La consommation d’électricité baisse de 3,5% en septembre et enchaîne deux mois en baisse
La consommation d’électricité en Espagne poursuit l’atterrissage en douceur amorcé en août. La demande totale a baissé de 3,5 % sur un an en septembre, déjà corrigée des effets calendaires et de température, après la baisse de 2,3 % enregistrée le mois précédent. Sans correction de la main-d’œuvre et de la météo, la baisse du neuvième mois de l’année a été de 2,7%, selon les données publiées ce mardi par Réseau électrique espagnol (REE). Dans les chiffres déjà ajustés, la consommation d’électricité espagnole est inférieure de 2,1 % jusqu’à présent cette année à celle de la même période de 2021. La réduction de la demande est l’une des mesures clés mises sur la table par la Commission européenne pour surmonter la crise énergétique : Bruxelles exige une réduction de 5% des heures de pointe.
Des prix élevés —qui détruisent également la demande sur d’autres marchés de l’énergie, tels que le carburant et le gaz naturel—, la modération de l’activité économique et le plan d’économies lancé par le gouvernement le 10 août —qui oblige à éteindre les vitrines la nuit et à limiter la température des thermostats dans les commerces et les bâtiments publics – apparaissent comme les principaux facteurs explicatifs de cette tendance. Tout, malgré la forte reprise du tourisme par rapport à il y a 12 mois.
La baisse a été particulièrement prononcée sur la Péninsule, où la demande a chuté de 4,1 % en septembre —déjà corrigée du travail et de la météo—, avec une baisse cumulée de 2,8 % sur les neuf premiers mois de 2022. Sur les îles, la dynamique est autre. Aux Baléares, la consommation d’électricité a bondi de 11,7 % en septembre par rapport à un an plus tôt, largement dopée par l’augmentation de la fréquentation. L’augmentation a toutefois été un peu moins importante qu’en juillet et en août, où la hausse était de 15,7 % et de 17,4 %, respectivement. Aux îles Canaries, pour sa part, la consommation d’électricité a augmenté de 1,8%, nettement moins que les 6,7% enregistrés en juillet et les 3,5% en août. Dans les deux archipels, la part de l’électricité issue du cycle combiné (qui est alimenté au gaz naturel) est nettement plus élevée que dans la Péninsule.
En septembre, la production à partir des énergies renouvelables a représenté 37,2% de la production nationale totale, soit 1,4 point de plus qu’au même mois de l’année précédente, malgré la forte baisse de l’hydroélectricité (-14,2%) due à la sécheresse. 58,2 % de la production d’électricité provient de technologies non émettrices d’équivalent CO2 (renouvelables et nucléaires), soit près de deux points de moins qu’il y a un an. Cette baisse répond, dans une large mesure, à la plus grande activité des centrales à gaz et à charbon pour combler le vide laissé par les cascades et à l’augmentation des exportations vers la France, qui continue d’avoir une partie importante de son parc nucléaire à l’arrêt pour maintenance.
L’énergie éolienne a représenté 17,6 % de l’électricité totale consommée en Espagne, après avoir enregistré une augmentation de la production de près de 30 % par rapport au même mois de l’année dernière. Le solaire photovoltaïque, quant à lui, a réalisé un chiffre d’affaires supérieur de 37 %, atteignant une part légèrement supérieure à 11 %. Au-delà de l’impact positif évident du point de vue des émissions de gaz à effet de serre, en pleine crise des prix et de l’approvisionnement en Europe, la réduction de la consommation et le poids accru des sources vertes (énergie indigène) sont essentiels pour réduire le volume d’énergie fossile combustibles nécessaires à la production d’électricité.