Les familles les plus pauvres pourront se déplacer dans Barcelone avec des véhicules sans étiquette environnementale

Les familles les plus pauvres pourront se déplacer dans Barcelone avec des véhicules sans étiquette environnementale

Panneau indiquant l’entrée de la zone ZBE à La Ronda de Dalt à Barcelone, dans une image d’archive.Carles Ribas (LE PAYS)

Barcelone rectifie et va assouplir les conditions de sa zone à faibles émissions (ZBE) pour les plus bas revenus : les familles les plus pauvres pourront circuler dans la zone interdite aux voitures les plus polluantes même si leurs véhicules sont anciens et ne disposent pas d’un label environnemental de la DGT. De plus, les autorisations annuelles de circuler ponctuellement pour les voitures non munies d’une étiquette passeront de 10 à 24. Le reste du fonctionnement de la ZBE est maintenu. La zone réglementée : couvre Barcelone et quatre municipalités voisines. Les critères d’interdiction des véhicules : ceux sans étiquette. Et les horaires : de 7h à 20h en semaine.

Les modifications, qui seront reflétées dans une mise à jour de l’ordonnance actuelle qui accompagne le ZBE, seront faites pour le protéger juridiquement. Le ZBE de la capitale catalane, le plus grand de ceux implantés dans le sud de l’Europe, avec près de 100 kilomètres carrés, a été renversé en mars dernier par le Tribunal supérieur de justice de Catalogne (TSJC). Il a répondu à six ressources sur dix des corporations et associations liées à l’automobile et aux transports : il a jugé la restriction « excessive » par zone géographique et a averti qu’elle pouvait nuire aux revenus les plus faibles. Le ZBE est toujours en vigueur, car le conseil municipal a saisi la Cour suprême en mai et avec la santé comme argument pour lutter contre la pollution.

Le conseiller pour l’urgence climatique, Eloi Badia, a présenté les changements mardi. « Il reste, et gagne en dimension sociale, en tenant compte de différents besoins à caractère social. » Le critère de mesure de la vulnérabilité des familles possédant des voitures polluantes sera que leur revenu soit inférieur au double de l’indicateur de revenu à effets multiples (IPREM). C’est-à-dire ne pas inscrire plus de 1 158 euros par mois, dans le cas d’une personne ; 1 447 euros en cas de deux ; 1 679 dans le cas de trois personnes ou 1 910 dans le cas de quatre personnes ou plus. « En termes environnementaux, l’impact sera faible, mais du point de vue social, cela aura beaucoup d’impact sans renoncer à une meilleure qualité de l’air », s’est défendu l’édile. Et il a quantifié à 20 000 les propriétaires de véhicules sans étiquette, bien qu’on ne sache pas combien circulent.

L’ordonnance, a précisé Badia, sera approuvée en commission gouvernementale jeudi prochain et sera ouverte à la consultation avec le reste des groupes municipaux, avec l’idée de l’approuver initialement en novembre. Ensuite, il y aura un processus d’allégations et, si rien ne va pas, il pourrait être définitivement approuvé en janvier 2023, avant la fin du mandat en mai.

Propriétaires de véhicules à faible revenu pouvant circuler sans étiquette

La mise à jour de l’ordonnance ZBE établit que les véhicules dont les propriétaires justifient de revenus économiques (retraites majorées, aides, revenus, loyers ou intérêts du capital) inférieurs au double de l’indicateur de revenu à effets multiples (IPREM), majoré en fonction du nombre de personnes dans la cellule familiale .

Une personne. 2 fois l’IPREM. 1 158 euros par mois

Deux personnes. 2,5 fois l’IPREM: 1 447 euros par mois

Trois personnes. 2,9 fois l’IPREM: 1 679 euros par mois

Quatre personnes ou plus. 3,3 fois l’IPREM: 1 910 euros par mois

La mise à jour de l’ordonnance introduira d’autres changements. Par exemple, il répond à la plainte des indépendants qui étaient proches de la retraite et qui ne valaient pas la peine de changer leur voiture pour une moins polluante. Avec le nouveau texte, s’ils sont à cinq ans de la retraite ils n’auront pas à renouveler leur véhicule. Le registre actuel des véhicules exemptés de la règle, géré par la zone métropolitaine de Barcelone, compte 50 000 propriétaires de voitures, camionnettes, camions ou autobus.

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Badia a rappelé que malgré l’annulation, l’ordonnance est toujours en vigueur et qu’avant l’été, le conseil municipal a fait appel de la décision du TSJC devant la Cour suprême. Le consistoire estime qu’il n’y aura pas de jugement définitif avant « un an et demi ou deux ». « Nous sommes convaincus que nous allons gagner », a-t-il déclaré et rappelé que les institutions européennes avertissent que Barcelone dépasse les limites de pollution considérées comme nocives pour la santé, et que la loi sur le changement climatique oblige toutes les villes de plus de 50 000 habitants à mettre en place des LEZ.

Avec cet assouplissement, tout durcissement des conditions de la ZBE est définitivement reporté à l’avenir. L’AMB a même approuvé, dans son plan mobilité, l’interdiction des étiquettes jaunes (véhicules les plus polluants après ceux sans étiquette) de circuler à partir de 2022. Une mesure qui a soulevé un gros nuage de poussière et qui n’a pas été appliquée, bien que l’entourage de la maire Ada Colau a fait part de sa volonté d’opposer son veto aux véhicules euro 4 et d’instaurer un péage urbain, tout en admettant qu’elle n’a pas de calendrier.

La révision de l’ordonnance ZBE maintiendra les exemptions actuelles pour les véhicules transportant des personnes à mobilité réduite, les services d’urgence et essentiels, les véhicules étrangers qui répondent aux exigences d’émission. Et il s’ajoute aux permis de circulation des véhicules d’auto-école, uniques (porte-conteneurs, pelles, citernes), des tâches d’entretien dans les ateliers ou les personnes qui suivent des traitements médicaux (le temps que dure le traitement). Le système de contrôle de conformité ZBE continuera à être basé sur les caméras situées aux entrées de la ville (qui lisent les plaques d’immatriculation et les comparent aux étiquettes qui indiquent les émissions de chaque véhicule), en plus des interventions spécifiques des agents de la Garde urbaine. Les amendes pour les véhicules interdits de circulation sont de 200 euros.

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