Le modèle actuel n'est pas viable

La durabilité du système alimentaire

La durabilité du système alimentaire devrait être un objectif mondial urgent, car la nourriture jetée pourrait nourrir 2 milliards de personnes, et il y a encore 240 millions de personnes qui souffrent de la faim, principalement sur le continent africain. En raison de la croissance démographique imparable, il est probable que ce montant continuera de croître.

Le rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, qui a récemment quitté ses fonctions, l’a fait en avertissant que le système international de production alimentaire n’est pas durable, même à court terme.

Quels sont les problèmes auxquels est confronté le secteur agro-alimentaire actuel ?

– La libéralisation du secteurqui se négocie même en bourse.

– La prémisse de production alimentaire illimitée.

– Ne pas être connecté à politiques de nutrition ou de santé.

– La déréglementation du systèmepuisqu’elle est régie par les lois de l’économie de marché.

– Le manque de prise en compte de l’impact environnemental qu’il a et qu’il a chaque jour une plus grande influence sur le changement climatique.

Quelles ont été les conséquences de ce modèle ?

– Il y a eu un augmentation des monocultures (maïs, soja, blé…) qui entraîne une perte de biodiversité agricole accélérant ainsi l’érosion des sols.

Un modèle qui abuse des pesticides et des engrais– L’utilisation de engrais chimiques a contaminé l’eau douce et les océans, augmentant les niveaux de phosphore (10 millions de tonnes par an) qui affectent les algues (indispensables à l’oxygénation de l’eau et à l’alimentation des animaux).

– La méthode industrielle de production agricole est dévastatrice car elle augmente les émissions de gaz à effet de serre (GES). Il représente 15 % des émissions totales de GES provenant de l’activité humaine. Selon la FAO, le bétail était responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre GES, un nombre supérieur au transport.

Pratiques de pêche sont non durables et destructrices : le statut des espèces très demandées doit être surveillé et utiliser des méthodes de pêche durables en évitant, par exemple, le chalutage.

La production de viande est également non durable : la FAO estime que d’ici 2050 sa production devra atteindre 470 millions de tonnes (200 millions de tonnes de plus qu’en 2007). Totalement insoutenable.

– Plus de 1/3 de la les céréales du monde sont maintenant utilisées comme aliments pour animaux. Sur cette route, cette proportion sera de 50 % supérieure à celle de 2050. Ainsi, la demande de viande réduit l’alimentation des populations des pays sous-développés ou en développement, qui vivent des céréales.

– En 2006, la FAO estimait que les pâturages occupaient 26 % du territoire surface qui n’est pas recouverte de glace, et 33 % de la surface totale des terres agricoles a été utilisée pour la production de maïs et de soja. Ainsi, la production animale représente 70% de toutes les terres agricoles et 30% de la surface de la planète. Cela se traduit par une déforestation.

– Selon la FAO, le bétail était responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre GESun nombre plus élevé que le transport.

Solutions possibles

Fabrication durable : L’agroécologie recouvre différentes techniques, dont la rotation des cultures, le recyclage du fumier et des déchets alimentaires pour les transformer en engrais, et l’agroforesterie, qui réduit l’utilisation de matériaux extérieurs et utilise au maximum les ressources.

Consommation durable : limiter la demande de biocarburants par le secteur des transports en utilisant des produits similaires, augmenter la consommation de volaille et réduire la consommation de viande de bétail ; utiliser des produits écologiques, qui utilisent de manière responsable les engrais et les pesticides ; être plus prudent lors de l’achat de nourriture, favoriser la croissance de ses propres réserves alimentaires (avec des jardins urbains, par exemple), etc.

On estime que 1,3 milliard de tonnes de nourriture produite pour la consommation humaine, soit environ un tiers du total, est perdue ou gaspillée.

Un consommateur d’Afrique sub-saharienne ou d’Asie du Sud, gaspille entre 6 et 11 kg de nourriture chaque année. Un européen ou nord-américain, entre 95 et 115 kg.

Pensez-vous que ce modèle de production et de consommation est durable ?

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