L’Arabie Saoudite annonce une initiative nationale de crédit pour les gaz à effet de serre

L’Arabie Saoudite annonce une initiative nationale de crédit pour les gaz à effet de serre

L’Arabie saoudite a dévoilé lundi une initiative visant à permettre aux entreprises d’acheter des crédits compensant les émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de l’objectif déclaré du royaume du Golfe d’atteindre zéro émission nette d’ici 2060.

Le Mécanisme de crédit et de compensation des gaz à effet de serre (GCOM), dont le lancement est prévu début 2024, « vise à accroître la coopération entre les entités nationales cherchant à réaliser leurs ambitions climatiques en aidant à mobiliser des financements dans tous les secteurs pour une variété de projets et d’activités », selon à son site Internet.

L’initiative a été annoncée lors de la Semaine du climat au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), une conférence organisée par l’ONU et organisée à Riyad, la capitale saoudienne.

Il a été conçu pour s’aligner sur l’article 6 de l’Accord de Paris de 2015, qui permet aux pays de coopérer pour atteindre les objectifs de réduction des émissions, notamment en transférant des crédits carbone.

Les responsables saoudiens ont décrit lundi le GCOM comme un mécanisme national, même si Maria AlJishi, conseillère en politique internationale au ministère saoudien de l’énergie, a déclaré qu’il « répond à la possibilité ou au potentiel de futurs transferts internationaux si l’Arabie saoudite choisit de s’engager ».

Les crédits carbone sont devenus des outils populaires à l’échelle mondiale pour les entreprises qui cherchent à compenser leurs émissions de carbone et à proclamer leur engagement envers l’environnement.

Mais l’industrie des crédits carbone a été confrontée à de nombreux scandales, révélant un paysage regorgeant d’opportunités de greenwashing – ou faisant des allégations trompeuses de bonnes pratiques environnementales.

Walt Disney, la banque JP Morgan et d’autres grandes entreprises ont été accusées d’avoir acheté des crédits carbone provenant de projets de protection des forêts dans des zones qui n’étaient réellement pas menacées de déforestation.

AlJishi a déclaré lundi devant un panel que les responsables saoudiens étaient désireux de mettre en œuvre des garanties contre « la double comptabilisation et la double délivrance ».

L’Arabie saoudite a annoncé en 2021 son objectif de zéro émission nette d’ici 2060.

Le plus grand exportateur mondial de pétrole affirme qu’il atteindra cet objectif « d’une manière qui préserve le rôle de premier plan du Royaume dans le renforcement de la sécurité et de la stabilité des marchés énergétiques mondiaux ».

Les militants écologistes sont sceptiques, soulignant les appels simultanés des responsables saoudiens à une augmentation des investissements dans les combustibles fossiles.

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