Le secteur solaire réclame une nouvelle prolongation administrative pour éviter que « un grand nombre » de projets échouent
Fin janvier, le traitement express des déclarations d’impact environnemental par les administrations centrales et régionales a permis d’éviter l’abandon définitif de centaines de projets d’énergies renouvelables. Cet entonnoir reste cependant le principal risque pour un secteur clé pour la décarbonation et l’indépendance énergétique. L’Union photovoltaïque espagnole (UNEF) a demandé jeudi une prolongation de deux ans des délais pour éviter qu’un « grand nombre » d’installations et de gigawatts (GW) en fonctionnement ne soient définitivement condamnés, avec les conséquences conséquentes sur les objectifs climatiques. et sur l’investissement.
« La prolongation est essentielle: pour atteindre les objectifs, nous avons besoin de 50 milliards d’ici 2030, et nous devons convaincre les investisseurs que nous sommes le pays dans lequel investir », a insisté le directeur général de l’association solaire, José Donoso. lors d’un événement organisé à Madrid, au cours duquel il a reconnu que – compte tenu du calendrier politique – ce sera le prochain gouvernement qui prendra la décision. « C’est l’Administration, et non les entreprises, qui n’a pas atteint les objectifs fixés. Et non pas par manque de volonté, mais à cause du grand volume de projets et des goulots d’étranglement dans les délégations gouvernementales et dans les communautés autonomes. Nous reconnaissons le travail des fonctionnaires, qui ont été battus, mais cela ne suffit pas.»
Avec le calendrier actuel en main, au 31 décembre, des dizaines de projets doivent compter les permis pour ne pas perdre de points de raccordement. Ensuite, ses promoteurs ont 18 mois, jusqu’en juin 2025, pour injecter de l’électricité dans le réseau. Et c’est là que réside « le défi fondamental », selon les termes de Donoso. Pendant cette période, les projets doivent accomplir toutes les démarches d’urbanisme, y compris un permis de construire ; rassembler le financement; négocier avec les installateurs (avec le goulot d’étranglement actuel de la main d’œuvre, qui ralentit encore plus) ; et conclure des contrats pour les matériaux (où il existe également un autre goulet d’étranglement majeur, dans toute l’Europe, avec les transformateurs, avec des délais de livraison de 18 à 24 mois). « On n’arrive pas à l’heure pour finir à temps », explique le responsable de l’UNEF.
Réponse sociale
Après une période de montée soutenue de l’opposition sociale aux énergies renouvelables, les employeurs du photovoltaïque qualifient cette question de « priorité » et nient l’enjeu majeur en termes de concurrence avec l’agriculture. « Il n’y a pas d’incompatibilité avec les usages agricoles : si tous les photovoltaïques envisagés par le PNIEC sont réalisés [la hoja de ruta energética del Gobierno], seulement 0,38 % des terres agricoles espagnoles seraient nécessaires. C’est un chiffre sans importance : le photovoltaïque est compatible avec la production agricole », affirme Donoso, qui voit un problème « beaucoup plus préoccupant » dans l’abandon des terres. « Il y a ceux qui nous accusent même de l’augmentation du prix de l’huile d’olive… Contre la démagogie, les mathématiques », s’est-il défendu.
En 2022, près de 4,6 nouveaux GW de centrales au sol et 2,5 GW supplémentaires d’autoconsommation ont été installés en Espagne, et en août dernier, la capacité totale installée dépassait déjà 27, avec une forte concentration, quoique en diminution, dans le tiers sud du pays. péninsule, avec l’Andalousie, l’Estrémadure et Castille-La Manche en tête.
Ralentissement de l’autoconsommation
Face à la force des plantes dans le sol, le contraire jusqu’à présent en 2023 est l’autoconsommation. Après l’« année de pointe » qu’a été 2022, où la confluence de prix élevés de l’électricité et de subventions généreuses a provoqué une véritable fièvre pour l’installation de panneaux dans les foyers et les entreprises, les employeurs du secteur détectent un « ralentissement », notamment dans le secteur résidentiel. « La perception des prix élevés de l’énergie a disparu, il y a des retards allant jusqu’à deux ans dans le paiement des subventions, et la hausse des tarifs et l’inflation ont un impact », a expliqué Donoso.
Même si les données sur les nouvelles installations ne seront rendues publiques qu’au début de l’année prochaine, « le sentiment qu’expriment les installateurs est celui d’une baisse significative ». Pour inverser ce ralentissement, les propositions de l’UNEF sont au nombre de quatre : simplifier davantage les procédures administratives, remplacer les subventions par des allègements fiscaux, augmenter la variabilité de la durée de l’électricité et promouvoir l’autoconsommation collective et les communautés énergétiques.