Les nations acceptent d'examiner attentivement les plans de durabilité

Les nations acceptent d’examiner attentivement les plans de durabilité

Un cinquième du temps s’est écoulé pour que les pays atteignent 17 objectifs de développement durable (ODD) prévus par le Agenda 2030. Une échéance qui semblait autrefois lointaine semble déjà pouvoir entraîner une réponse fragmentée. Afin d’éviter cela, certains pays qui se sont engagés à mettre en œuvre les ODD soumettent leurs plans de durabilité pour examen volontaire par les Nations Unies pour évaluer leurs progrès dans l’Agenda et, si nécessaire, réorienter leurs initiatives.

Les VNR, un exercice où il n’y a pas de place pour la complaisance

Au cours du mois de juillet, le Forum politique de haut niveau des Nations Unies (HLPF) s’est tenue à New York et a vu les pays accepter de soumettre ce que l’on appelle un examen national volontaire (ENV) au comité économique de l’ONU, l’ECOSOC. L’idée initiale était d’entreprendre cette forme d’analyse de situation au niveau international, mais depuis trois ans qu’elle est pratiquée, elle a en fait pris une tournure caractère régionalpiloté par les États membres en vue d’impliquer toutes les parties intéressées : les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les citoyens en général.

Les ENV ont pour objectif d’évaluer le travail que mènent les pays pour atteindre les 169 objectifs de l’Agenda 2030 et de leur délivrer un diagnostic pour tenter de donner un nouveau souffle à leur travail, et en tenant compte de leurs spécificités. : un partage d’expériences, de réussites, de défis et de difficultés pour accélérer le travail de tous et mettre en œuvre un agenda universel. L’exercice requiert une approche critique, honnête et très réaliste de la part des pays. L’auto-justification n’a pas sa place.

Mauvais résultats pour tous

Les VNR n’existent que depuis peu de temps. Le premier examen de ce type a eu lieu en 2016 et seuls 23 des 193 pays qui se sont engagés dans le Programme 2030 ont soumis leurs plans d’action pour examen. En 2017, ce nombre est passé à 43, presque le double. 2018 n’a cependant pas poursuivi la même progression : avec 46 pays participants, seulement 3 de plus que l’année précédente, dont l’Espagne. Les nations participantes ont toutes des moyens et des problèmes très différents, du Mexique au Canada et de l’Australie, de la Suisse au Sénégal.

Le thème de cette année s’articule autour de la « Transformation vers des sociétés durables et résilientes »avec une attention particulière portée à ODD 6eau potable et assainissement ; ODD 7une énergie abordable et propre ; ODD 11villes et communautés durables ; ODD 12production et consommation responsables ; ODD 15la vie sur la terre, et ; ODD 17des partenariats pour les Objectifs.

Le résultat des examens brosse un tableau très inquiétant. Les analystes du forum flétrissent dans leurs critiques : aucun des pays ne va dans la bonne direction pour atteindre les ODD, il y a un manque général d’urgence et la planète risque de ne pas atteindre les objectifs d’ici 2030.

Le tableau dynamique suivant présente les résultats des ODD par couleur pour chacun des pays examinés. Le vert, signifiant la réalisation d’un objectif, a une présence presque pitoyable dans le graphique, tandis que le rouge, la couleur la plus prédominante dans le tableau, représente le pire de tous les scénarios possibles.

Le défi des données

Les résultats des ENV révèlent la lenteur des pays à mettre en place des mesures sérieuses pour atteindre les Objectifs de Développement Durable, mais ils remettent également en question une autre question centrale : les nouvelles feuilles de route pour chaque pays seront-elles appliquées de manière cohérente ?

Bien que l’Agenda 2030 soit universel, il y a grande diversité dans la façon dont les auto-évaluations sont présentés pour les différents objectifs, la manière dont les indicateurs sont utilisés, ainsi que dans les définitions politiques et vis-à-vis des perspectives de la société civile et du secteur privé.

Des données de qualité sont essentielles pour que les organisations, les gouvernements et la société puissent prendre des décisions éclairées. Mais de nombreux systèmes statistiques nationaux souffrent de graves lacunes, les groupes vulnérables et minoritaires étant complètement laissés pour compte et certains indicateurs non pris en compte pour parvenir à des conclusions générales.

Sources: eldiario.es, Plataforma de Conocimiento para el Desarrollo Sostenible, Informe de los Objetivos de Desarrollo Sostenible 2018, Nations unies, ECOSOC

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