Repenser la ville en clé métropolitaine : une avancée politique

Repenser la ville en clé métropolitaine : une avancée politique

Environ 2,6 milliards de personnes – c’est-à-dire un tiers de la population mondiale – peuvent bénéficier d’un changement dans la manière de penser, d’aménager et de gérer les espaces urbains et ruraux. Du logement abordable aux transports publics en passant par les politiques d’égalité des sexes, les villes ont une formidable capacité à faire la différence. Nous vivons, étudions, travaillons et prenons soin de nos amis et de notre famille au-delà des frontières de notre municipalité. La vie des gens n’est pas régie par les limites administratives invisibles et artificielles qui délimitent nos territoires. Cependant, le caractère de nos villes a un impact important sur la vie quotidienne des citoyens, sur la gestion des ressources, telles que l’eau et l’énergie, qui proviennent de l’extérieur de leurs limites administratives, et sur l’empreinte écologique. Cette interrelation entre les villes et leur environnement nécessite de repenser l’urbain au-delà des frontières administratives traditionnelles.

Chaque 7 octobre, la Journée mondiale métropolitaine commémore l’adoption de la Déclaration de Montréal sur les aires métropolitaines et rassemble des dirigeants politiques du monde entier pour partager des solutions innovantes aux défis de nos communautés et de la planète.

Avec 60 % de la population urbaine mondiale vivant dans des zones métropolitaines, il est crucial de continuer à créer des territoires plus intégrés qui font progresser la justice sociale, économique, environnementale et spatiale.

Cette année, Barcelone, Berlin, Région de Bruxelles-Capitale, Bucarest, Montevideo, Rosario et San Salvador sont allés plus loin en signant la pétition portée par Metropolis, le réseau des grandes villes et aires métropolitaines, pour l’officialisation de la journée mondiale métropolitaine devant l’Assemblée générale de l’ONU. Avec leur signature, ces métropoles se mobilisent et mènent la création d’espaces urbains plus intégrés pour améliorer la qualité de vie de la population et répondre à l’urgence climatique.

Cette demande politique met en avant un enjeu crucial : les villes s’étendent et sont de plus en plus interdépendantes avec les autres communes, leurs périphéries rurales et les régions. Ses frontières traditionnelles sont de moins en moins importantes et la coordination entre les différents domaines et niveaux de gouvernement est plus que jamais essentielle pour assurer la pérennité des lieux, des services et des infrastructures. Cependant, les efforts de gestion et de planification à l’échelle métropolitaine sont souvent sapés par les frontières administratives et politiques, les conflits de compétences et le manque de vision stratégique partagée. Bien que ces questions liées à la gouvernance puissent sembler triviales, lorsque les villes ne parviennent pas à connecter les quartiers et les zones périphériques avec des services et des opportunités de qualité, la pauvreté et la ségrégation socio-spatiale déjà existantes dans ces derniers sont aggravées. En ce sens, il est primordial de penser en clé métropolitaine pour assurer le contrat social, s’engager pour un logement décent, favoriser l’accès à l’éducation et à l’emploi et prendre soin de l’environnement et de nos ressources naturelles partagées.

Lorsque les villes ne parviennent pas à connecter les quartiers et les zones périphériques avec des services et des opportunités de qualité, la pauvreté et la ségrégation socio-spatiale déjà existantes des villes sont aggravées

Bref, gouverner à l’échelle métropolitaine, c’est éliminer les barrières qui nous séparent pour garantir le droit à la ville et à la métropole pour tous. Cette dette envers la population est, sans aucun doute, une responsabilité politique à laquelle les signataires de la pétition s’engagent à faire de la Journée mondiale métropolitaine une journée internationale officielle avec sa propre entité.

Depuis 2018, cette campagne de Metropolis et d’ONU-Habitat promeut un avenir meilleur et encourage les dirigeants mondiaux à réaffirmer leurs engagements pour parvenir au développement durable dans une perspective plus large. Étant donné que 60% de la population urbaine mondiale vit dans des zones métropolitainesil est crucial de continuer à créer des territoires plus intégrés qui font progresser la justice sociale, économique, environnementale et spatiale.

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