Une bannière Vox dans le centre de Madrid propose de jeter le féminisme, le collectif LGTBIQ+ et l’Agenda 2030
Jeter le féminisme, le collectif LGTBIQ+ ou l’Agenda 2030, c’est ce que Vox propose sur une toile accrochée au cœur de Madrid. Le 17 juin, jour de la constitution des conseils municipaux, une affiche est apparue accrochée à la façade des six étages de la Casa de las Bolas, dans la Calle de Alcalá, l’une des plus importantes et des plus fréquentées de la capitale, où une main qui porte un bracelet avec le drapeau de l’Espagne jette à la poubelle du papier avec les symboles de tout ce que le parti ultra oppose : celui du féminisme ; celui de l’Agenda 2030 ; le drapeau LGTBIQ+ ; le marteau et la faucille communistes ; celui du mouvement indépendantiste catalan, et le symbole du mouvement des squatters. Dans l’image, vous pouvez lire: « Décidez ce qui compte. »
L’affiche est complétée par une série de concepts. A gauche, sur fond rouge, apparaissent les mots « imposition, insécurité, division, pauvreté, abandon et invasion », tandis qu’à droite, sur fond vert, on peut lire les mots « liberté, sécurité, famille, industrie, campagne et frontières », comme les principaux concepts que Vox veut transmettre à son électorat. Les réactions à ce message ont été nombreuses et ont atteint le gouvernement espagnol. Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a prévenu ce mardi que la toile déployée par Vox « peut aider d’autres discours encore plus incendiaires et les crimes haineux ont malheureusement une réalité ». Lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil des ministres, le ministre a évité de se prononcer sur la question de savoir si cela constitue un crime de haine, mais il l’a qualifié d’acte de « gravité manifeste ». « La défense et la richesse de la diversité sont remises en cause », a prévenu Marlaska, qui a assuré que ce type d’attitude « n’aide en rien à une coexistence pacifique ».
Décidez ce qui compte :
✅ Liberté
✅ Sécurité
✅ Bordures
✅ Famille
✅ Terrain
✅ IndustrieVenez assister à la grande cérémonie publique de clôture de l’Assemblée VOX !
📍 Au Palais Municipal de l’IFEMA, #Madrid
🗓 Samedi 24 juin.
⏰ A 12h00. pic.twitter.com/KwjqqL6TGn— VOX 🇪🇸 (@vox_es) 17 juin 2023
Le PSOE a répondu à la toile Vox sur les réseaux sociaux avec un message similaire à celui exprimé par Marlaska. « La toile de la haine, de la discrimination et de la honte est une atteinte à nos droits et à notre modèle de coexistence », est-il commenté dans une vidéo que les socialistes ont diffusée via leur compte Twitter, où ils encouragent les gens à se rendre le 23J pour voter pour « Jetez la haine et les ordures ». Dans la vidéo, en outre, il y a des déclarations du leader de Vox, Santiago Abascal, dans lesquelles il nie la violence sexiste. Enfin, il termine en demandant si le leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, a assumé le discours du parti ultra à la suite des pactes conclus dans les mairies et certaines communautés autonomes.
Ce n’est pas la première fois que Vox se montre contre ces positions. Le 28 avril 2019, jour des élections générales au cours desquelles Vox remporte la représentation parlementaire pour la première fois de son histoire, le parti publie une image sur les réseaux sociaux dans laquelle apparaît une image du film. L’un des protagonistes du film, Aragorn, qui apparaît avec un drapeau espagnol et le logo Vox, affronte les orcs du Mordor, sur lesquels on a vu des drapeaux républicains, des logos féministes, des esteladas, des logos médiatiques tels que La Sexta, l’ÊTRE ou LA COUNTRY, ou un marteau et une faucille, et où il était écrit : « Que la bataille commence ! ».
Le mouvement féministe et le collectif LGTBIQ+ sont sous les projecteurs de la fête ultra depuis sa création. Dans six mairies où Vox a accepté de gouverner main dans la main avec le PP, elle a exigé la suppression des services de l’égalité parce qu’ils les jugeaient « idéologiques ». Dans le pacte qu’ils ont conclu avec les populaires pour gouverner la Communauté valencienne en coalition, aucune mention n’est faite de la violence sexiste et, au contraire, ils préconisent « l’éradication de la violence intrafamiliale, en particulier celle subie par les femmes et les enfants ». et l’accent est mis sur la garantie de « l’égalité entre toutes les victimes ». Vox a défendu à plusieurs reprises que la loi contre les violences de genre est discriminatoire envers les hommes.
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L’affiche déployée par Vox a été prise en pleine préparation du mois de la fierté LGTBIQ+ à Madrid. « Il n’y a pas de conteneur assez grand pour contenir le drapeau arc-en-ciel », a répondu Juan Carlos Alonso, coordinateur général de MADO 2023 (Madrid Pride). Lors de la conférence de presse de présentation de la State Pride 2023 au Musée national Thyssen-Bornemisza mardi, Alonso a averti que personne ne « jetterait » les personnes appartenant au collectif LGTBIQ+. « Nous avons le droit d’être qui nous sommes », a-t-il condamné. La Fédération d’État LGTBI+ a également insisté dans un tweet : « Ils ne vont pas nous faire disparaître. Nous ne reculerons pas. Contre la haine, visible et fière ».
Les attaques contre l’Agenda 2030, qui comprend les 17 objectifs de développement durable approuvés en septembre 2015 par l’Assemblée générale des Nations Unies, ont également été constantes dans la trajectoire du parti. « L’Agenda 2030 est un enfer pour l’avenir de l’Espagne, pour les personnes les plus défavorisées, pour la prospérité des jeunes, pour la campagne, pour l’industrie, pour l’agriculture… absolument pour tout. L’Agenda 2030 est l’ennemi de la vie sur terre, quoi qu’ils en disent », a déclaré Abascal lors d’un rassemblement à Oviedo le 15 avril. Certains des objectifs de l’Agenda 2030 incluent l’éradication de la pauvreté et de la faim, l’égalité des sexes, la lutte contre le changement climatique et la lutte contre les inégalités, des approches que le parti d’Abascal a qualifiées d' »impositions mondialistes » et d' »endoctrinement ».