observatoire transversal
L’Espagne s’est dotée depuis deux semaines d’un organisme nouvellement créé, l’Observatoire de la santé et du changement climatique (OSCC), conçu pour fournir des analyses et des informations sur les impacts de la crise climatique sur la santé. Les experts demandent depuis un certain temps que l’on prête attention aux conditions sanitaires causées par les températures extrêmes, et que l’on prête attention aux problèmes de maladies jusqu’ici considérées comme tropicales – et qui commencent à se produire dans notre pays – ou à la pollution de l’air, entre autres défis. Les différentes conditions que la crise climatique projette sur la santé rendent nécessaire de les aborder dans une perspective interdisciplinaire, en travaillant avec des professionnels des domaines de la santé et du social ainsi que ceux d’autres disciplines qui peuvent sembler étrangères, mais qui ne le sont pas : les urbanistes qui conçoivent des villes résilientes, des responsables de la mobilité pour lutter contre la pollution de l’air, des chefs d’entreprise contraints d’adapter les horaires de travail, ou encore des responsables pédagogiques qui doivent ajuster les calendriers et les pratiques scolaires.
L’observatoire ne pourra guère remplir ses objectifs s’il ne bénéficie pas de la collaboration d’Aemet et de ses prédictions de températures et de phénomènes extrêmes ; ainsi qu’avec l’apport de la recherche nécessaire pour en savoir plus et mieux sur la crise climatique et ses effets sur la santé (pour cette raison, plusieurs institutions sont représentées, telles que la Direction générale de la protection civile et des urgences, le CSIC ou le Centre pour l’énergie, la recherche environnementale et technologique). Cette vision polyédrique est un immense défi interdisciplinaire et de coordination politique et administrative.
Le deuxième défi sera de rendre efficace la gouvernance dite à plusieurs niveaux : ses rapports, recommandations et connaissances doivent être utiles et atteindre les autonomies et les municipalités, et ceux en charge de la gestion des services de santé ou des plans d’action pour les canicules, entre autres. autres. L’Observatoire a pour mission d’examiner et de mettre à jour les indicateurs sur la santé et le changement climatique, en collectant tous les risques sanitaires causés par les changements de température. Il doit également créer un système intégré d’alertes, afin qu’elles puissent être connues des professionnels concernés et du public dans son ensemble, ce qui est essentiel pour remplir sa troisième fonction : la promotion d’une culture d’autoprotection, particulièrement nécessaire dans le cas des groupes les plus vulnérables.
Avec la création de cet observatoire, la crise climatique est abordée comme un phénomène transversal et des politiques globales d’adaptation sont lancées. Pour son succès, il sera crucial que ses études et recommandations parviennent rapidement et avec agilité au secteur privé ainsi qu’aux gestionnaires publics des municipalités et des communautés autonomes.