EL PAÍS

La Catalogne limite la consommation d'eau pour le tourisme et assouplit le remplissage des piscines

La Catalogne a établi de nouveaux seuils de consommation d'eau pour le tourisme. Depuis que l'urgence de sécheresse a été déclarée début février, le secteur du tourisme ne pouvait pas dépasser 200 litres par personne et par jour, comme le reste de la population. Désormais, avec le décret approuvé ce mardi après la réunion du Conseil Exécutif, les établissements hôteliers devront assumer différentes tranches de dépenses qui varient en fonction de la situation activée du Plan Spécial Sécheresse (PES). Ils ne peuvent excéder 115 litres en Exceptionnalité ; le 100 en Urgence I ; les années 90 dans Emergency II et les années 80 dans Emergency III. « Nous sommes confrontés à une sécheresse dynamique et nous devons nous adapter à des scénarios non prévus dans le PSE », a déclaré Patricia Plaja, porte-parole du gouvernement. Actuellement, 202 communes catalanes comme Barcelone ou Gérone sont en phase d'urgence I, tandis que 37 communes de l'Alt Empordà sont en phase d'urgence II. Les réservoirs du bassin hydrologique interne sont à 18% de leur capacité ce mardi.

Les modifications du document, qui entreront en vigueur le 19 avril, incluent également la possibilité que les piscines publiques ou privées (hôtel ou collectivité) soient considérées comme des abris climatiques afin que la population puisse faire face aux épisodes de chaleur extrême. «C'est une question de santé publique. Si nous n’avions pas accepté ces changements, nous aurions une Catalogne sans piscines », a souligné le porte-parole, qui a souligné que la crise de l’eau reste « compliquée ». Les piscines privées à usage individuel ne pourront toujours pas être remplies.

Sous la supervision de la Generalitat, les municipalités catalanes définiront et se mettront d'accord sur les piscines, tant dans les communautés de quartier que dans les hôtels, qui peuvent être considérées comme abris climatiques, leurs conditions de sécurité et leur capacité. En cas de dépassement des limites de consommation d'eau convenues pendant trois mois consécutifs, les conseils auront tout pouvoir pour imposer des sanctions économiques. Les piscines communautaires qui ne parviennent pas à un accord avec les communes ne pourront pas être remplies. Même si les mairies doivent disposer d'autres espaces remplissant les fonctions d'abris climatiques en plus des piscines. « Ils sont pleinement conscients de la situation qui existe. Nous ne pouvons pas ouvrir le robinet de la même manière qu'avant la déclaration d'urgence », a déclaré Plaja, qui a souligné que les modifications visent à aider la population la plus vulnérable à faire face aux épisodes de températures extrêmes.

Les abris climatiques sont des espaces qui ont une température variable entre 25 et 29 degrés où la population peut se protéger des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et qui, en plus des piscines, comprennent des espaces tels que des bibliothèques, des centres civiques ou des musées, entre autres. À Barcelone, depuis 2019, il existe un réseau d'environ 200 de ces environnements thermiques qui remplissent ces fonctions.

Le décret qui entrera en vigueur vendredi prochain a été convenu avec la Fédération des Communes de Catalogne (FMC) et l'Association Catalane des Communes (ACM). Ce seront les municipalités elles-mêmes qui contrôleront la consommation d'eau, la sécurité et l'accès aux piscines publiques ou communautaires. Par ailleurs, dans le cas des installations aquatiques hôtelières, chaque commune devra également se mettre d'accord sur les tarifs et les horaires d'ouverture. « Personne ne contrôle mieux qu’eux la situation dans chaque commune. Nous devons valoriser l'effort qu'ils ont fait le mois dernier, car la majorité des localités ont considérablement réduit leur consommation », a souligné Plaja, qui a souligné que cette nouvelle modification du PSE permet aux municipalités de « concevoir un cadre clair pour protéger les citoyens qui sont déterminés à épargner mais souffrent de la sécheresse.

Ce qui affecte le plus, c’est ce qui se passe le plus près. Pour ne rien manquer, abonnez-vous.

S'abonner

À cette fin, le Gouvernement a donné pleins pouvoirs aux conseils municipaux pour fixer des limites et imposer des sanctions aux établissements hôteliers ou aux communautés de quartier qui dépassent la consommation convenue pendant trois mois consécutifs. De plus, les amendes financières passeront de mensuelles à trimestrielles. « Cela nous permettra d'avoir une tendance claire dans l'évolution de la consommation et de mieux ajuster la sanction », a précisé le porte-parole. L'infraction mineure atteindra jusqu'à 10 000 euros ; le sérieux jusqu'à 50 000 euros et le très sérieux, jusqu'à 150 000 euros.

Utilisation d’usines de dessalement mobiles privées

La Generalitat, présidée par Pere Aragonès, donnera également son feu vert à l'obtention d'eau par le biais d'usines mobiles privées de dessalement d'eau de mer, à condition qu'elles soient financées sur fonds propres, servent à maintenir l'activité économique, présentent un plan compensatoire des eaux usées et ne compromettre les ressources en eau. « Cette option n'avait pas été envisagée lors de la réalisation du PSE (en 2020) et c'est un apport supplémentaire qui ne compromet pas le reste du système », a assuré le porte-parole.

A lire également