Le sommet égyptien sur le climat rassemble plus de lobbyistes des énergies fossiles que Glasgow

Comment se débarrasser des énergies fossiles, principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre qui surchauffent la planète, est au centre du débat international contre le changement climatique. La pression augmente pour que les pays prennent des mesures énergiques, comme taxer les bénéfices exceptionnels pour payer la facture de cette crise, ou appeler à mettre fin aux subventions pour le pétrole, le gaz et le charbon. Dans le même temps, la présence des entreprises de combustibles fossiles aux sommets sur le climat qui se tiennent chaque année sous les auspices des Nations Unies augmente également. L’an dernier, à Glasgow, il y avait 503 délégués de ces entreprises ou associations qui défendent leurs intérêts ; cette année, lors du sommet COP27 qui se tient dans la ville égyptienne de Sharm el Sheikh, ce chiffre passe à 636, selon l’analyse des données de la liste provisoire des participants établie par les ONG Responsabilité d’entreprise, Observatoire de l’Europe des Entreprises Oui Témoin mondial.

« C’est une augmentation de plus de 25% depuis la COP26 qui montre une croissance de l’influence de l’industrie des énergies fossiles dans les discussions sur le climat », déplorent ces trois organisations dans un communiqué. Parmi les 35 000 personnes inscrites pour participer à cet événement, les militants ont localisé les 636 personnes qui sont « directement affiliées à des sociétés de combustibles fossiles, dont Shell, Chevron et BP » ou qui assistent en tant que « membres de délégations agissant au nom de l’industrie des combustibles fossiles ». .

Dans leur analyse, ils ont constaté que seule la délégation enregistrée par les Émirats arabes unis compte plus de membres que les représentants de ces industries : 1 070 personnes contre 176 l’an dernier. A la COP27, 70 membres de la délégation « sont qualifiés de lobbyistes pour les énergies fossiles », ajoute le communiqué des trois ONG. Le sommet de l’année prochaine sera précisément organisé par ce pays à Dubaï. Hormis les Emirats Arabes Unis, 29 pays au total ont des lobbyistes des énergies fossiles au sein de leurs délégations nationales. « Après les Emirats Arabes Unis, la Russie a le deuxième plus grand nombre avec 33 », indiquent ces organisations.

De plus, ils ont constaté que malgré le fait que ce sommet se tient en Afrique, il y a plus de délégués liés aux combustibles fossiles inscrits que dans n’importe quelle délégation nationale sur le continent africain. « Il y a plus de lobbyistes enregistrés dans les combustibles fossiles que de représentants des 10 pays les plus touchés par le changement climatique », soulignent-ils en référence à Porto Rico, au Myanmar, à Haïti, aux Philippines, au Mozambique, aux Bahamas, au Bangladesh, au Pakistan, à la Thaïlande et au Népal.

« Les lobbyistes du tabac ne seraient pas les bienvenus aux conférences sur la santé, les trafiquants d’armes ne peuvent pas promouvoir leur commerce lors des conventions de paix. Ceux qui perpétuent la dépendance du monde aux combustibles fossiles ne doivent pas être autorisés à franchir les portes d’une conférence sur le climat.

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Un homme marche à l’extérieur du Centre de convention international de Sharm el Sheikh lors de l’ouverture du sommet sur le climat COP27Photo: Reuters | Vidéo: EPV

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