L’Union européenne renforce les ponts avec l’Amérique latine avec une réunion entre 60 ministres des deux régions
À l’heure des tensions commerciales et géopolitiques entre l’Occident et la Chine, l’Union européenne (UE) envoie le signal que son intérêt économique pour l’Amérique latine est sérieux. Après quelques jours de conférences et de rencontres entre responsables de différents gouvernements, organisations multilatérales et hommes d’affaires, organisés en Espagne, le plat principal sera servi : une première réunion de 60 ministres des portefeuilles de l’Économie et des Finances des deux régions avec des projets concrets qu’ils j’espère terminer. .
Organisé par la Banque de développement d’Amérique latine (connue sous son acronyme original, CAF) et le gouvernement espagnol, l’événement du vendredi 15 septembre réunit le Conseil des affaires économiques et financières (Ecofin), chargé de la politique économique, des règles fiscales et financières pour le secteur financier de l’UE, avec les pays de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac). La réunion s’appuie sur les engagements pris par l’Europe en juillet, lorsque les présidents et chefs d’État des régions se sont réunis à Bruxelles, en Belgique.

Lors de cette réunion, le premier sommet de ce type depuis huit ans, les présidents latino-américains se sont plaints auprès de l’Europe d’avoir été reléguée aux industries extractives et ont demandé des relations commerciales plus équitables. En réponse, une centaine de domaines d’opportunités d’investissement ont été identifiés pour l’Europe en Amérique latine, d’une valeur estimée à 45 milliards d’euros (48,3 milliards de dollars). La CAF s’attend à ce que, ces jours-ci, au moins 70 « initiatives nationales et régionales avancent pour concrétiser les investissements européens dans des projets axés sur la réduction de la pauvreté et des inégalités, la promotion de la transition verte et équitable et la transformation numérique », selon le site de l’événement.
Parmi eux, les investissements devraient apporter la connectivité à 85 % des Colombiens d’ici 2026, stimuler la production d’hydrogène au Chili et en Uruguay, faire évoluer la mobilité vers un système plus durable dans des villes comme San José, Quito, Bogotá, Montevideo et Sao Paulo et transporter projets d’eau et d’assainissement en Équateur, selon la CAF. Par ailleurs, il est proposé de créer la première banque de développement spécialisée dans le financement de projets visant à améliorer la santé des océans, qui serait basée dans les Caraïbes. En plus de la réunion de vendredi, le conseil des membres qui composent la CAF se réunira jeudi.
Le contexte des rencontres en Espagne cette semaine est crucial. Mercredi, quelques jours avant la réunion de Saint-Jacques-de-Compostelle, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé que l’UE ouvrirait une enquête sur les subventions du gouvernement chinois aux voitures électriques qui « inondent » le marché européen. Von der Leyen affirme que les voitures chinoises sont bon marché parce que leur prix est « artificiellement bas » en raison de ces subventions, faisant des entreprises européennes les victimes de « pratiques prédatrices ».
Ce n’est que la dernière déclaration de l’UE exprimant sa résistance à l’expansionnisme de la Chine, un pays qui a investi dans des projets d’infrastructures en Amérique latine dans le cadre de son programme d’influence connu sous le nom de Nouvelle Route de la Soie. Les positions de l’UE et des États-Unis visant à limiter la puissance économique de la Chine dans le reste du monde sont tendues depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.