EL PAÍS

Éduquer à transformer: l'Amérique latine avant le défi d'une transition verte équitable

Se diriger vers la durabilité n'a pas de route unique et ce n'est pas un chemin linéaire. Il y a plusieurs voies qui doivent être parcourues de manière coordonnée: de la transformation financière à la construction de vastes pactes sociaux, à travers un axe fondamental qui est souvent sous-estimé comme l'éducation. Comprendre cette diversité d'approches élargit non seulement notre regard sur des problèmes tels que le courant comme la crise climatique, mais vous permet également de concevoir des réponses plus justes et durables.

L'un des axes centraux de cette transition est, sans aucun doute, le financement. IberoAmerica, et en particulier l'Amérique latine, émerge comme l'une des régions les plus punies par le changement climatique, bien qu'elle soit l'une des moins contribuées historiquement au réchauffement climatique. Ce paradoxe est essentiel pour comprendre le principe des responsabilités communes mais différenciées, déjà reconnues dans la déclaration de Rio de 1992 et renforcée par l'Accord de Paris, qui souligne l'obligation nord globale de subventionner les efforts d'atténuation et d'adaptation du Sud mondial.

Mais la conversation sur le financement ne peut pas être déconnectée de la réalité productive de la région. L'Amérique latine détient 60% des réserves mondiales de lithium et environ 40% du cuivre, des ressources stratégiques pour la transition énergétique. Dans le même temps, il continue de dépendre en grande partie d'activités telles que l'exploitation minière, l'agriculture intensive et la production de pétrole, les secteurs qui génèrent des revenus, mais aussi des impacts environnementaux importants.

Par conséquent, la réflexion sur le financement de la transition écologique nécessite une approche systémique. Il ne s'agit pas seulement de canaliser les fonds, mais de repenser le modèle d'insertion mondial de la région, qui permet de passer d'une économie extractiviste à une économie régénérative basée sur la durabilité

Dans le même sens, il est essentiel de construire de larges pactes sociaux. La transition verte équitable ne sera pas réalisée sans dialogue ni consensus qui impliquent les gouvernements, les entreprises et la société civile. En Amérique latine, où les inégalités structurelles conditionnent profondément les opportunités, ces accords doivent être démocratiques et participatifs.

La promotion de ces pactes sociaux peut placer les gouvernements dans une position complexe contre les élites économiques. D'une part, ils ont besoin de leur investissement pour accélérer la transition énergétique; de l'autre, ils doivent réglementer ou même limiter certaines activités économiques non durables. Tout cela tout en maintenant l'équilibre difficile entre la durabilité, la réduction de la pauvreté et la croissance économique.

Dans ce contexte, l'alliance entre l'Amérique latine et l'Union européenne est présentée comme une opportunité stratégique. Des initiatives telles que le marquage d'une feuille de route ambitieuse vers la neutralité climatique en 2050, mais doivent être adaptées aux réalités des pays en développement.

La région a montré des avancées notables, à la fois dans les énergies renouvelables et dans les cadres de protection juridique, et il existe également un soutien citoyen clair à une coopération birrégionale qui favorise un nouveau modèle de développement, comme déjà démontré par le projet énergétique, promu par l'organisation des états ibero-americains (OEI), qui cherche à contribuer à une transition ibero dans les deux régions.

Et c'est là que l'éducation apparaît comme une condition fondamentale pour donner un sens à tout ce qui précède. Un avenir durable ne sera pas possible sans une éducation transformatrice. La durabilité doit être construite à partir des salles de classe, dans les processus formatrices et dans la façon dont nous enseignons la planète avec responsabilité.

Les systèmes éducatifs doivent offrir des outils pour construire une société plus équitable et équitable: les compétences vertes, la connexion avec le territoire, les méthodologies actives et les enseignants formés pour promouvoir le changement. Les écoles doivent être des espaces où construire une vision partagée de l'avenir, qui se forme pour la vie, la coexistence et la durabilité.

Cette transformation éducative nécessite un soutien politique et un lieu prioritaire à l'ordre du jour international. Dans ce cadre, des espaces de gouvernance mondiale tels que COP30 – la prochaine conférence des Nations Unies sur le changement climatique, qui se tiendra en 2025 au Brésil – deviendra fondamental. Non seulement parce qu'ils permettent de parvenir à des engagements internationaux ou de rendre visible l'urgence d'agir, mais parce qu'ils sont une plate-forme pour placer l'éducation au centre du débat.

Cet événement de référence international, qui a cette année le soutien organisationnel de l'OEI, doit, en plus de résoudre des questions clés telles que l'action climatique et le financement, reconnaître l'éducation pour le développement durable comme un pilier stratégique. Plus qu'un geste symbolique, c'est un engagement à long terme et pour la construction d'une citoyenneté capable de soutenir et de maintenir les accords mondiaux.

Pour y parvenir, il est nécessaire de renforcer le système multilatéral grâce à une coordination efficace entre les niveaux multilatéraux, régionaux et nationaux, alignant les plans de développement national avec des objectifs internationaux. Ce n'est que de cette manière qu'il sera possible de mobiliser le financement, de promouvoir des solutions durables et de placer l'éducation comme le moteur d'une transition équitable.

L'Amérique latine a un rôle crucial dans l'avenir de la planète. Il abrite la moitié de la biodiversité mondiale et environ 60% des forêts tropicales. Son chemin vers la durabilité définira non seulement son destin, mais celui de toute l'humanité. L'avancement dans ce sens nécessite un engagement politique, un consensus social et une éducation capable de former des citoyens engagés et solidaires.

Tamara Díaz Fouz Elle est la directrice générale de l'éducation et ETP de l'organisation des États ibero-américains pour l'éducation, la science et la culture (OEI).

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