EL PAÍS

Notre avenir dépend de la restauration de la nature

L'humanité est confrontée à une urgence écologique sans précédent, avec de graves conséquences sociales, économiques et politiques. L'activité humaine provoque la dégradation de la nature à l'échelle planétaire due à la contamination de la masse, à l'épuisement des ressources naturelles, au changement climatique, à l'extinction des espèces et à la destruction des écosystèmes. La nature, cependant, offre des services essentiels gratuitement, tels que l'eau propre, l'air pur ou la pollinisation des cultures. Nous en faisons partie et nous en avons besoin pour survivre. Malgré sa pertinence, plus de 80% des écosystèmes européens sont dégradés et l'extinction de 36 espèces en Europe a été trouvée depuis 2015. Pour essayer d'inverser cette tendance, d'innombrables conventions, sommets et congrès ont été organisés. Mais, étrangement, cela peut sembler, après la signature de tant de papier, les problèmes ont non seulement été résolus, mais continuent de s'aggraver. Dans une large mesure, c'est parce que les accords internationaux ne sont pas vraiment obligatoires, car il n'y a pas de mécanismes pour les appliquer et n'établissent pas de mesures spécifiques.

Précisément, ici réside la force de la loi sur la restauration de la nature, récemment approuvée par l'Union européenne: c'est une norme obligatoire, ses objectifs sont contraignants pour les États membres et, enfin, il présente des indicateurs clairs de la conformité associée. Les objectifs qui sont collectés sont ambitieux mais nécessaires: récupérer 90% des habitats dégradés d'ici 2050, avec des étapes intermédiaires de 30% en 2030 et 60% en 2040. En plus d'améliorer le fonctionnement des écosystèmes, cette restauration représente une opportunité économique: des milliers d'emplois seront générés dans des secteurs stratégiques tels que la gestion des forêts, les rivières, les rivières, la maintenance durable et la conservation de la conservation. Loin d'être un obstacle à l'économie, la transition vers un modèle durable peut devenir un moteur de développement et d'emploi.

En ce sens, la loi approuvée est basée sur une étude exhaustive sur les effets de cette législation, qui valorise les investissements et les avantages nécessaires. Entre autres choses, il estime que chaque euro investi dans la restauration de la nature génère un avantage entre 4 et 38 euros. Nous parlons d'investissement et non de dépenses, car il est pratique de comprendre que les avantages fournis par les écosystèmes (qui sont appelés écosystèmes ou services environnementaux) sont totalement horizontaux, c'est-à-dire qu'ils profitent également à toute la société, devenant ainsi les avantages les plus démocratiques qui peuvent être obtenus d'un investissement. La restauration de la nature bénéficiera également aux générations futures, car les écosystèmes sains sont des systèmes auto-suffisants qui, une fois réparés, travaillent de manière autonome et continueront de nous bénéficier indéfiniment et librement: eau et air de qualité, sols fertiles, aliments, lutte antiparasitaire, défense contre les catastrophes naturelles et les espaces de liais, entre autres. Ce n'est donc pas un coup de tête: la science indique que l'avenir de la société dépend de la conservation et du rétablissement des habitats naturels.

Un exemple clair est l'eau: supposons que le développement d'une activité polluante se dégrade le service d'approvisionnement et l'eau cesse d'être adapté à la consommation humaine. Automatiquement, un dommage serait généré pour tous les habitants, qui devraient maintenant acheter ou purifier l'eau qui était auparavant libre: trois litres par personne et jour. Cela signifierait un coût approximatif de 250 euros par an par personne. Par conséquent, investir dans la restauration des écosystèmes aquatiques évite non seulement les impacts économiques et sociaux à long terme, mais garantit également un accès équitable aux ressources essentielles.

Un autre cas est la portée des forêts, où la restauration de la biodiversité est essentielle pour améliorer la capacité des forêts à s'adapter au changement climatique et à augmenter leur capacité à stocker le carbone atmosphérique. La loi s'engage à promouvoir des écosystèmes plus divers, avec des espèces indigènes de différentes tailles et âges, reliant les masses forestières et favorisant la présence de bois mort. Ces éléments fournissent non seulement un refuge à de nombreuses espèces d'animaux, de champignons et de plantes, mais contribuent également au cycle des nutriments et à la régulation du climat. Mais ce n'est pas tout, les paysages hétérogènes réduisent également le risque et la vitesse de propagation du feu, un problème de plus en plus grave dans le contexte actuel de la crise climatique.

Malgré ses avantages évidents, cette loi fait face à des critiques basées sur des arguments non fondés. Il est dit, par exemple, qu'il réduira la productivité agricole et mettra en danger la sécurité alimentaire, alors qu'en réalité il cherche autrement: garantir la viabilité du secteur évitant la surexploitation de l'eau, la dégradation des terres et le déclin des pollinisateurs, tels que les abeilles sauvages ou les papillons, qui sont essentiels pour produire 75% des cultures alimentaires mondiales. L'élimination des barrières de rivière obsolètes a également été remise en question, comme si elle implique la perte de capacité de stockage d'eau ou de contrôle des avenues. Cependant, ces fonctions correspondent à des infrastructures encore utilisées, pas auxquelles il est destiné à se retirer. Son élimination, en revanche, permettrait la récupération d'espèces telles que le saumon atlantique ou l'anguille, ce dernier en danger critique d'extinction.

C'est pour tout cela que l'Association espagnole de l'écologie terrestre (AEET), qui rassemble le plus large groupe de professionnels de la science de l'écologie de notre pays, nous considérons qu'avec cette société de loi a une occasion unique d'inverser la dégradation de la nature et ses impacts négatifs. Il servira à soutenir notre avenir en tenant les services environnementaux qui permettent à notre santé et à notre qualité de vie. Il est vrai que les délais de la loi sont prolongés et ses objectifs très ambitieux. Le travail à faire est énorme, ainsi que les avantages associés. Nous ne pouvons pas continuer à surexploiter et à détruire les écosystèmes, ni à compromettre le bien-être des générations futures. Le succès de la loi nécessitera un effort collectif des administrations, des entreprises et des citoyens, car l'avenir de l'Europe et de l'humanité dépend de notre capacité à restaurer la nature.

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