EL PAÍS

Cepsa se lance dans le secteur du biométhane avec 15 usines en Espagne

Le siège de Cepsa, à Madrid, dans une image d’archive.PABLO MONGE

La deuxième plus grande compagnie pétrolière espagnole se lance de manière importante dans le secteur du biométhane. Cepsa a déjà commencé le processus de recherche et de développement de projets pour lancer ses propres usines de production de gaz à partir de déchets agricoles et d’élevage avec l’intention d’atteindre 2030. Ils lanceront un total de 15 usines, qui ajouteront une génération totale de quatre térawattheures. (TWh) par an, comme l’a appris Jiec. Ce chiffre équivaut à la consommation moyenne de gaz naturel de 650 000 foyers.

L’orientation de Cepsa vers la production de gaz renouvelables – dont l’investissement s’élèvera à environ 250 millions d’euros, selon des sources du secteur – sera communiquée prochainement au marché. L’entreprise dirigée par Maarten Wetselaar vient de signer une alliance avec Kira Ventures, l’une des principales entreprises espagnoles dans ce domaine, qui prévoit le lancement des cinq premières usines en 2025 et 2026 dans les communautés de Castilla-La Mancha et Castilla y Léon. La compagnie pétrolière franchit ainsi une nouvelle étape dans sa transition du pétrole brut et du gaz vers l’éolien, le solaire, l’hydrogène vert, les carburants de synthèse et, désormais, également le biométhane.

L’investissement dans le biométhane permettra à l’énergéticien du fonds souverain d’Abu Dhabi (Mubadala) et à la société d’investissement américaine Carlyle de réduire « de manière très significative » ses émissions de dioxyde de carbone provenant de nos parcs énergétiques et de nos usines chimiques. L’entreprise voit cette activité comme un vecteur complémentaire à la production d’hydrogène vert, là où elle se concentre. À la fin de l’année dernière, l’entreprise a annoncé un investissement de 3 milliards d’euros dans ce domaine dans les années à venir ; 1 000 d’entre eux, dans une usine d’ammoniac renouvelable à Cadix.

10 millions de tonnes de déchets

Selon les calculs de l’énergéticien, sa future production de biométhane, qui remplacera celle d’origine fossile, aujourd’hui majoritaire, valorisera 10 millions de tonnes de déchets par an et évitera l’émission de plus de 728 000 tonnes de CO₂. par an, l’équivalent de la plantation de 8,7 millions d’arbres. Le remplacement progressif du gaz fossile par le biométhane contribuera également à améliorer la balance commerciale espagnole : alors que le premier est entièrement importé, le second sera d’origine 100 % nationale.

Les installations utiliseront les déchets agricoles et d’élevage des zones dans lesquelles elles sont installées, comme le fumier et le lisier, entre autres, et seront 100% durables, puisqu’elles utiliseront pour leur fonctionnement de l’électricité provenant de sources renouvelables et profiteront de la chaleur générée par le biogaz lui-même. .

Le biométhane présente les mêmes caractéristiques que le gaz fossile, mais permet de réduire totalement les émissions de CO₂. Puisqu’il s’agit de la même molécule, elle peut également être stockée ou injectée directement dans le réseau de transport de gaz actuel, sans qu’il soit nécessaire de développer de nouvelles infrastructures. « En plus d’être utilisé comme substitut du gaz naturel à des fins industrielles, ce gaz renouvelable peut également être utilisé pour la production d’hydrogène vert et comme alternative à la mobilité durable », note l’entreprise.

Un cinquième de la production espagnole

Le Plan National Intégré Énergie et Climat (PNIEC, feuille de route énergétique du Gouvernement pour les années à venir) fixe l’objectif d’atteindre 2030 avec une production totale de biométhane de 20 TWh par an, soit presque le double du 10,4 envisagé dans sa version précédente, préparé en 2020. Avec ces chiffres en main, Cepsa apporterait à lui seul un cinquième de ce montant.

Malgré une plus grande ambition, le PNIEC est loin de l’objectif européen fixé, qui consiste à couvrir jusqu’à 10 % de la demande de gaz avec du biométhane en 2030. L’association patronale du gaz Sedigas a également réclamé plus d’ambition à l’exécutif ces derniers mois : « Un objectif de 20 TWh par an de biogaz est représentatif de moins de 2 % de biométhane pour remplacer la demande actuelle de gaz, en prenant en considération les mêmes hypothèses de la feuille de route actuelle.

et ou dans notre

A lire également