L'industrie européenne estime que l'UE devra investir 800 milliards d'ici 2030 pour atteindre ses objectifs climatiques
L’Europe va devoir investir beaucoup d’argent dans les années à venir pour relever tous les défis à venir : transition écologique et numérique ainsi que dépenses de sécurité et de défense. Rien que dans le premier d’entre eux, l’UE aura besoin de 800 milliards d’euros jusqu’en 2030 si elle veut atteindre les objectifs climatiques qu’elle s’est fixés, selon ce qu’a estimé mardi la Table ronde européenne de l’industrie, un influent expert bruxellois.
« Avec l’impératif de décarbonisation industrielle, l’augmentation de la demande d’énergie renouvelable a fait peser un énorme fardeau sur les infrastructures existantes. Le mix énergétique en jeu dans le système a également changé, des investissements massifs sont donc nécessaires dans les infrastructures nationales et transfrontalières pour les réseaux électriques, l'hydrogène et le CO₂ », expose l'organisationqui prévient également que les 800 milliards d'euros ne s'arrêtent pas là, car d'ici 2050 l'investissement nécessaire atteindra 2,5 millions.
Face à cette demande, le secrétaire général de l’organisation industrielle, Dimitri Papalexopoulos, souligne que « la modernisation des infrastructures est la pierre angulaire du Green Deal, mais les dirigeants politiques n’en font pas assez pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés ». Pour eux, le Grec demande des incitations « pour attirer les investissements privés indispensables », et c’est pourquoi il exige « de s’attaquer de toute urgence à cette question ».
Il existe un large consensus européen selon lequel, dans les années à venir, d’énormes investissements seront nécessaires dans l’UE pour suivre le rythme des grandes puissances telles que les États-Unis et la Chine. Les calculs qui existent sont divers, mais ils vont tous dans la même direction : des sommes d'argent inimaginables qui devront provenir des budgets publics, mais aussi du secteur privé, puisque le public est plongé en même temps dans un processus de restructuration fiscale. consolidation en raison de l’importante dette accumulée pour répondre aux crises précédentes.
Pour faire ses chiffres, l'industriel a commandé deux rapports au cabinet de conseil Boston Consulting Group, l'un sur la compétitivité et l'autre sur les infrastructures énergétiques. Le premier d'entre eux explique qu'à l'heure actuelle, le secteur secondaire en Europe est confronté à quatre obstacles à surmonter : les prix élevés de l'énergie par rapport à d'autres domaines, l'accès limité aux sources d'énergie renouvelables, le coût élevé des émissions de CO₂ et le volume élevé d'investissements que nécessite la décarbonisation. . Les conséquences de ne pas réussir à surmonter ces obstacles ne sont pas bonnes : « augmentation des prix et désindustrialisation », prévient le document.
L'un des points qu'ils soulignent comme prioritaire pour commencer à résoudre la situation est celui des réseaux de transport d'énergie. « Ce est un défi. L'UE se trouve dans une situation privilégiée, car elle possède l'un des plus grands réseaux interconnectés au monde, mais aussi un marché unique de l'énergie peu développé ; Ces objectifs nécessitent davantage de soutien par le biais de mesures réglementaires », conclut l'analyse.