Asphyxiés : Pérou, Chili, Mexique, Guatemala et Colombie, les pays les plus pollués d'Amérique latine

Asphyxiés : Pérou, Chili, Mexique, Guatemala et Colombie, les pays les plus pollués d’Amérique latine

Vue aérienne de la pollution au centre-ville de Mexico, en avril 2021.Hector Vivas (Getty Images)

En Amérique latine, on ne respire pas bien. Les véhicules, la combustion de combustibles fossiles, l’exploitation minière et les incendies rendent notre air de plus en plus toxique et dangereux. En effet, selon un récent classement réalisé par IQAir en collaboration avec Greenpeace, Avec le soutien d’ONU-Habitat et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), dans cinq pays de la région, la concentration de PM2,5 dans l’air – des particules si fines qu’elles n’atteignent que 2,5 microns de diamètre – dépasse entre trois et cinq fois les lignes directrices approuvées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

En 2021, cet organisme a durci ses normes et déterminé, après 15 ans de nouvelles données, que l’exposition annuelle recommandée aux PM2,5 ne serait plus de 10 microgrammes par mètre cube (μg/m3), mais de 5. Le Pérou, avec une moyenne de 23,5 μg/m3 est le pays de la région qui s’écarte le plus de ce chiffre, suivi du Chili (22,2), du Mexique (19,5), du Guatemala (18,6) et de la Colombie (15, 7).

« C’est la première fois que le Pérou communique des données pour ce rapport, et cela ne s’est pas bien passé », déclare Tatiana Céspedes, directrice de campagne pour Greenpeace Colombie. Trois des cinq villes d’Amérique latine avec les niveaux les plus élevés de PM2,5 se trouvent dans ce pays, avec le record établi par San Juan de Lurigancho, où des niveaux allant jusqu’à 41,2 μg/m3 ont été signalés. Et, de même, souligne le rapport, au Chili la pollution annuelle s’est aggravée de 2% entre 2021 et 2022, tandis qu’en Colombie, pour ces années, l’indicateur est passé de 14,1 μg/m3 à 15,5 μg/m3. « Cette augmentation était due en partie à l’augmentation significative des incendies de forêt en Amazonie colombienne pendant la saison sèche 2022 », précise le document. « En janvier 2022, près de 30 fois plus d’incendies de forêt ont été signalés par rapport au même mois en 2021. »

Mais pas dans tous les pays, il y a eu une régression. Au Brésil, par exemple, qui dépasse de deux à trois fois la norme de l’OMS, les concentrations annuelles moyennes de PM2,5 sont tombées à 12,2 μg/m3 en 2022, alors qu’elles étaient de 13,6 μg/m3 en 2021 et de 14,2 μg/m3 en 2020. De plus, dans le groupe des pays d’Amérique latine qui s’améliorent, il y a aussi les Pays-Bas caribéens (Bon Aire, Saint Eustache et Saba), dans lesquels il y a eu une diminution de 35 % de la concentration de PM2,5. Les îles Vierges américaines, pour leur part, sont celles où l’on continue de respirer le meilleur air de cette norme, puisque la concentration de PM2,5 atteint à peine 2,9 μg/m3 et reste en dessous du maximum auquel on doit s’exposer, selon l’OMS.

un problème mondial

Jusqu’à vingt fois plus petites que le diamètre d’un cheveu, les particules PM2,5 constituent un problème de santé publique. « Nous avons choisi cette composante qui se retrouve dans la pollution car c’est celle qui affecte directement notre santé », ajoute Céspedes. La mauvaise qualité de l’air, rappelle le rapport, est liée à plus de six millions de décès dans le monde et touche particulièrement les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Globalement, les pays qui ont pris la triste première place dans les classements IQAir et Greenpeace étaient le Tchad, l’Iran, le Pakistan, Bahreïn, le Bangladesh, le Burkina Faso, le Koweït et l’Inde, tous dépassant de plus de dix fois la directive de l’OMS. . Et seuls 13 des 131 pays inclus dans le rapport étaient au niveau ou en dessous du niveau recommandé par cette autorité sanitaire, même si, comme l’explique Céspedes, tous les pays ne disposent pas de la même quantité d’informations disponibles, ce qui pourrait légèrement altérer les résultats.

Ce classement particulier a pris en compte trois sources : les mesures de la qualité de l’air des gouvernements locaux et de district, les données des compteurs dont dispose IQAir lui-même et la science citoyenne. « Nous avons la collaboration de Nouveaux airs, une fondation qui a un réseau de personnes en Amérique latine avec un moniteur de qualité de l’air à l’intérieur de leur maison qui peut rapporter des données », explique le porte-parole de Greenpeace. N’oubliez pas non plus que l’une des clés pour que la région commence à réduire sa pollution est que les pays aient des normes aussi strictes que l’OMS, car, dans la plupart des cas, elles sont beaucoup plus flexibles et les dépassent.

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