Les défis de la mobilité sociale ascendante en Amérique latine et dans les Caraïbes

Les défis de la mobilité sociale ascendante en Amérique latine et dans les Caraïbes

Un garçon transporte du carton dans un squat de la municipalité de Sucre, près de Caracas, au Venezuela, le 12 juin 2020.MANAURE QUINTERO (Reuters)

Les indices d’inégalité en Amérique latine et dans les Caraïbes sont parmi les plus élevés au monde. L’inégalité ne se manifeste pas seulement dans la disparité des revenus des citoyens, mais est également présente dans d’autres dimensions telles que l’éducation, le régime foncier ou les opportunités d’emploi. Cette situation a un impact sur les taux de croissance économique et la stabilité politico-institutionnelle, et conditionne la mobilité sociale dans toute la région.

Selon le Rapport ROUGE 2022, publié par la CAF-Banque de développement d’Amérique latine, l’expansion qui s’est produite tout au long du XXe siècle dans des domaines tels que l’éducation n’a pas suffi à améliorer la situation relative des enfants des personnes moins éduquées en Amérique latine et dans les Caraïbes. En effet, la fraction des enfants de parents non universitaires qui terminent leurs études est d’à peine 10 %. Cependant, ce pourcentage ne permet pas nécessairement d’atteindre des progrès similaires dans leurs opportunités d’emploi.

Alors que les 10 % les plus riches de la région détiennent 55 % des revenus et 77 % des richesses, les 50 % les plus pauvres perçoivent 10 % des revenus et seulement 1 % des richesses. Cette inégalité se transmet de génération en génération. Le manque d’opportunités pour former du capital humain, obtenir de bons emplois sur les marchés du travail et accumuler des actifs sont des facteurs clés à l’origine du lien intergénérationnel des inégalités.

Le RED, publié annuellement depuis 2004, cherche à établir des pistes d’analyse favorisant la construction de sociétés plus justes et plus durables, en ligne avec notre objectif de devenir la banque verte et la dynamisation économique et sociale du territoire. Cette mission implique que dans les cinq prochaines années, nous mobiliserons 25 000 millions de dollars dans des opérations vertes, et que notre portefeuille vert passera de 26 % aujourd’hui à 40 % d’ici 2026.

Le rapport de cette année utilise une série de mesures et de variables à long terme pour expliquer la mobilité intergénérationnelle dans la région et analyse la mobilité des personnes en matière d’éducation, de travail, de revenu, de santé et de richesse en fonction de leurs origines socio-économiques, ainsi que des opportunités de capital humain. la formation, l’accès à des emplois de qualité et l’accumulation d’actifs au cours de la vie.

L’articulation des agendas liés à la mobilité intergénérationnelle a le potentiel de générer des améliorations dans tous les indicateurs socio-économiques de la région. Pour cette raison, à la CAF, nous travaillons sur une série d’axes basés sur le bien-être social en mettant l’accent sur l’égalité, l’inclusion et la diversité ; la stimulation de la productivité, de l’internationalisation et de la finance durable, et le développement de services écosystémiques équilibrant la biodiversité. Ces piliers comprennent également la génération d’infrastructures physiques et numériques pour le développement régional, la création de territoires résilients et durables et la transition énergétique.

Offrir des opportunités plus nombreuses et meilleures aux différentes générations nécessite des actions transversales impliquant les décideurs politiques publics, mais aussi les entreprises, les banques multilatérales et la société civile. L’avenir des peuples d’Amérique latine et des Caraïbes dépend des mesures et des interventions promues aujourd’hui en faveur de la mobilité et de la croissance sociales, de la réduction des inégalités et de la création de plus d’opportunités pour tous.

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