EL PAÍS

Pourquoi les réserves d’eau ne se sont-elles pas améliorées en Catalogne malgré les pluies de ces dernières semaines ?

Cela semblait impossible il y a à peine deux semaines, mais il pleut. Et il le fait presque tous les jours en Catalogne depuis fin avril. Ce vendredi le tonnerre, la grêle et même quelques averses en ont surpris plus d’un dans les quartiers les plus peuplés de la commune. La pluie est de retour après des mois exceptionnellement secs. Mais cela ne suffit pas pour effrayer les fantômes de la grande sécheresse, préviennent les experts.

Malgré les pluies récentes dans le nord de la Catalogne depuis début mai, les pluies intenses tombées à Barcelone ce vendredi et celles que le Service météorologique prévoit notamment dans la moitié sud dans les prochains jours, la fin de la pire sécheresse est toujours bien loin que la communauté ait souffert depuis qu’il existe des records (1905). Les prévisions pour le reste du mois de mai se sont améliorées et on s’attend maintenant à ce que le mois, comme il a commencé, continue d’être pluvieux : « La semaine suivante, il se peut qu’il y ait plus de précipitations que la moyenne », expliquent-ils de Meteocat.

L’agence prévoyait déjà fin avril un changement de dynamique pour ce mois, notamment dans le nord-est, qui conduirait à une modification des masses d’air avec d’éventuels nouveaux épisodes de précipitations « à moyen terme ». Ça a eu lieu. Même ainsi, des sources de l’Agence catalane de l’eau rappellent que les pluies récentes ont été « concentrées, intenses et de courte durée », les faisant rester retenues dans la plupart des terres « dans un état très sec en raison du manque de pluie pendant des mois ». « . . Le territoire a soif depuis tant de mois qu’il a besoin de beaucoup d’eau pour qu’elle finisse par s’infiltrer dans les rivières. C’est-à-dire qu’il doit pleuvoir sur humide et que la terre se remplit d’eau pour que la courbe des réservoirs s’élève.

Certaines pluies « efficaces » pour récupérer les réserves des réservoirs devraient être « tout au long de la carte et constantes, pendant plusieurs heures, pour accumuler de manière persistante des litres qui passent des terres comblées aux rivières et réservoirs », souligne l’entité qui gère Ressources en eau catalanes. Dans leurs calculs internes, ils estiment qu’environ 300 litres par mètre carré seraient nécessaires pendant un mois « en général » pour récupérer les niveaux des réservoirs « supérieurs à 40% ». Et ils ne seraient toujours pas dans une situation normale. Plus précisément, ils doivent également tomber sur les régions de Ripollès, Osona (où se trouve le réservoir de Sau) et La Selva (où se trouve le réservoir de Susqueda). Pour alimenter la rivière Llobregat, il a besoin de pluie à Berguedà, avec laquelle alimenter les réservoirs Llosa del Cavall et Sant Ponç.

Malgré le fait que les tempêtes de ces dernières semaines aient irrigué une grande partie de ce territoire, le pourcentage d’eau stockée dans les réservoirs est resté pratiquement inchangé. Le système Ter-Llobregat, qui alimente Gérone, Barcelone et toute son aire métropolitaine, est en phase exceptionnelle depuis des mois. La moyenne des réservoirs des bassins intérieurs est environ la moitié de celle d’il y a un an. Il est actuellement de 25 %.

À l’exception de quelques points du centre de la Catalogne, la majeure partie du territoire connaît des niveaux de précipitations inférieurs à la moyenne climatique des 30 dernières années, selon le dernier solde du service météorologique catalan. La sécheresse ne prendra pas fin ce mois-ci, préviennent les experts. Mais il est encourageant que des volumes de pluie plus élevés soient enregistrés précisément sur le territoire où ils sont le plus nécessaires (dans les sources des rivières), comme les plus de 60 litres par mètre carré tombés pendant le jour férié de mai à Ulldeter, où le Ter, le fleuve avec la plus grande capacité et qui, avec le Llobregat, alimente Barcelone et Gérone.

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Mai a été le mois au cours duquel s’est inversée la dernière grande sécheresse, celle de 2008. Ce même mois de l’année 2023, pour l’instant, a commencé à briser la tendance que la communauté a accumulée pendant plus de 30 mois et qui a placé l’agriculture secteur contre les cordes. Le modèle européen ECMWF, qui est mis à jour tous les quatre jours, prévoit que les deux semaines restantes du mois seront plus pluvieuses que la moyenne historique. « Surtout le dernier », soulignait ce vendredi le météorologue Àlex Van der Laan sur son compte Twitter. L’expert a également souligné que les températures seront plus basses que d’habitude, ce qui favorise moins d’évaporation pendant la saison d’irrigation. L’eau tombe à nouveau du ciel mais la terre en redemande.

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