L'alpiniste Juanjo San Sebastián: "Dans les montagnes, la tragédie et la mort font partie de la vie"

L’alpiniste Juanjo San Sebastián: « Dans les montagnes, la tragédie et la mort font partie de la vie »

Juanjo Saint-Sébastien Arroyo (Bilbao, 1955) est l’un des alpinistes les plus renommés d’Espagne, un grand promoteur des valeurs qui composent une équipe : engagement, générosité, courage et esprit d’amélioration. Il a commencé l’escalade alors qu’il était mineur et des aventures sur toute la planète restent gravées dans sa mémoire, élevant huit millefilmer avec Aux confins de l’impossible et vivre une vie intense jusqu’à ses limites.

La Tragédie du K2 en août 1994qui a emmené avec lui son compagnon d’escalade Atxo Apellani, a été un tournant pour, en plus de vivre la vie, de l’écrire.

Ce vendredi, à 20h00, au Teatro del Raval de Castelln, je mettrai la touche finale au XXXI Ramiro Beltrán Memorial Cinema Setmana de Muntanya qui a débuté ce lundi avec un programme spectaculaire.

« Il est plus important de se perfectionner en tant que grimpeur ou alpiniste que de collectionner les sommets »

Dans la balance d’un alpiniste comme vous, quels souvenirs pèsent plus pour raconter des histoires : les projets, les réussites, les drames, les conséquences… ?
L’envie de profiter, de presser, de vivre sa vie. La compréhension que les tragédies, c’est-à-dire la mort, fait partie de la vie. La défense du concept selon lequel la seule chose que nous recherchons lorsque nous allons à la montagne, c’est la vie. Une vie qui ne doit pas seulement se mesurer en longueur, en nombre d’années, mais en intensité.
Que transmet-il notamment avec El Viaje ?
La transformation que j’ai subie (en fait, je devrais dire appréciée) à travers les expériences que j’ai vécues.
As-tu une préférence pour un de ses livres en particulier ?
J’ai une prédilection pour d’innombrables livres… que je n’ai pas écrits. Du mien, je suis satisfait de Rendez-vous au Sommet. J’aime ça aussi combien de temps est longqui est une compilation d’articles écrits tout au long de ça : depuis longtemps, mêlés à une vision contrastée prise aujourd’hui.
En tant que participant exceptionnel à la Castelln Mountain Film Week, qu’attendez-vous de ces conférences et de votre exposition en particulier ?
Espero (y estoy seguro de) encontrar gente agradable que quiz se sorprenda por sentirse identificada con la historia que voy a contar, que sienta que, bsicamente, las experiencias y las enseanzas que yo he tenido en montaa son las mismas que ellos han tenido en la vie. Parce que les émotions, les passions et tout ce qui nous définit et nous fait grandir en tant qu’être humain sont universels, on les retrouve dans tous les domaines de la vie, pas seulement à la montagne. Je suis sûr que je vais profiter de Castelln et de tous ceux qui viennent voir Le voyage.
Quand on entend parler dans le monde entier de grimpeurs qui ont perdu la vie en montagne, certains jeunes, comme Jonas Hainz (25 ans) il y a un peu plus d’une semaine, et d’autres experts, comme Hilaree Nelson (49 ans) en septembre dernier …, il est difficile de ne pas tomber dans la tentation de voir la folie derrière certaines décisions. Qu’est-ce que la montagne a qui piège et engage même des risques inimaginables pour le reste des mortels ?
Vie intense vécue jusqu’à ses limites.
Avez-vous un pacte d’alpinisme avant de partir en expédition ?
Pas spécialement. Mais quand on forme un groupe de personnes qui vont prendre certains risques, on s’attend toujours à ce que toutes, en plus d’avoir un certain niveau physique et technique, soient des personnes capables d’avoir des conversations agréables, de se rendre la vie agréable les unes pour les autres . Et que toujours, toujours, soyez des gens prêts à prendre soin les uns des autres.
Que conseilleriez-vous à vos petits-enfants s’ils voulaient suivre vos traces à la montagne ?
Que le chemin de l’apprentissage en montagne est lent et progressif, qu’ils n’ont jamais l’intention de collectionner des sommets ou des voies d’escalade, qu’il est plus important de se perfectionner en tant que grimpeur ou alpiniste que de collectionner des sommets, qu’ils mesurent bien les risques et qu’ils n’abandonne jamais personne.
Pensez-vous que le changement climatique affecte la huit mille?
Elle affecte tout ce qui a à voir avec la vie sur terre. Aux huit millesous une multitude de facettes, depuis le recul et le risque évident de disparition des glaciers, jusqu’aux changements des conditions météorologiques, les affecte de manière globale et globale.
Bien que votre militantisme politique soit lointain dans le temps, avec plusieurs nominations électorales en vue dans l’année à venir, que demanderiez-vous aux gouvernants ou aux candidats d’inscrire à leur agenda ?
Mon temps de militantisme est très loin, mais pas mon intérêt pour la politique. Je demanderais aux gouvernants, parmi lesquels il y a toujours eu et il y a toujours des exceptions très honorables, de disparaître de la scène et de faire place à des personnes intéressées à la coexistence, aux accords, au consensus et non à la préservation de leur mode de vie, ni dans les intérêts bâtards (jeu de mots) des partis qu’ils représentent ou dirigent.

XXXI SEMAINE DE CINEMA DE MUNTANYA

PROGRAMMATION

Le rendez-vous est du 14 au 18 novembre, à 20h00, au Teatro del Raval avec entrée gratuite

lundi 14 novembre

  • Court métrage Heaume express, du réalisateur Aitor Brez. C’est le premier prix du concours de courts métrages
  • film Alaska, Casporros sur brame la tonyina, présenté par Sergio Valero, Jorge Cabo, Gustavo Edo et Andrs Mas. ‘Els Casporros’. Troisième prix

mardi 15 novembre

  • cholitas, projection hors compétition. Présenté par Isabel Ros et Amparo Bigne, d’Oxfam Intermn

mercredi 16 novembre

  • film La rivière des noms fixes, présenté par Sergi Ricart. Deuxième prix.

Jeudi. 17 novembre

  • film Manaslu, Berg Der Seelen, du réalisateur Gérald Salmina. Premier prix

vendredi 18 novembre

  • film Le voyage, de Juanjo Saint-Sébastien. hors concours

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