EL PAÍS

Bruxelles prévient que le réseau électrique espagnol n’est pas suffisant pour accueillir tous les projets renouvelables

L’accélération sans précédent des énergies renouvelables en Espagne, avec 1 400 projets en cours, a une limite physique : la capacité du réseau électrique. Cela a été mis en garde il y a un mois et demi par le cabinet de conseil sectoriel Aurora Energy Research — « le système de transport d’électricité n’a pas augmenté à un rythme comparable à l’augmentation rapide des énergies renouvelables », a-t-il averti —, et c’est ce que la Commission européenne met en garde dans ses récentes recommandations annuelles à l’Espagne. « Les contraintes de capacité du réseau limitent la poursuite de l’intégration des énergies renouvelables », lit-on dans le document publié la semaine dernière.

L’exécutif communautaire estime que davantage « d’investissements dans les infrastructures de réseau et le stockage sont nécessaires pour intégrer davantage d’électricité renouvelable ». Et elle reconnaît que le niveau d’interconnexion électrique avec la France (5,4 %) continue d’être « nettement en dessous » des objectifs communautaires pour les Vingt-Sept : tant pour 2020 (une année où les 10 % auraient dû être atteints, une chimère dans le cas ibérique) et pour 2030 (15%, un objectif qui sept ans à l’avance il est déjà clair qu’il sera impossible à atteindre, même avec le nouveau câble du golfe de Gascogne, prévu pour 2027 ou 2028).

Dans le même temps, les techniciens de l’Exécutif communautaire tiennent pour acquis que le Gouvernement relèvera ses objectifs en matière d’énergies renouvelables dans son nouveau Plan National Intégré Énergie Climat (PNIEC) pour le synchroniser avec l’ambition toujours croissante des objectifs communautaires tels que à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. Selon les propres chiffres de la Commission, l’Espagne devrait aspirer à atteindre 67 gigawatts (GW) d’énergie éolienne et 35 GW d’énergie photovoltaïque en 2030, par rapport à l’actuel un peu plus de 30 et 23, respectivement.

El problema no es tanto de demérito de la red eléctrica, una de las mejor malladas y más modernas y robustas de entre los grandes países del Viejo Continente, sino de tamaño del tsunami de proyectos fotovoltaicos —y en menor medida, eólicos— que está por arriver. Aussi du processus d’électrification accélérée —pompes à chaleur, voitures électriques…— qu’il faudra nécessairement mener dans les années à venir pour sortir des énergies fossiles. Que les deux processus se développent ensemble est une condition essentielle et inexcusable de la transition énergétique. Mais pour pouvoir les mener à bien, il faut un coup d’investisseur dans les infrastructures d’évacuation et de transport.

L’ambition renouvelable renouvelée, qui sera reflétée dans le projet de mise à jour que le gouvernement espagnol enverra à Bruxelles en juin et qui inclura sûrement une forte révision à la hausse des objectifs, a également un deuxième frein au-delà du réseau : le capital humain. « La pénurie de main-d’œuvre et de qualifications dans les secteurs et métiers clés pour la transition écologique crée des goulots d’étranglement », alerte l’exécutif communautaire dans son dernier lot de recommandations spécifiques pour l’Espagne. « Une formation de qualité qui répond à l’évolution des besoins du marché du travail » et la reconversion des professionnels qui jusqu’à présent se consacraient à d’autres tâches devraient être – toujours selon la Commission européenne – deux actions « fondamentales pour réduire cette pénurie et favoriser l’inclusion et la réaffectation du travail ».

Moins de subventions fossiles

Bruxelles met également le doigt sur la plaie avec le rythme de déploiement de la voiture électrique, nettement plus lent que nécessaire pour répondre aux objectifs de réduction de la consommation d’énergies fossiles. « Les transports », comme l’indique le texte, « continuent de dépendre fortement des énergies fossiles et la mobilité électrique est sous-développée, tant du côté de l’offre que du côté de la demande ». Ces mots confirment une réalité qui est devenue particulièrement claire ces derniers temps : à la fois l’achat de véhicules à batterie – beaucoup plus efficaces d’un point de vue énergétique et indispensables pour profiter de tout le potentiel renouvelable qui reste à venir – ainsi que Au fur et à mesure de l’entrée en service de nouvelles bornes de recharge, plusieurs organismes sont non seulement en retard sur la moyenne européenne, mais également sur celles d’autres pays à proximité immédiate, comme le Portugal.

Dans l’analyse complémentaire des services de la Commission, Bruxelles note que les combustibles fossiles « représentent encore une part substantielle du [energético] espagnol » : en 2021, la dernière année complète pour laquelle des données sont disponibles, le pétrole et le gaz représentaient chacun 25 % de la consommation totale d’énergie primaire, alors qu’à peine 18 % provenaient de sources renouvelables. « La forte exposition espagnole aux prix de ces carburants est une forte incitation à accélérer la transition vers une énergie propre », ajoute-t-il. En ce sens, les techniciens bruxellois critiquent les subventions aux carburants « nuisibles », dans lesquelles 3.000 millions d’euros d’argent public ont été dépensés rien qu’en 2021, « désavantageant les alternatives à faible émission de carbone ». Au niveau fiscal, s’accordent-ils, l’Espagne dispose encore d’un grand potentiel inexploré en matière de taxes environnementales.

L’exécutif communautaire se concentre également sur la rénovation des bâtiments résidentiels afin de réduire drastiquement leur demande énergétique. Le PNIEC actuel chiffre son objectif à 1,2 million de logements d’ici la fin de la décennie, dont un peu plus d’un tiers financés par des fonds européens. « Le déploiement de mesures d’efficacité énergétique dans les zones à pénurie prononcée et les marchés [inmobiliarios] souligné, tant par la rénovation que par l’électrification, permettrait de contenir la consommation d’énergie et de faire face à la transition verte, ainsi que d’aider les ménages vulnérables, plus exposés à la précarité énergétique », souligne la Commission européenne.

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