Le Chili combat la vague d'incendies de forêt la plus meurtrière de la dernière décennie

Le Chili combat la vague d’incendies de forêt la plus meurtrière de la dernière décennie

Un homme se tient debout sur les décombres et les destructions causées par un incendie à Santa Juana, région de Biobío (Chili).Esteban Paredes Drake (EFE)

La vague d’incendies de forêt qui touche le centre-sud du Chili depuis la semaine dernière a fait au moins 26 morts et plus d’un millier de blessés, selon le bilan établi ce lundi matin par le Service national de prévention et d’intervention en cas de catastrophe (Senapred). Au niveau national, 260 feux sont actifs, dont 51 en combat, 140 maîtrisés et le reste en observation. Les températures élevées, les vents forts et le faible taux d’humidité ont rendu le travail des membres de la brigade et des pompiers plus complexe. Les flammes de la vague d’incendies de forêt la plus meurtrière de la dernière décennie ont dévasté 274 000 hectares et 1 559 maisons et laissé quelque 3 300 sans-abri.

Le président Gabriel Boric a décrété un état d’exception constitutionnelle catastrophique dans les régions les plus touchées : Ñuble, Biobío et Araucanía (situées respectivement à 400, 500 et 700 kilomètres au sud de Santiago). Cette mesure permet, entre autres, le déploiement des forces armées dans les zones d’urgence. Le sous-secrétaire à l’Intérieur, Manuel Monsalve, a expliqué que le phénomène qui se développe depuis vendredi est dû à un cocktail de trois facteurs : Les températures élevées et extrêmes auxquelles le pays sud-américain continuera de faire face dans les prochains jours ; la végétation qui s’assèche après l’hiver et par suite du manque d’humidité « devient matière combustible » ; et des vents violents.

Au moins 13 des personnes décédées sont originaires de la municipalité de Santa Juana, où vivent environ 13 000 habitants, dans la ville de Concepción (Biobío). Selon le maire Ana Albornoz, 50% des maisons rurales ont été détruites par le feu. Ils calculent que rien que sur ce territoire, il y a quelque 4 500 victimes et 14 000 hectares brûlés.

Le président chilien, qui a suspendu ses vacances en raison de l’urgence, et s’est rendu dans les principales zones touchées, a assuré ce dimanche que « la reconstruction sera un axe structurel » pour son gouvernement, une tâche qui s’étendra à tous les ministères. « C’est pourquoi nous avons déployé tous les ministres, car je veux qu’ils voient le terrain et regardent les gens dans les yeux », a ajouté Boric.

Outre les centaines de pompiers déployés sur le terrain, quelque 3 300 membres de la brigade de la Corporation chilienne du bois (Corma) s’emploient à contrôler les foyers d’incendie. Monsalve a rapporté dimanche soir que 10 personnes avaient été interpellées pour leur « possible responsabilité dans la génération d’incendies », qu’ils soient intentionnels ou accidentels. Les carabiniers ont déployé plus de 900 agents dans les zones touchées, auxquels s’ajoutent environ 90 de la police d’enquête.

Les flammes ont ébranlé les souvenirs des incendies de 2017, qui avaient fait 11 morts et 467 000 hectares brûlés. « Les conditions météorologiques sont beaucoup plus complexes que ce que nous avons eu en 2017 lors de la tempête de feu », a déclaré Rodrigo Jara, directeur régional de la Corporation forestière nationale chilienne (CONAF). Cependant, la ministre de l’Intérieur, Carolina Tohá, a précisé que le pays était mieux préparé qu’alors. « Aujourd’hui, nous avons 63 avions disponibles en tant que flotte déjà sous contrat pour la saison, 10 avions supplémentaires de Senapred et quatre autres de Conaf. » En 2017, ils avaient 19 avions disponibles.

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