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800 millions d'enfants survivent avec moins de trois euros par jour: investir dans eux est impératif pour l'avenir

Dans un monde marqué par l'incertitude économique, les défis sociaux et la polarisation politique, l'investissement dans l'enfance n'est pas seulement un devoir moral, mais une stratégie clé pour garantir un avenir durable et équitable. Aujourd'hui, 333 millions d'enfants vivent dans l'extrême pauvreté et plus de 800 millions survivent avec moins de trois euros par jour. Ces chiffres reflètent une crise silencieuse qui nécessite des réponses urgentes et des engagements fermes. La conférence de financement du développement IV, qui se tiendra à Séville fin juin, se déroule à un moment critique où la pression budgétaire croissante et la situation politique instable peuvent conduire les pays à rediriger les ressources des services essentiels vers d'autres priorités. Ce changement peut entraver les progrès et exacerber les inégalités économiques. Il est essentiel pour aligner les ressources et la structure financière internationale avec les stratégies nationales de développement durable, ainsi que de renforcer la coopération internationale pour soutenir les pays du Sud mondial dans la réalisation et la mise en œuvre d'objectifs de développement durable.

La Convention sur les droits de l'enfant établit que les États doivent attribuer le maximum de leurs ressources disponibles pour garantir la protection de l'enfance. Cependant, la réalité est que de nombreux pays, pris au piège dans une crise de dette extérieure et avec des budgets limités, allouent plus de ressources au service de cette dette qu'à l'éducation, à la santé et à la protection sociale de l'enfance. Il est impératif de restructurer les dettes et de les transformer en investissements à impact social élevés.

Au cours des décennies précédentes, il a été démontré que des solutions existent, mais nécessitent une volonté politique, des ressources et une collaboration entre les secteurs. La conférence IV pour le financement du développement est attendue où cela sera reflété. Dans l'UNICEF, nous avons soutenu des modèles de financement innovants qui priorisent l'enfance. Par exemple, dans des pays tels que Cabo Verde et l'Indonésie, des mécanismes tels que les obligations vertes et les échanges de dettes ont été utilisés pour renforcer les services essentiels tels que la nutrition et l'éducation. La protection des services essentiels pour les populations vulnérables pendant les crises doit être une priorité et non les premiers domaines qui sont coupés.

Un autre aspect central, et sera également abordé lors de la conférence, est le financement climatique. Une partie mineure est dédiée à l'adaptation au changement climatique et seulement 2,7% de ces fonds sont destinés à l'enfance, bien que les filles et les garçons soient les plus touchés par des phénomènes climatiques extrêmes.

L'aide officielle au développement (AOD) a été un facteur clé dans la défense des droits et l'amélioration de la situation de l'enfance, notamment la réduction de la mortalité infantile de 60% depuis 2000. Cependant, les récentes coupes brutales de l'AOD ont mis ces avancées en danger. La suspension de l'action humanitaire dans les guerres et les catastrophes, où la population souffre à l'extrême, a des conséquences dévastatrices sur l'enfance. Il est essentiel que les gouvernements renforcent leur engagement dans l'enfance.

Une partie mineure est consacrée à l'adaptation au changement climatique et seulement 2,7% de ces fonds sont utilisés pour l'enfance, bien que les filles et les garçons soient les plus touchés

Les chiffres et les stratégies sont importants, mais derrière eux, il y a des histoires de vie qui reflètent l'urgence de l'action. Dans la région AFAR, en Éthiopie, vive une Amina, une mère de 23 ans qui marche plus de 20 kilomètres avec sa fille souffrant de malnutrition pour accéder à un centre de santé mobile de l'UNICEF. Là, sa petite fille reçoit de la nourriture thérapeutique et des soins médicaux essentiels. Sans ces programmes, des milliers de garçons et de filles comme elle verra leur droit à la vie tronquée, et leur croissance et leur développement personnel.

La conférence de financement au développement de Séville fait partie d'un processus multilatéral, parrainé par les Nations Unies et dans lequel ils participent, en plus des agences du système, des gouvernements, des organisations sociales, de l'Académie, du secteur privé et du secteur financier international. Nous vivons un moment de forte question de tout ce qui est multilatéral, des accords qui permettent à l'humanité de défendre les droits et de faire face à des défis communs, ceux qui nécessitent tout le monde. Les attentes concernant la conférence sont contenues et des accords minimaux peuvent être soulevés dans l'espoir qu'ils seront supposés par tous les gouvernements. Cependant, ce dont nous avons désespérément besoin, c'est de l'ambition, de l'intelligent, mais de l'ambition. Trouvez les meilleurs accords, parmi les plus possibles. Trouvez ces problèmes dans le domaine financier qui suscitent plus d'acceptation. Sortez les idées pour innover et apporter du côté positif du changement aux acteurs de toutes sortes qui sont engagés dans un monde meilleur pour l'enfance, pour tous.

L'histoire nous a montré que chaque euro investi dans des enfants se traduit par des sociétés plus prospères et équitables. Si nous voulons aborder les objectifs de développement durable, nous devons placer l'enfance au centre des décisions politiques et financières. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre; L'avenir de millions d'enfants et celui de notre monde en dépend. Pour chaque enfance, les droits et le financement, pour les générations actuelles et futures.

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