Événement Tendances | Un parcours durable : l’avenir de la mobilité urbaine
Une mobilité urbaine différente est-elle possible ? Si nous concevions une ville donnant la priorité aux citoyens plutôt qu’aux voitures, à quoi ressemblerait-elle ? Les villes ne cessent de croître et de plus en plus de personnes y vivent. Face au défi d’améliorer la vie des citoyens dans les grandes villes, les propositions sont variées. Plusieurs experts de la mobilité et du développement urbain durable les ont approfondis lors de l'Événement Tendances 2024, dans une conférence animée par Pablo Guimón, rédacteur en chef de la section Société d'Jiec.
Ana Ariño, ancienne PDG d'Iberia Bird, a rappelé que pendant la pandémie de covid-19 « les espaces urbains qu'on ne voit normalement pas ont proliféré », mais que pour améliorer la vie dans les villes « il ne suffit pas d'augmenter les alternatives à la voiture, il faut encourager son utiliser. » De son côté, Ana Beatriz Jordao, directrice du bureau d'ONU-Habitat en Espagne, a souligné que plus de la moitié (51,6 %) de la population urbaine mondiale a accès à des transports publics adéquats. Cela implique que l’autre moitié ne l’a pas.
Bruno Sauer, directeur général du Green Building Council Spain, a critiqué la rapidité des progrès. La ville aux 15 minutes, a-t-il commenté, est une idée avec beaucoup de potentiel, mais elle est encore loin d'être appliquée dans une grande partie du monde. « Nous devons nous renseigner sur le modèle de société dans lequel nous vivons, nous avons peu appris du covid-19. Si nous voulons parler d'un nouveau modèle de mobilité, nous devons mettre en crise ce que nous avons actuellement », a-t-il indiqué. Jorge Muñoz Riesco, directeur d'Iberdrola, a averti que « parmi toutes les émissions de CO₂ dans le monde, un tiers est dû au transport » et que les transports publics devraient être planifiés de manière stratégique, non seulement avec les nouvelles technologies, mais aussi dans la manière dont les villes sont conçues. .
Pour Miguel Melchor, directeur d'Abertis, la clé d'une mobilité urbaine durable est la piétonisation. L’objectif, a-t-il souligné, « n’est pas d’éliminer la voiture particulière », mais plutôt de lui donner moins d’importance. « Redonner la ville à ses habitants. »