30x30, l'accord mondial pour protéger et restaurer la biodiversité

30×30, l’accord mondial pour protéger et restaurer la biodiversité

Une espèce animale et végétale sur 10 pourrait disparaître d’ici la fin du siècle si la tendance actuelle à la destruction de la nature et à l’augmentation des températures persiste. Des données alarmantes comme celle-ci ont conduit plus de 100 pays à signer le Accord 30×30 au dernier Sommet Biodiversité (COP15), un plan visant à protéger 30% de la biodiversité de la planète avant 2030.

Que vais-je apprendre de cet article ?

Hausse des températures et extinction des espèces

UN 68% de réduction de la vie animale sur Terre est enregistré depuis 1970. Un chiffre qui ne cesse de croître. Et la recherche montre que la biodiversité sur Terre continuera de subir des dommages irréparables jusqu’à ce que nous trouvions des moyens de la préserver.

Si la tendance actuelle se poursuit, la hausse mondiale de la température pourrait atteindre 2,7 degrés d’ici la fin du siècle et provoquer la extinction de 13% des animaux et des plantes (17% dans le cas des vertébrés). Dans le pire des cas, avec une augmentation des températures comprise entre trois et quatre degrés, 27 % des espèces pourraient disparaître de la surface de la Terre d’ici l’an 2100.

« La hausse mondiale de la température pourrait atteindre 2,7 degrés d’ici la fin du siècle et provoquer l’extinction de 13% de tous les animaux et plantes »

Selon un étude publié dans la revue Avancées scientifiques, la planète est entrée dans la sixième phase d’extinction de masse. Les chercheurs soulignent que des disparitions dans la chaîne des espèces pourraient également se produire, ce qu’ils appellent « coextinction», la survie des prédateurs laissés sans proie, les mettant également en grave danger. Ou les insectes parasites qui perdent leurs « hôtes » et les espèces végétales laissées sans pollinisateurs. Un effet domino qui ferait échec à la biodiversité et déséquilibrerait la planète.

Nous en avons déjà discuté en profondeur dans cet article, sur le fonctionnement des services écosystémiques, si nécessaires à la vie sur Terre, et sur la manière dont ils doivent rester interdépendants pour être efficaces.

Mais on espère que les pires conséquences pourront être évitées. La communauté scientifique et les gouvernements du monde entier sont parvenus à un accord, pour défendre et restaurer la biodiversité de la planète, lors du COP15 Biodiversity Summit à Montréal (Canada) fin 2022.

L’Accord de Paris pour la biodiversité : protéger 30 % des espèces d’ici 2030

Le Sommet de la biodiversité de Montréal s’est terminée par un accord historique signé par 190 gouvernements, qui ont convenu d’entreprendre une série d’actions concrètes dans le but de protéger 30% de la surface de la Terrey compris les terres et les océans, d’ici 2030. Le plan « 30×30 » est considéré comme l’équivalent de l’Accord de Paris pour limiter l’augmentation maximale de la température à 1,5 degrés.

Le nouveau projet, officiellement nommé le Cadre mondial de la biodiversité, représente une étape importante dans les efforts de collaboration pour protéger l’environnement de la Terre. En adoptant ce cadre, les participants ont élaboré une feuille de route pour atteindre trois objectifs principaux :

  • Conserver la diversité biologique
  • Atteindre une consommation durable des différentes composantes de la diversité biologique
  • Faciliter une répartition juste et équitable des bénéfices tirés de l’utilisation des ressources naturelles.

Dans une avancée sans précédent, les participants se sont engagés à garantir la protection d’au moins 30 % de l’ensemble de la Terre et des océans d’ici 2030. Ce n’est pas un pourcentage choisi au hasard; c’est le point critique établi par la communauté scientifique pour éviter le risque d’extinction massive et assurer simultanément l’approvisionnement alimentaire et la prospérité économique, c’est-à-dire atteindre l’objectif de développement durable.

Le Rapport Waldronpublié par le professeur Anthony Waldron de l’Université de Cambridge en collaboration avec 100 économistes de haut niveau, montre comment la protection de 30% de la Terre et des mers d’ici 2030 favoriserait l’économie mondiale. Il dit que cela se traduirait par 5 fois plus d’avantages que de l’investissement seul. Les experts soutiennent également qu’une conservation efficace de la nature stimulera la croissance économique, offrant des avantages non monétaires cruciaux et contribuant à une économie mondiale plus résiliente.

« La protection de 30% de la Terre et des mers d’ici 2030 va booster l’économie mondiale »

Apprendre de ceux qui ont passé des millénaires à prendre soin de la nature

L’objectif de « 30×30 » a été proposé par une coalition dirigée par le Royaume-Uni, la France et le Costa Rica, et accepté par plus de 100 nations. Il place communautés indigènes à l’honneur car on craint que la « protection » des espaces naturels ne suppose le déplacement des populations locales, sachant que 80 % de la biodiversité serait concentrée sur les territoires des peuples autochtones.

Les droits de ces communautés et leurs contributions à la conservation de la biodiversité sont reconnus et respectés dans les termes de l’accord. Le texte mentionne jusqu’à 18 fois le rôle des peuples autochtones dans la préservation de la biodiversité et avertit que le modèle de conservation de la communauté locale devrait être celui à suivre pour atteindre l’objectif « 30×30 ».

Tout le monde semble s’accorder sur une chose au moins : qu’il est urgent d’agir pour empêcher la nature de se détériorer. L’accord conclu lors du sommet sur la biodiversité COP15 représente une étape importante pour les efforts de collaboration visant à protéger l’environnement de la Terre.

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