Emission Gap Report 2023 : nous nous dirigeons toujours vers +3°C
L’écart d’émissions estimé par l’agence onusienne n’a pas sensiblement changé par rapport à 2022
(Rinnovabili.it) – En 2100, les températures mondiales augmenteront de 3 degrés par rapport à la période préindustrielle si nous continuons à émettre des gaz à effet de serre au rythme actuel. Les politiques climatiques déjà approuvées parviendront à peine à réduire d’un dixième le réchauffement climatique, le ramenant à +2,9°C. Et même si toutes les promesses climatiques présentées par les États dans leurs contributions nationales volontaires (CDN) étaient tenues, le réchauffement climatique atteindrait 2,5 degrés d’ici la fin du siècle. Un scénario « infernal », tel que le définit le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, lors de la présentation duRapport sur les écarts d’émission 2023 du PNUE.
« L’humanité bat tous les mauvais records en matière de changement climatique »augmente la dose Inger Andersendirecteur de l’Agence des Nations Unies pour la protection de l’environnement. « Il faudra des changements massifs et urgents pour empêcher que ces records ne tombent d’année en année – et pour empêcher le PNUE et d’autres de recommencer à émettre les mêmes avertissements ignorés, comme un disque rayé. ».
Pendant quelques jours nous avons atteint +2 degrés
Précisément à l’époque où le PNUE il a présenté Dans le rapport Emission Gap Report 2023, la Terre a enregistré pour la première fois une température mondiale moyenne supérieure à 2 degrés. Selon les données du système européen de surveillance par satellite Copernicus, le 17 novembre, le réchauffement climatique atteint +2,06°C par rapport à la moyenne 1850-1900.
Ce n’est que le dernier d’une longue série de records battus cette année, qui est désormais en passe de devenir la plus chaude de l’histoire, dépassant même celle de 2016. Actuellement, la température moyenne mondiale pour 2023 est d’environ +1,4°C, alors qu’en Au cours des 3 derniers mois, le mercure a régulièrement atteint +1,7°C. Ces records sont associés à des événements extrêmes de plus en plus fréquents et destructeurs dans de nombreuses régions du monde, y compris en Europe.
Un avant-goût du projet de loi que le changement climatique nous présentera dans un monde « seulement » 1,5 degré plus chaud, et un avertissement sur ce que pourrait représenter un climat plus chaud que deux degrés.
Tous les chiffres de l’Emission Gap Report 2023
En attendant, nous le rappelle l’Emission Gap Report 2023, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, et non de diminuer. En 2022, ils ont augmenté de 1,2% par rapport à l’année précédente, marquant un nouveau record absolu avec 57,4 milliards de tonnes équivalent CO2 (GtCO2eq). Appliquer les politiques climatiques déjà approuvées et celles promises ferait descendre la courbe, mais trop lentement. La trajectoire conduirait toujours à un réchauffement climatique de +2,5 à 2,9°C d’ici 2100, avec une probabilité de 66 %.
Pour nous remettre sur les rails, il nous faudrait réduire les émissions de 28 % d’ici 2030 pour descendre à environ 2°C, et de 42 % pour rester proche de 1,5°C. Et à l’horizon 2050, la situation ne va pas mieux. De nombreux pays ont des objectifs de neutralité climatique mais les accompagnent de politiques inadéquates. Même si toutes les promesses faites ces dernières années étaient tenues, un écart d’émissions, dans le meilleur des cas, persisterait. 21 GtCO2eq. Égal aux émissions que la Chine, les États-Unis, l’Inde et la Russie ensemble génèrent aujourd’hui en un an.
Poursuivant avec le politiques actuelles, en 2030, les gaz à effet de serre mondiaux seraient encore de 56 GtCO2eq, qui tomberaient à seulement 55 en 2050. L’écart pour nous mettre sur la piste de 1,5 degré d’ici 2030 atteint 24 GtCO2eq, alors que celui attendu pour 2050 est de 46 GtCO2eq. Si tout le CDN non conditionnellesc’est-à-dire les politiques climatiques que les pays se sont engagés à mettre en œuvre à tout prix, l’écart pour 1,5°C serait de 22 GtCO2eq d’ici 2030, 29 Gt d’ici 2035 et 36 Gt d’ici 2050. CDN conditionnellesc’est-à-dire les politiques que les pays en développement s’engagent à mettre en œuvre pour peu qu’ils reçoivent un financement adéquat, l’écart entre les émissions produites et celles que nous pouvons générer pour rester en dessous de 1,5°C atteint 19 GtCO2eq en 2030, 26 GT en 2035 et 12 GT en 2050. .
Peut-on encore limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré ?
Les chiffres photographient une situation dans laquelle ne pas dépasser le seuil de 1,5 degré est, en réalité, très peu probable. « Même dans le scénario le plus optimiste envisagé dans ce rapport, la probabilité de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C n’est que de 14 %, et les différents scénarios laissent ouverte une large possibilité que le réchauffement climatique dépasse 2°C, voire 3°C. »souligne le PNUE.
Cela ne signifie pas que cela soit impossible ou qu’il ne soit pas nécessaire d’accélérer la transition autant que possible, puisque chaque dixième de degré d’augmentation de la température mondiale (et chaque année supplémentaire de dépassement) aggrave l’impact du changement climatique.
Pour parvenir à cette accélération il y a un nœud qu’il faut dénouer. Et c’est une question que jusqu’à présent les sommets internationaux sur le climat n’ont jamais vraiment abordée : l’élimination progressive des combustibles fossiles. « Nous savons qu’il est encore possible de faire de la limite de 1,5 degré une réalité. Nous devons éradiquer la racine toxique de la crise climatique : les combustibles fossiles. », a réitéré Antònio Guterres. L’abandon des fossiles sera l’une des questions les plus débattues au monde Cop28 à Dubaïcommençant dans un peu plus d’une semaine.