Le nouveau rapport du GIEC appelle à abandonner les énergies fossiles

Le nouveau rapport du GIEC appelle à abandonner les énergies fossiles

Il semble qu’ils doivent apposer le message noir sur blanc pour que nous le prenions au sérieux. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le troisième volet de son rapport sur la la crise climatique qui touche la planète et les mesures urgentes à prendre pour y faire face. Et le document rappelle clairement l’enjeu : la réduction de l’utilisation des énergies fossiles sera essentielle si nous voulons maîtriser l’augmentation de la température de la planète et atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

Ce n’est pas un hasard si chaque nouveau rapport de ce groupe de scientifiques est de plus en plus puissant. Le temps presse et les scientifiques ont lancé un ultimatum : nous ne pouvons plus attendre si nous voulons saisir l’opportunité d’arrêter le changement climatique avant qu’il ne soit trop tard. Le moment est venu de le faire.

Que vais-je apprendre de cet article ?

Le compte à rebours a commencé : les prochaines années sont critiques

Entre 2010 et 2019, les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des maximums historiques. Ces dernières années, cependant, le taux de croissance a ralenti.

Si nous voulons limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C, le nouveau rapport du GIEC de 2022 avertit que tous les secteurs devront prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour réduire et éliminer leurs émissions.

Le document est le troisième volet du 6e rapport d’évaluation du GIEC. Après avoir tiré la sonnette d’alarme sur ce que sera la Terre dans plusieurs décennies si les températures continuent d’augmenter, et après avoir affirmé que nous, les humains, sommes pleinement responsables du changement climatique, l’IPPC a publié le 4 avril son nouveau rapport dans lequel il se concentre sur la manière de atténuer le changement climatique.

278 scientifiques de 65 pays ont évalué plus de 18 000 parutions identifier des options et des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’une des principales conclusions de leur évaluation est que les émissions doivent culminer d’ici 2025 au plus tard – et nous devons les réduire de 43 % d’ici 2030.

« Les émissions doivent culminer d’ici 2025 au plus tard – et nous devons les réduire de 43% d’ici 2030 »

Les efforts portent avant tout sur la réduction du CO2, mais ce n’est pas le seul gaz. Le GIEC souligne que méthane – dont nous évoquons ici l’implication dans le réchauffement climatique – devrait être réduit d’environ un tiers. « C’est maintenant ou jamais », a annoncé Jim Skea, co-président du groupe de travail III du GIEC, responsable du dernier rapport.

Selon le rapport du GIEC, que devrions-nous faire pour atténuer le changement climatique ?

Les experts assurent que, en prenant les bonnes décisions, nous avons encore la possibilité de limiter la hausse de la température mondiale et de respecter l’accord de Paris.

Pour y parvenir, le GIEC met en avant la transformation du système énergétique et la nécessité de réduire substantiellement l’utilisation des énergies fossiles.

Si nous voulons atteindre l’objectif de 1,5°C, tLa consommation mondiale de charbon, de pétrole et de gaz devra être réduite respectivement de 100 %, 60 % et 70 % d’ici 2050 par rapport à 2019.

« L’utilisation mondiale de charbon, de pétrole et de gaz devra être réduite de 100%, 60% et 70% respectivement d’ici 2050 par rapport à 2019 »

Bien que l’alternative consistant à utiliser des techniques de captage du dioxyde de carbone, nous permettant de continuer à brûler ces combustibles, ne soit pas écartée, l’option privilégiée est renouvelables, notamment l’utilisation de hydrogène vert comme nouveau carburant.

Selon le rapport, les systèmes électriques alimentés principalement par des énergies renouvelables sont de plus en plus viables. Bien que des défis opérationnels, technologiques, économiques, réglementaires et sociaux subsistent, une variété de solutions systémiques ont émergé pour accueillir de grandes parts de marché des énergies renouvelables dans le système énergétique, souligne-t-il.

De plus, le coût n’est plus un tel obstacle. Le GIEC affirme que, depuis 2010, les coûts de l’énergie solaire et éolienne, ainsi que des batteries, ont régulièrement diminué jusqu’à 85 %.

Les villes offrent d’importantes opportunités de réduction des émissions, ajoute-t-il. Les espaces urbains peuvent être transformés pour consommer moins d’énergie (grâce à la création de villes compactes et transitables et de bâtiments plus durables), utiliser des transports à faibles émissions et coexister avec la nature.

Pour ce qui est de l’industrie, qui représente un quart de toutes les émissions, il sera essentiel de repenser l’utilisation efficace des ressources naturelles et de l’énergie, ainsi que des systèmes circulaires de réutilisation et de recyclage des déchets.

L’agriculture, la foresterie et d’autres utilisations des terres peuvent être améliorées et rendues plus efficaces pour collaborer à la réduction des émissions à grande échelle, ainsi que pour le stockage du dioxyde de carbone. Bien que le GIEC affirme que la Terre ne peut pas compenser les réductions d’émissions pour d’autres secteurs, une meilleure utilisation des terres et des ressources naturelles peut bénéficier à la biodiversité, nous aider à nous adapter au changement climatique et à préserver nos moyens de subsistance, notre nourriture, notre eau et notre approvisionnement en bois.

Une transformation durable, nécessaire et rentable

Le GIEC souligne que la grande transformation dont nous avons besoin pour réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre peut être rentable et conclut que le bénéfice économique global de la limitation du réchauffement climatique à 2 degrés dépasse le coût de l’atténuation dans la plupart des documents examinés.

Il y a encore de l’espoir dans la lutte contre le changement climatique, si les infrastructures, les politiques et les investissements nécessaires sont lancés pour éliminer les émissions et transformer le système énergétique mondial pour qu’il devienne plus durable. Les données ne pourraient pas être plus claires. Il est maintenant temps d’agir. La planète ne peut plus attendre.

Sources:

A lire également