EL PAÍS

Un tribunal anglais refuse d’annuler une récompense d’un million de dollars contre l’Espagne pour avoir coupé les anciennes énergies renouvelables

La Haute Cour de Londres a rejeté ce jeudi la demande du gouvernement espagnol d’annuler l’enregistrement en Angleterre d’une sentence arbitrale l’obligeant à verser 129 millions de dollars (120 millions d’euros) aux investisseurs lésés par la coupe appliquée en 2013 sur les aides aux énergie renouvelable. Le juge britannique, selon la décision, a rejeté les arguments des autorités espagnoles, qui tentaient de revendiquer l’immunité dans l’affaire.

La tirade judiciaire remonte à près de dix ans, lorsque deux investisseurs dans des projets d’énergie verte en Espagne (Infrastructure Services Luxembourg et Energía Termosolar) ont assigné l’Espagne en arbitrage en vertu du traité sur la Charte de l’énergie pour avoir retiré les subventions à ce type d’infrastructures. Il y a cinq ans, en 2018, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) de la Banque mondiale avait tranché en leur faveur, obligeant l’État espagnol à leur verser 101 millions d’euros. À partir de ce moment, les autorités espagnoles ont tenté d’annuler la sentence en invoquant l’immunité souveraine, ce qui a maintenant été rejeté par les tribunaux britanniques.

L’un des avocats qui a représenté les deux investisseurs, Nick Cherryman, a qualifié la décision d' »historique ». « Cela confirme que le gouvernement espagnol ne peut pas invoquer l’immunité souveraine comme moyen de renverser ses obligations en vertu du traité sur la Charte de l’énergie », ou d’éviter de payer les sentences du CIRDI, a-t-il ajouté dans un communiqué.

Il y a 15 ans, le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero (PSOE) a lancé un système d’incitations pour réduire l’écart entre la faible maturité technologique de l’époque et le coût de production du reste des technologies non renouvelables, afin que celles-ci puissent entrer progressivement sur le marché espagnol. L’exécutif de Mariano Rajoy a supprimé ces primes en 2013, provoquant une avalanche de procès contre l’Espagne. Ceux-ci ont abouti, dans de nombreux cas, au CIRDI (Banque mondiale) et à d’autres centres de règlement des différends, tels que la CNUDCI (Nations Unies) ou SCC (Institut d’arbitrage de la Chambre de commerce de Stockholm). La plupart sont toujours en attente de règlement, mais un grand nombre d’entre eux ont pris fin contre les intérêts de l’État espagnol, qui a été contraint de payer.

Contrairement à l’éolien et surtout au solaire de première génération (photovoltaïque ou thermosolaire), les énergies renouvelables qui sont installées aujourd’hui en Espagne et dans le reste de l’Europe ne nécessitent aucun régime de prime et sont rentables par elles-mêmes.

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