journal officiel des îles Canaries dans les prochains jours.

Le document demande que les budgets régionaux intègrent une « perspective climatique » et que 2% du PIB des îles soient alloués à des mesures d’action à cet égard. Ainsi, l’objectif de l’exécutif régional est que les émissions à l’échéance soient réduites de 90 % par rapport à celles de 1990 et qu’au moins 10 % des émissions restantes soient absorbées par les puits. S’il était réalisé, cela signifierait que l’archipel passerait de l’émission de 13,3 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (une mesure qui inclut tous les gaz à effet de serre) à 7,4 millions en 2030 et, enfin, à 862 000 tonnes en 2040. Concernant la mise en œuvre des énergies renouvelables , l’horizon fixé par la loi et le plan de transition énergétique des îles Canaries pour 2030 est d’atteindre 37% de la consommation finale d’énergie grâce aux technologies vertes et 92% en 2040. Il crée également l’Agence canarienne pour l’action climatique, l’énergie et l’eau. Actuellement, la pénétration des énergies renouvelables pour la production d’électricité s’élève à peine à 19,9%, contre 47,7% dans le système électrique national en 2021, selon les données du Stratégie énergétique durable aux îles Canariespréparé par les gouvernements de l’Espagne et des îles Canaries.

Le texte approuvé ce mardi établit qu’en 2030, tous les établissements publics des îles devront être approvisionnés à 100% à partir de sources renouvelables et devront remplacer complètement les équipements qui sont alimentés par des combustibles fossiles. L’Administration doit également remplacer les véhicules à combustion interne par d’autres à zéro émission polluante dans un délai maximum de 10 ans à compter de l’entrée en vigueur. Les collectivités locales devront adopter des critères d’efficacité énergétique et de neutralisation des nuisances lumineuses lors du renouvellement de l’éclairage, afin qu’en 2040, l’ensemble du réseau réponde à 100% à cet objectif. La loi obligera les administrations à inclure dans les cahiers des charges des exigences prises en compte pour l’action climatique, telles que l’autonomie énergétique ou la gestion optimale des déchets.

Le texte juridique envisage la création du soi-disant registre d’empreinte carbone, qui, selon ce que le ministre de la transition écologique, de la lutte contre le changement climatique et de l’aménagement du territoire du gouvernement régional, José Antonio Valbuena, a assuré, permettra de quantifier les émissions de gaz à effet de serre. L’inscription à ce registre sera obligatoire pour les opérations touristiques d’hébergement, de non-hébergement et complémentaires ; activités de pêche et d’aquaculture; activités industrielles et commerciales, entre autres.

Pour la mobilité durable, l’objectif de réduction des émissions est de 84,2 % d’ici 2040, sans dépasser 480 000 tonnes équivalent CO₂ par an. Les grands centres générateurs de mobilité publique et privée doivent introduire des plans de mobilité durable pour leurs usagers dans un délai maximum de cinq ans à compter de l’approbation de la stratégie d’action pour le climat des îles Canaries. Entre autres secteurs, les sociétés de location de véhicules doivent disposer exclusivement de flottes sans émissions directes dans un délai maximum de 15 ans à compter de l’entrée en vigueur de la présente loi.

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D’autre part, en même temps qu’il approuvait la manière de réduire les émissions, le Parlement canarien a également analysé la manière d’augmenter le nombre de touristes. Le conseiller José Antonio Valbuena a assuré ce mardi que si tous les terrains touristiques prévus étaient aménagés, l’archipel passerait de 480.000 places à quelque 700.000, avec une capacité d’accueil jusqu’à 22,3 millions de touristes, ce qui porterait la population fixe à 2, 8 millions de personnes. Valbuena a exposé devant la Chambre les détails préliminaires d’une étude préparée par son département qui analyse les lits hôteliers et extra-hôteliers, sans tenir compte des locations de vacances, des hôtels ruraux, des hébergements de golf ou des hôtels emblématiques. Ainsi, 843 enclos géographiques ont été détectés et que la capacité d’accueil a chuté de 10 % au cours des 10 dernières années —il y a 480 000 lits, dont 350 000 en service—, avec un effondrement de 49 % du plancher des appartements et une baisse de 10 % augmentation de l’hôtel.

Selon les données du conseiller, Lanzarote compte 78 000 postes vacants et un potentiel de croissance de 55 000 autres (+ 70 %) ; Fuerteventura peut croître jusqu’à 87 % ; Gran Canaria compte 160 000 lits et un potentiel de croissance de 36 % ; Tenerife, 170 000 et 27 % de potentiel en plus ; La Gomera, 3 200 lits et une croissance possible de 157 % ; La Palma, 5 000 —places perdues à cause du volcan— et un potentiel de 45 % de plus et El Hierro, qui aspire à croître de 118 % de plus.

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