Les pays d'Amérique latine discutent de l'accord d'Escazú et de la protection des leaders environnementaux

Les pays d’Amérique latine discutent de l’accord d’Escazú et de la protection des leaders environnementaux

Une jeune femme écrit la phrase « Escazú now », lors d’une manifestation devant le Palais de Justice du Pérou, à Lima.Photoholica Press (Getty Images)

L’Amérique latine et les Caraïbes restent la région la plus dangereuse du monde pour les défenseurs de l’environnement. Au cours de la dernière décennie, selon l’organisation Global Witness, 68 % des meurtres d’écologistes signalés dans le monde se sont produits dans notre région. Rien qu’en 2021, par exemple, les trois quarts des 200 leaders écologistes assassinés dans le monde étaient latino-américains. Detener esta violencia es parte del corazón del Acuerdo de Escazú, un tratado firmado por 24 países de Latinoamérica y el Caribe, y que, entre el 19 y el 21 de abril, desarrollará su segunda reunión de la Conferencia de las Partes (COP2) en Buenos Aires, Argentine.

Escazú est un accord régional qui vise à ce que les projets de développement, d’infrastructure et d’extractivisme, entre autres, aient un équilibre social et environnemental. Celui-ci repose sur trois piliers : l’accès à l’information environnementale, la participation environnementale et la justice environnementale, en plus d’avoir une série d’articles qui mettent l’accent sur la protection des dirigeants et des défenseurs de l’environnement. « C’est le seul accord sur les droits environnementaux avec cette approche », déclare Aida Gamboa, de l’organisation péruvienne Derecho, Ambiente y Recursos Naturales (DAR). « Et malgré le fait que certains pays ont déjà des réglementations à cet égard, Escazú implique une norme au niveau régional », ajoute-t-il.

Bien qu’il s’agisse d’un accord jeune, qui vient d’entrer en vigueur le 22 avril 2021 et qui ne réunit les parties que pour la deuxième fois, ce qui sera discuté ces trois jours est essentiel. Comme l’explique Gamboa, lors de la COP2 à Escazú, les candidats au Comité de soutien à l’application et au respect commenceront à être élus, qui, en bref, est un groupe de personnes qui devraient aider les pays qui ont ratifié le Traité d’Escazú à comprendre et à soutenir comment pour le mettre en œuvre localement.

Le président chilien Gabriel Boric signe l'accord d'Escazú, le 18 mars 2022, à Santiago.
Le président chilien Gabriel Boric signe l’accord d’Escazú, le 18 mars 2022, à Santiago.Agence Makro (Getty Images)

De plus, explique Vanessa Torres de Environnement et Société de Colombie, ces jours-ci un sujet essentiel sera également cuisiné : commencer à discuter d’un plan d’action pour les défenseurs de l’environnement qui devrait avoir une première ébauche avant la COP3, dans un an. « De la part des organisations de la société civile, nous exigeons que ce plan d’action ait des scénarios de consultation en face à face avec les mêmes défenseurs de l’environnement, avec la participation des mêmes dirigeants », souligne-t-il.

Mais, paradoxalement, dans cette discussion sur un traité qui parle de participation et d’accès à l’information, la société civile commence à dénoncer qu’il existe de nombreux obstacles à la participation. « Une limite a été fixée pour que seulement deux personnes par organisation puissent entrer dans les espaces COP2 », explique Gamboa. « Ce qui est très limitant, car nous travaillons aussi avec des organisations indigènes qui ont besoin de cet espace », se souvient-il.

Torres souligne également que le processus de diffusion de la COP2 a été très limité et qu’en effet, bien que les gens puissent suivre la discussion via YouTube, peu peuvent participer aux sessions en tant que voix actives. « C’est juste que venir à la COP2 implique des coûts et des dynamiques parfois complexes pour les communautés autochtones et afro, ce qui signifie que cette discussion n’est pas large. » En effet, le matin du 19 avril, le Réseau régional Escazú Now, qui rassemble diverses organisations de la société civile qui suivent et soutiennent le processus depuis son lancement, a tenu une conférence de presse pour alerter sur les obstacles à l’accès aux espaces où l’Accord est discuté.

À propos de l’Accord d’Escazú

Actuellement, et malgré le fait qu’Escazú ait été signé par 24 pays, seuls 15 l’ont ratifié. Les pays qui ne l’ont pas fait sont le Brésil, la Colombie, le Costa Rica, la Dominique, le Guatemala, Haïti, la Jamaïque, le Paraguay, le Pérou et la République dominicaine. Dans certains pays, Escazú a suscité de nombreux débats. Le Chili, par exemple, a même refusé de le signer sous le gouvernement de l’ancien président Sebastián Piñera, mais une fois que Boric est arrivé au pouvoir, il a été ratifié presque immédiatement et le pays a même accueilli la première COP1 à Escazú l’année dernière.

En Colombie, le projet de loi visant à ratifier Escazú a été retardé de deux ans au Congrès sous le gouvernement d’Iván Duque, mais il a été approuvé pour être ratifié rapidement avec l’arrivée du gouvernement Petro. En revanche, au Costa Rica, pays où a été signé l’Accord à réaliser dans la ville d’Escazú, le ministre de l’Environnement, Franz Tattenbach, et le président, Rodrigo Chaves, ont rejeté l’Accord.

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