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Paris restreint la circulation automobile dans le centre aux résidents et aux déplacements occasionnels

La circulation dans le centre de Paris a considérablement diminué ces derniers temps. L'augmentation du nombre de pistes cyclables et la perte d'espace pour les voitures ont compliqué la circulation, dissuadant de nombreux automobilistes. Egalement la réduction de la vitesse ou la nouvelle zone de faibles émissions. Cependant, la Mairie de Paris, dirigée par Anne Hidalgo, a décidé de tenir sa promesse électorale et de restreindre la circulation dans les quatre quartiers les plus centraux aux véhicules des habitants et de ceux qui vont faire quelque chose de spécifique dans ce quartier: faire du shopping, se restaurer, boissons, visites à des amis, à la famille, soins médicaux… Une longue liste qui exclurait seulement ceux qui utilisent le centre pour se rendre dans d'autres quartiers de la ville et qui, en plus, doit être comparée au cas par cas car la loi ne le permet pas. des contrôles photographiques à mettre en place comme dans d’autres villes.

Mardi matin, au-delà des panneaux orange annonçant la mesure, personne ne semblait trop inquiet de l'entrée en vigueur du nouveau plan. Aucun conducteur n'a été concerné même si, oui, des jurons contre le maire font toujours surface lorsqu'il s'agit de problèmes de circulation. Pour l'heure, le Conseil municipal a ouvert une période de six mois, une phase « pédagogique » à destination du grand public et des concertations avec les professionnels concernés. A l'issue de ce délai, un nouvel arrêté précisera les modalités d'application. « Personne ne sera verbalisé », a assuré au journal Nicolas Nordman, adjoint à la sécurité d'Hidalgo, lundi soir, place de la Bastille. Pour l'instant, au lieu d'infliger une amende de 135 euros, la police municipale a distribué des dépliants explicatifs aux conducteurs qui avaient l'air un peu bizarres. « La vérité est que je ne comprends pas. Cela me semble stupide. Ces contrôles vont générer plus de trafic que les véhicules circulant normalement », affirme Bernard Laurent depuis la vitre de sa Smart.

La réglementation vise à réduire la circulation de 30 %, à améliorer la qualité de l'air et à réduire le bruit dans cette zone très fréquentée, selon la mairie. Avec Lyon, Paris fait partie des villes où les niveaux de pollution dépassent encore les limites, malgré plusieurs condamnations de la France par la Cour de justice de l'Union européenne et le Conseil d'État.

L'idée est d'éviter le trafic qui emprunte l'itinéraire du centre-ville pour se rendre dans une autre partie de la ville, en évitant les embouteillages habituels, ce qui nécessitera également de travailler avec des opérateurs tels que Google Maps et Waze pour que les itinéraires proposés intègrent la ZTL. Mais l'interdiction est en même temps très limitée, car les aides-soignants à domicile, les livreurs, les habitants des quartiers concernés, leurs amis et leur famille, les personnes qui travaillent dans ces quartiers et ceux qui souhaitent y aller pour boire quelque chose, achètent quelque chose. ou exercer toute autre activité, ils peuvent le faire en voiture, en camion ou en moto, à condition qu'ils aient un point d'origine ou de destination dans le périmètre. La clé est de savoir comment cela sera démontré, mais il n’y a pas encore de réponse officielle, car contrairement à d’autres pays comme l’Italie, la loi française ne permet pas d’imposer des sanctions via des caméras dans la ville.

L'Italie est le pays de l'Union européenne qui compte le plus de zones ZTL. Plus de 80 % sont situés dans des villes du pays transalpin qui ont souhaité préserver leurs centres historiques comme Rome, Gênes ou Milan. En France, c'est Nantes qui a lancé le mouvement en 2012, suivi de Grenoble en 2017. À Paris, ce n'était pas encore le cas, mais les politiques mises en œuvre par la gauche depuis le début des années 2000 ont profondément transformé la capitale. Bertrand Delanoë a lancé le mouvement, et Anne Hidalgo l'a élargi (piétonisation des routes le long du fleuve, création de plus de 1 000 kilomètres de pistes cyclables, adaptation des rues à proximité des écoles). De plus, depuis 2021, la vitesse a été réduite à 30 kilomètres/heure sur pratiquement toutes les routes de la ville.

Cette mesure est considérée comme un complément à la zone à faibles émissions, lancée à Paris en 2016 et étendue à l'ensemble de la métropole en 2019, dans le but de restreindre progressivement la circulation des véhicules anciens et polluants (diesel et essence). À compter du 1er janvier 2025, l'interdiction s'étendra aux véhicules diesel de plus de 14 ans et aux véhicules essence de plus de 19 ans, touchant environ un quart du parc automobile parisien.

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