15% des espèces mondiales menacées même avec +1,5°C
L’étude publiée dans Nature Ecology & Evolution analyse l’apparition des points de basculement pour 35 000 espèces d’animaux et d’algues
(Rinnovabili.it) – Pour de nombreuses espèces, animales et végétales, le dépassement de leur points de non-retour (les points de basculement) dans la majeure partie de l’aire de répartition où ils vivent, cela se produira dans des périodes de temps très courtes, une dizaine d’années. Il y a à peine assez de progressivité pour leur laisser le temps de s’adapter : le changement climatique va infiniment plus vite que leur capacité à évoluer et sélectionner des traits avantageux pour la survie dans de nouveaux habitats.
La carte mondiale des points de basculement pour 35 000 espèces
Une étude le confirme publié dans Nature Ecology & Evolution qui a combiné l’analyse de l’évolution des températures à travers la planète jusqu’en 2100 avec i des données relatives à plus de 35 000 espèces d’animaux (y compris les mammifères, les reptiles, les amphibiens, les oiseaux, mais aussi les coraux, les poissons et le plancton) et alguesde tous les continents et océans.
De la traversée, les chercheurs ont obtenu une carte des points de basculement de passage. Comment les points de basculement des espèces sont-ils définis dans ce cas ? Les auteurs n’ont considéré que les cas où les zones géographiques dans lesquelles les espèces sont répandues (leurs aires de répartition) dépassent un seuil d’exposition thermique critique. C’est-à-dire au moins 5 années consécutives au cours desquelles les températures dépassent régulièrement les températures mensuelles les plus extrêmes jamais connues par ces mêmes espèces, dans leurs habitats, entre 1850 et 2014.
Que se passe-t-il une fois ces seuils dépassés ? Les espèces ne succombent pas nécessairement. Mais rien ne prouve qu’ils soient capables de s’adapter à de nouveaux habitats. D’autant plus que pour la plupart des espèces analysées, ce changement se produit dans toutes les régions géographiques où elles se sont répandues au cours de la même décennie. Autrement dit, d’ici 10 ans ces milliers d’espèces pourraient être trouvées avec une gamme extrêmement réduite.
L’intensité du changement climatique à l’avenir peut faire une grande différence de ce point de vue. A 1,5°C, 15% des espèces analysées dans au moins 30% de leur aire de répartition seront menacées en une seule décennie. Dans une scénario d’émission moyenne, c’est-à-dire si au contraire nous atteignons un réchauffement climatique de 2,5°C – celui vers lequel nous nous dirigeons aujourd’hui – le nombre d’espèces menacées double pour atteindre 30 %.