les plus vulnérables dépensent 12,5 fois plus en dette qu’en adaptation
Nous avons besoin d’un autre cycle d’allègement de la dette
(Rinnovabili.it) – Les pays les plus vulnérables à la crise climatique sont de plus en plus écrasés par le piège de la dette. Alors que la part des ressources dans les budgets des États destinée au remboursement de la dette augmente, le montant disponible pour investir dans l’adaptation au changement climatique diminue. À l’échelle mondiale, les dépenses en matière de dette seront 12,5 fois supérieures aux dépenses d’adaptation au climat en 2023. En 2024, il sera 13,2 fois plus élevé. Je suis les chiffres du lien entre crise de la dette et climat souligné par un rapport de Development Finance International publié à la veille du Cop28 à Dubaï.
Un piège de la dette qui menace les pays du Sud. « Les citoyens des pays du Sud sont confrontés à la pire crise de la dette depuis le début du suivi », écrivent les auteurs. Le remboursement de la dette absorbe en moyenne 38 % des revenus et 30 % des dépenses dans les pays du Sud. Une part qui s’élève à 54% des revenus et 40% des dépenses en Afrique. Et elle n’est pas faible dans les petits États insulaires en développement (PEID), parmi les plus vulnérables d’un point de vue climatique : pour eux, en moyenne, la dette absorbe 30 % des revenus et 21 % des dépenses. « Dans l’ensemble des pays du Sud, 35 pays paient plus de la moitié de leurs revenus et 54 plus du tiers du service de leur dette »souligne le rapport.
Nous avons besoin d’un autre cycle d’allègement de la dette
Des données qui doivent être lues en tenant compte de l’énorme déficit de financement de l’adaptation au niveau mondial. Un récent rapport du PNUE, l’agence des Nations Unies pour la protection de l’environnement, préparé en vue de la Conférence sur le climat Cop28calculé que les ressources nécessaires s’élèvent à 387 milliards de dollars par an d’ici 2030. Soit des volumes 10 à 18 fois supérieurs à ceux mobilisés aujourd’hui. Et après 2050, les chiffres augmenteront encore, quel que soit le scénario d’émissions dans lequel nous nous trouvons.
Sur ces près de 400 milliards de dollars, le rapport Development Finance International estime que le montant des investissements dans l’adaptation mobilisés par l’ensemble des 42 pays insulaires et à faible revenu atteint seulement 12,7 milliards de dollars. « La plupart des pays consacrent moins de 2 % (beaucoup moins de 1 %) de leur budget à l’adaptation »soulignent les auteurs.
Quelle est la solution pour briser ce lien entre crise de la dette et climat ? « Les pays en développement ont besoin d’un autre annulation de la dette pour leur permettre de dépenser davantage pour l’adaptation au climat. Cependant, les efforts actuels d’allégement de la dette sont bien en deçà de ce qui est nécessaire pour libérer de l’espace pour investir davantage dans l’adaptation au climat : les accords d’allégement de la dette les plus récents laissent le coût du remboursement de la dette à une moyenne de 48 % des revenus. ».