Aragonès expose son plan contre le changement climatique à New York malgré le blocage des énergies renouvelables en Catalogne

Aragonès expose son plan contre le changement climatique à New York malgré le blocage des énergies renouvelables en Catalogne

Celui de la Generalitat dirige cette semaine une expédition du gouvernement qui s’est rendue aux États-Unis. Parmi les événements à son ordre du jour figure une apparition à la Climate Week, un événement tenu à New York qui est considéré comme un événement de référence mondiale sur les questions de durabilité et de changement climatique. Pere Aragonès a profité de l’événement pour annoncer la création d’une entreprise publique d’énergie à partir d’octobre, et a présenté l’idée comme un instrument efficace pour mettre « tous les actifs immobiliers de la Generalitat au service de la lutte contre le changement climatique », pour Une fois, il a souligné qu’il servira également à « améliorer l’efficacité énergétique de tous les services publics ». Il fournira de l’électricité à l’administration et aux communautés énergétiques locales, mais pas aux particuliers.

Aragonès a parcouru 6 000 kilomètres avec la volonté d’afficher un profil consciencieux et montrant des signes de vouloir diluer la division qui secoue le Gouvernement. Il considère comme une « priorité absolue » qu’à la veille du débat d’orientation générale au Parlement, les partis se concentrent désormais sur la satisfaction des besoins immédiats des citoyens. « Nous sommes pleinement engagés dans les défis mondiaux tels que l’urgence climatique et la transformation verte, qui est urgente et ne peut être prolongée », a déclaré le chef du gouvernement régional. Pourtant, la feuille de route énergétique élaborée par la Generalitat remet en cause le discours du président. La Catalogne fait partie des collectivités espagnoles qui accumulent le plus de retard dans le déploiement des énergies renouvelables : cela fait quatre ans qu’une éolienne n’a pas été installée et la mise en place du photovoltaïque progresse par à-coups. La paralysie des énergies renouvelables maintient le nucléaire comme principal moteur de production d’électricité, 52% du total demandé, loin devant les sources de production propre.

Ce lundi, le Journal officiel de la Generalitat (DOGC) a publié une résolution du Département de l’action climatique qui donne le feu vert à un parc de panneaux solaires à Ulldecona (Tarragone). Il s’agit d’une installation de seulement 4 mégawatts (MW), mais le dossier a mis deux ans pour obtenir l’autorisation. Selon les objectifs fixés en 2017 par la loi catalane sur la transition énergétique et par le Pacte national pour la transition énergétique, d’ici 2030, il doit y avoir 6 000 MW de puissance photovoltaïque en Catalogne. En huit ans, il faudrait multiplier la capacité actuelle par près de vingt. Il y a aussi un engagement à atteindre 4 000 MW d’énergie éolienne. Aujourd’hui, seuls 1 271 mégawatts sont exploités grâce à la force du vent. Il y a quatre parcs éoliens en construction qui, s’il n’y a pas d’incidents, pourraient être connectés au réseau d’ici la fin de l’année et fournir 102 MW supplémentaires.

David Cid, député de Catalunya en Comú, a critiqué la mise en scène du gouvernement avec ce voyage transocéanique et a accusé Aragonès de gestes environnementaux car, en pratique, il « a parié sur le gaz », en référence au fait que le président s’est positionné à plusieurs reprises dans faveur de la récupération du gazoduc MidCat. La Generalitat répond que l’énergie publique annoncée sera « un outil clé » pour accélérer la transition énergétique en Catalogne, « avec l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% en 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ».

Teresa Jordà, ministre de l’Action climatique, de l’Alimentation et de l’Agenda rural fait également partie de la délégation gouvernementale qui s’est rendue aux États-Unis. « L’action climatique est l’une des principales priorités du gouvernement », a déclaré Jordà, dans le même sens que le chef de l’exécutif. Pourtant, le ministère qu’il commande se caractérise par le maintien d’une activité discrète en matière d’énergies renouvelables. Le moulin le plus récent qui fonctionne sur le sol catalan a été installé en 2018 à Pujalt, une ville de la région d’Anoia (Barcelone). Il apporte 2,3 MW. Pour trouver un autre précédent éolien, il faut remonter à janvier 2013 : trois éoliennes, 9 MW au total, activées à Tarrés, région de Garrigues (Lleida).

L’an dernier, les réacteurs nucléaires ont fourni près de sept fois plus d’électricité que l’hydraulique et près de neuf fois plus que les parcs éoliens. Dans la comparaison avec le photovoltaïque, le nucléaire l’emporte 62 contre 1. « Les données sont alarmantes car elles reflètent la difficulté d’atteindre les objectifs pour 2030 », prévient le rapport annuel de l’Observatoire des énergies renouvelables de Catalogne (Obercat), présenté cet été sous le parrainage des principales entreprises et organisations catalanes travaillant sur la gestion efficace de l’énergie.

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Depuis New York, Teresa Jordà a assuré ce lundi que « pour la première fois dans l’histoire de la Catalogne » une entreprise publique d’énergie sera développée « pour influencer le secteur public, provoquant une amélioration substantielle du marché énergétique catalan ».

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