Enel suspend indéfiniment la construction du parc éolien Windpeshi à La Guajira

Enel suspend indéfiniment la construction du parc éolien Windpeshi à La Guajira

La société énergétique Enel Colombia, l’une de celles qui construisait l’un des 16 projets éoliens qui devraient être développés à La Guajira, dans le nord du pays, a annoncé ce mercredi qu’elle suspendrait indéfiniment la construction du parc Windpeshi, capable de générer jusqu’à 205 mégawatts de puissance. « Cette décision, adoptée par le conseil d’administration de la société après avoir épuisé les instances internes de l’entreprise, a été prise en raison de l’impossibilité de garantir les rythmes de construction du projet, en raison des chemins de fait constants et des attentes élevées qui dépassent le cadre de l’action de l’organisation », indique l’entreprise dans un communiqué.

Ils y expliquent que, malgré avoir investi plus de 1 700 millions de pesos colombiens (380 000 dollars) dans des projets qui profitent aux communautés, en raison des blocages, « les travaux ont été arrêtés pendant environ 50 % des jours ouvrables en 2021 et 2022, et jusqu’à présent en 2023, le chiffre est passé à 60% ».

Durant les premiers jours de mai, l’entreprise avait prévenu qu’elle évaluait « tous les scénarios possibles » quant à l’avenir du parc. Bien que le projet ait déjà fait l’objet d’une consultation préalable effectuée et approuvée par les 12 communautés où les éoliennes seraient installées, à plusieurs reprises, les autochtones Wayuu des territoires voisins ont bloqué le projet pour prétendre qu’eux aussi auraient dû être consultés et recevoir une compensation pour la présence des 45 tours éoliennes que l’entreprise construirait.

L’annonce d’Enel intervient quelques jours seulement après que le ministère des Mines et de l’Énergie a indiqué qu’une table de consultation avait été conclue entre ce portefeuille, le bureau des affaires indigènes de Maicao (La Guajira) et l’organisation Wayuu Nation, pour calmer et résoudre les protestations qui se développaient. communautés de Romana et de Julapa.

Mais comme América Futura l’a raconté dans un rapport récent, toutes les communautés n’étaient pas contre le développement du projet, surtout celles qui avaient déjà approuvé la consultation préalable. À Flor de la Frontera, un territoire frontalier du Venezuela, plusieurs des accords de compensation signés avec Enel ont été accueillis favorablement. Une route d’accès et un micro-aqueduc ont été créés, ainsi que des projets d’amélioration de l’habitat, du bétail et des chèvres, et de l’enceinte des cimetières. Ceci, malgré le fait que les dirigeants de la région ont également averti qu’il y avait des choses qu’ils aimeraient avoir, mais ils ont été laissés de côté. « Nous voulions faire partie de l’entreprise et avoir de la lumière. Pero Enel nos dice que no se puede, que es muy costoso que coloquen luz aquí, por eso nos están dando unas compensaciones por el tiempo que estén en nuestro territorio”, aseguró A Euniris Catherine Ramírez, wayuu e hija de la autoridad de Flor de la frontière.

Le gâchis des consultations préalables à La Guajira

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Malgré le fait que La Guajira soit considérée comme l’épicentre de la transition énergétique en Colombie, l’arrivée des projets éoliens a accentué les conflits qui existaient déjà sur ce territoire, impliquant majoritairement la communauté ethnique Wayuu. Des études menées par indépendantainsi que des plaintes déposées auprès de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), ont averti que, dans de nombreux cas, les sociétés éoliennes ne signent pas les accords ou ne mènent pas de consultations préalables avec les propriétaires Wayuu du territoire, mais avec les gens qui y vivent, mais qu’ils ne sont pas propriétaires de la terre, ce qui a accru le conflit dans la région.

Déjà en décembre dernier, un document signé par 105 leaders Wayuu de différentes zones de La Guajira et adressé à la ministre des Mines, Irene Vélez, demandait de répéter toutes les consultations précédentes menées sur ce territoire dans le cadre de la transition énergétique. Ceci, afin de pouvoir organiser le territoire et éviter que les parcs éoliens n’apportent plus de contentieux.

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