EL PAÍS

L’UE va imposer un tarif climatique pour taxer le CO₂ des importations

Las instituciones de la Unión Europea han alcanzado la madrugada de este martes un acuerdo provisional para imponer una tasa a las importaciones de los productos más intensivos en dióxido de carbono (CO₂) que busca proteger su industria e impulsar a la vez la lucha internacional contra el changement climatique. Ce tarif climatique – le premier du genre au monde – commencera à être appliqué progressivement à partir d’octobre 2023 et affectera l’importation de produits tels que le fer, l’acier, le ciment, l’aluminium, les engrais ; également l’électricité et l’hydrogène.

L’Europe dispose depuis 2005 d’un système d’échange de quotas d’émission de dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre. Le système européen d’échange de quotas d’émission (ETS) oblige quelque 10 000 installations énergétiques et industrielles du continent à payer pour chaque tonne de CO₂ qu’elles émettent dans le cadre de leur activité. Ce marché est aujourd’hui en plein processus de réforme et l’une des craintes exprimées par de nombreux pays depuis des années fait référence à ce que l’on appelle la « fuite de carbone »: le risque que certaines industries quittent l’UE pour n’importe lequel des pays où elles produisent ce carbone marché n’existe pas et peut donc être plus attractif. Pendant des années, l’imposition d’une taxe mondiale sur le carbone a survolé les négociations internationales contre le changement climatique et bien que d’autres marchés aient été lancés après l’Europe, comme celui lancé par la Chine l’an dernier, les craintes de délocalisation continuent d’exister dans l’UE en tant que marché mondial. l’instrument n’a pas été mis en place.

Le futur mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MAFC) convenu aujourd’hui sera « un pilier essentiel des politiques environnementales européennes, car c’est l’un des rares mécanismes dont nous disposons pour encourager nos partenaires commerciaux à décarboner leur industrie manufacturière », a souligné le négociateur du Parlement européen, le social-démocrate Mohammed Chahim, dans les pourparlers pour clore cet instrument, qui ont débuté lundi et ont duré plus de dix heures. L’accord, qui repose sur une proposition de la Commission, a été conclu mardi soir entre le Parlement européen et les gouvernements des Vingt-sept, représentés au Conseil européen. Dans le même ordre d’idées, le ministre tchèque de l’Industrie, Jozef Sikela, dont le pays préside l’UE jusqu’à la fin de l’année, a souligné que ce nouveau taux « garantira un traitement équilibré » des biens non européens importés par les Vingt-sept et est conçu pour « encourager nos partenaires mondiaux à se joindre aux efforts climatiques de l’UE ».

L’accord provisoire conclu par les institutions européennes — qui fait encore l’objet de négociations sur des aspects techniques qui devraient être clôturés dans les prochains jours — prévoit que le mécanisme commencera à fonctionner à partir d’octobre 2023. Dans une première phase, il ne s’agira que obligations d’information sur les produits importés afin de collecter les données nécessaires à l’application progressive du taux. Et on estime qu’il commencera à être collecté à partir de 2026 ou 2027. Parallèlement, à l’intérieur de ses frontières, l’Europe supprimera également les droits d’émission gratuits qu’elle distribue à certaines de ses industries pour éviter cette soi-disant fuite de carbone, une mesure qui est toujours en cours de négociation.

Les marges qui restent à négocier dans les prochains jours renvoient justement à cela, à la manière dont les droits d’émission gratuits que certaines usines reçoivent pour appliquer pleinement le nouveau tarif se termineront à l’intérieur des frontières communautaires, comme expliqué ce mardi à une conférence de presse du parlementaire et président de la commission environnement du Parlement européen, Pascal Canfin. Comme l’a dit le député européen français, il faudra encore trois ans pour appliquer le taux, en raison de la complexité de cet instrument. Canfin a qualifié la mesure d' »historique » et a rappelé qu’il n’existe pas de taux similaire dans le monde.

Sur la base des projets de taux futurs que la commission a produits ces derniers mois, les analystes s’attendent à ce que les importations en provenance de Russie, de Turquie, de Chine et du Royaume-Uni soient les plus durement touchées en termes absolus. Il ne peut être exclu que l’imposition de ce mécanisme puisse générer une sorte de confrontation commerciale. L’UE soutient que son taux sera compatible avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce et d’autres pays envisagent d’appliquer des mesures similaires. Dans le plan changement climatique que le président américain Joe Biden a présenté au printemps 2021 a également esquissé l’idée de créer une taxe frontalière similaire.

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L’antécédent de ce mécanisme que l’UE veut mettre en place maintenant pourrait être la taxe sur le CO₂ émis par les avions à l’intérieur des frontières de l’UE et que l’Europe a tenté de faire payer tous les avions commerciaux qui atterrissent sur son territoire. Ce plan a généré une dure confrontation avec les États-Unis, la Chine et la Russie, entre autres nations, qui s’opposaient à ce taux. L’UE, enfin, ne pourrait appliquer ce système qu’à l’intérieur du territoire européen, ce qui contraint les compagnies à recourir au système communautaire d’échange de droits d’émission (ETS) uniquement lorsque les vols sont internes.

Après l’accord conclu ce mardi, Mohammed Chahim a insisté lors d’une conférence de presse sur le fait que ce nouveau taux est le meilleur moyen « d’inciter » les entreprises les plus polluantes hors UE à marcher vers la décarbonation si elles veulent continuer à exporter vers la communauté marchande, l’une des plus importants de la planète.

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