Quelles sont les technologies les plus matures et les plus pratiques ?
L’analyse du PNUE sur les techniques d’élimination du CO2 évalue 7 critères
(Rinnovabili.it) – Dans tous les scénarios d’émission présentés par le dernier rapport du GIEC, les stratégies et technologies pour élimination du CO2 ils jouent un rôle. Aux niveaux d’émissions de gaz à effet de serre et de température mondiale que nous avons atteints, il est désormais impensable de se mettre sur la bonne trajectoire pour maintenir le réchauffement climatique proche de 1,5 degré sans s’appuyer sur la capacité naturelle de certains écosystèmes à absorber et stocker le carbone, ou sur technologies – encore largement expérimentales – pour capter le dioxyde de carbone.
Mais toutes les méthodes d’élimination du CO2 ne sont pas identiques. Ceci est souligné par le dernier rapport du PNUE, leRapport sur les écarts d’émission 2023, introduit le 20 novembre, à l’approche du début du sommet de Dubaï sur le climat (COP28). Un rapport qui consacre un chapitre entier à cartographier, analyser et classer toutes les manières par lesquelles nous pouvons éliminer naturellement ou artificiellement le CO2 de l’air.
De nombreux facteurs ont été examinés, du niveau de maturité à l’évolutivité, de la facilité de suivi et de vérification des résultats obtenus à la perception du public. Jusqu’aux coûts et à la durée du stockage du CO2.
Le classement des techniques d’élimination du CO2

Les méthodes les moins matures et avec plus de marges d’incertitude sont la fertilisation et l’alcalinisation de l’océan, techniques de géo-ingénierie grâce auxquelles la photosynthèse du phytoplancton est augmentée et le pH des eaux de surface est modifié, dans les deux cas pour augmenter la capacité de l’océan à absorber le CO2. Les coûts ne sont pas encore quantifiables et très peu de progrès ont été réalisés sur tous les autres aspects. Mais ce seraient les méthodes qui garantiraient la plus longue durée de stockage du CO2, de l’ordre des siècles ou des millénaires.
Parmi les nombreuses méthodes terrestres d’élimination du CO2, c’est-à-dire celles basées sur le renforcement des processus biologiques naturels de certains écosystèmes, la plus prometteuse est la restauration des tourbières et des zones humides côtières. Coûtant moins de 100 dollars la tonne de CO2, il excelle dans tous les aspects, à l’exception de la facilité de surveillance et de vérification de la quantité de CO2 séquestrée et de sa durée.
Les opérations de boisement, reboisement et de augmentation de la capacité de séquestration du CO2 des sols. Seuls des progrès modérés dans leur évolutivité, des problèmes de surveillance et, pour l’amélioration des forêts, des difficultés considérables dans la compréhension d’éventuelles conséquences imprévues, rendent ces outils moins fiables.
Ils sont placés un cran plus bas en termes de fiabilité globale biocharle charbon de bois obtenu par dégradation thermique, et le bioénergie avec captage et stockage du carbone (BECCS). Outre des coûts relativement plus élevés – entre 100 et 500 $/tCO2 – ces deux méthodes ne montrent que des progrès modérés sur tous les facteurs analysés, bien qu’elles soient toutes deux à un bon niveau de maturité.
L’évaluation de l’élimination du CO2 grâce aux technologies est plus nuancée capture directe depuis les airs (Capture d’air directe, DAC). Bien qu’il s’agisse d’un processus désormais considéré comme technologiquement mature et facile à suivre, il présente encore des limites en termes d’évolutivité et de commodité économique (l’estimation du PNUE est supérieure à 800 $/tCO2).
Selon l’Emission Gap Report 2023, toutes ces technologies et approches doivent être considérées comme complémentaire et non substitutif, aux efforts de réduction des émissions conventionnelles, qui doivent être réalisés avant tout par la réduction des gaz à effet de serre générés par les combustibles fossiles. En tout cas, dans le scénarios d’émission plus proche de 1,5 (avec et sans dépassement), le recours à l’élimination du CO2 n’est pas présent à grande échelle avant 2035.

Dans un scénario compatible avec 1,5°C, d’ici 2050, l’élimination du CO2 d’origine terrestre contribuera à la réduction de 3,6 milliards de tonnes de CO2 par an (GtCO2), tandis que les nouvelles technologies CDR (Carbon Dioxyde Removal) contribueront à hauteur de 5,6 GtCO2. En 2035, leur contribution s’arrête respectivement à 2,8 et 1 GtCO2. Dans un scénario plus proche d’un réchauffement climatique de 2°Ccependant, leur contribution s’élève à 1,1 et 0,3 GtCO2 par an jusqu’en 2035, puis s’élève à 1,6 et 7,1 GtCO2 en 2050.
Plus le réchauffement climatique s’accentue et se rapproche du seuil le moins ambitieux de l’Accord de Paris, plus il sera donc nécessaire de recourir à des solutions technologiques CDR qui, pour l’instant, ne sont pas encore véritablement disponibles ni utilisables à grande échelle.