paresse environnementale
Depuis l’approbation de la loi sur le changement climatique en mai 2021, toutes les communes de plus de 50 000 habitants savaient qu’elles devaient mettre en place une zone à faibles émissions, dont le périmètre devait être décidé par les communes elles-mêmes. L’Espagne s’est comportée pendant des années comme un non-respect obstiné des directives européennes sur la qualité de l’air. Avec cette loi, le gouvernement entend accélérer l’application de mesures visant à réduire les émissions, à réduire la pollution de l’environnement et à promouvoir la mobilité durable, une question qui suscite de nombreuses résistances au changement. Cette résistance s’est poursuivie, et malgré le fait qu’une règle est déjà en vigueur qui impose de restreindre la circulation des voitures les plus polluantes dans les zones urbaines où la qualité de l’air est moins bonne, seules 20 des 149 villes concernées, soit 13,4 % seulement, sont en mesure d’appliquer la loi à la date prévue, avant janvier 2023.
L’argument selon lequel le règlement qui fixera les conditions minimales n’a pas encore été publié ressemble plus à une excuse qu’à une raison convaincante. En premier lieu, parce que ce n’est pas nécessaire, puisqu’il existe déjà six villes avec des zones à faibles émissions. Le règlement a commencé à être traité après que la Cour supérieure de justice de Catalogne a annulé en mars 2021 les ordonnances de Barcelone qui réglementaient la zone à faibles émissions, alléguant, avant tout, des raisons essentiellement sociales. La capitale catalane avait pris les devants en limitant l’accès des voitures les plus polluantes à la majeure partie de son arrondissement municipal, contrairement à Madrid, qui avait également avancé mais avec une zone de restriction beaucoup plus réduite. Le conseil municipal de Barcelone a déjà modifié les ordonnances pour répondre aux exigences du tribunal, malgré le fait que la condamnation a fait l’objet d’un appel et n’est pas encore définitive.
À la suite de la résolution judiciaire sur Barcelone, qui n’a pas impliqué la paralysie des restrictions, le gouvernement a envisagé de prendre un règlement pour donner une sécurité juridique au développement de la loi. Ce règlement, qui a été rendu public en avril, attend toujours la réception de deux rapports obligatoires. Le ministère de la Transition écologique doit tout mettre en œuvre pour accélérer le processus. Mais les villes concernées savaient qu’elles étaient obligées de préparer et d’appliquer le plan bas émissions avant 2023 et elles ne manquaient pas d’instruments. En fait, la collaboration entre le gouvernement et la Fédération espagnole des municipalités et provinces a permis de publier un guide que les municipalités avaient à leur disposition depuis novembre 2021 avec des lignes directrices sur la manière d’appliquer la loi.
Le fait que les deux villes pionnières dans ce type de politique — Madrid et Barcelone — aient connu un certain recul juridique dans son application n’est pas une raison pour paralyser les plans visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à améliorer la qualité de l’air, c’est-à-dire à protéger la santé des citoyens. Et en même temps, proposer des alternatives aux citoyens qui ont besoin d’un véhicule pour leurs déplacements quotidiens. Les tribunaux sont là pour résoudre les conflits lorsqu’ils surgissent, mais une prétendue incertitude juridique, générique et incertaine, ne peut jamais être une excuse pour ne pas respecter une règle. Dans certains cas, la résistance à l’application de la loi est politiquement motivée, car personne n’ignore que l’adoption de restrictions à la veille des élections municipales peut être impopulaire. Mais ne pas le faire a des conséquences sur la santé collective. La tâche principale des administrations est de se conformer à la loi et d’agir pour le bénéfice de ses citoyens, et dans ce cas, il est évident que le retard viole les deux obligations.