L’AIE appelle à accroître les investissements dans les minéraux clés pour les énergies renouvelables et les batteries : « Il en faut davantage »
L’effondrement récent du prix des minéraux essentiels au décollage définitif des énergies renouvelables et des batteries à grande échelle est une arme à double tranchant : il réduit la pression sur les développeurs et, dans le même temps, réduit les incitations à investir dans de nouveaux gisements, indispensables. . Dans sa dernière monographie sur ces ressources, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) appelle les entreprises du secteur à redoubler d’efforts d’investissement dans le lithium, le cuivre, le cobalt, le nickel, le graphite et les terres dites rares.
Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré par rapport aux valeurs préindustrielles, selon leurs calculs, il faudra un investissement supplémentaire dans le secteur minier de 800 milliards de dollars (736 milliards d’euros, près de la moitié du PIB espagnol) d’ici 2040. à condition qu’il y ait une « forte augmentation » du recyclage et de la réutilisation de ces matériaux ; Autrement, les besoins seront jusqu’à un tiers plus élevés. Bien qu’encore à des niveaux « sains » – avec une croissance comprise entre 10 % et 15 % – l’investissement a ralenti par rapport à l’année 2022 historique de crise énergétique et d’explosion des prix des matières premières.
Après deux années de hausse « drastique » des prix, le prix de ces minéraux essentiels à la transition énergétique a fortement chuté en 2023, « revenant aux niveaux d’avant la pandémie ». Cette baisse a été « particulièrement significative » dans celles qui affectent le plus le prix des batteries : le lithium (-75 % sur un an) ou le cobalt, le nickel et le graphite (avec des baisses comprises entre 30 % et 45 %). Dans ces quatre cas, les techniciens de l’organisme parisien attribuent la baisse à la forte augmentation de l’offre, qui a plus que compensé la demande plus forte : 30 % dans le cas du lithium – avec la voiture électrique comme grand catalyseur – et entre 8% et 15% dans les trois autres.
Cuivre et lithium, les marchés les plus tendus
Cette situation « n’est peut-être pas un bon indicateur pour l’avenir » : dans tous ses scénarios – avec un taux de décarbonation plus ou moins élevé – l’Agence prévoit une « forte croissance » de la demande pour ces minéraux essentiels. Pour que les pays puissent atteindre leurs objectifs climatiques, les projets annoncés ne couvrent – selon leurs calculs – que 70 % des besoins en cuivre et 50 % des besoins en lithium d’ici une décennie. Ce sont, de loin, les deux marchés les plus tendus d’un point de vue purement économique ; Dans le risque géopolitique, les cas les plus difficiles sont ceux du graphite, du cobalt, du nickel et des terres rares, un amalgame de 17 éléments chimiques fondamentaux pour la fabrication des éoliennes et des batteries.
« Le récent boom des investissements dans le secteur minier est encourageant et le monde est dans une meilleure position qu’il y a quelques années », déclare le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol. « Mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir une offre résiliente et diversifiée. » Ce dernier point est essentiel : malgré les nombreux projets en cours, la Chine conservera une position « très forte » dans les secteurs du raffinage et de la transformation des minéraux.