EL PAÍS

Une feuille de route vers la COP28

S’il est difficile de faire un bilan synthétique et concluant des résultats de la dernière Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, COP27, il est possible d’identifier des avancées partielles et de se projeter dans l’avenir.

Au niveau mondial, la principale inquiétude réside dans le peu d’avancées des négociations sur jusqu’où aller dans l’élimination progressive des énergies fossiles, considérées comme la principale pierre d’achoppement pour atteindre l’objectif d’une augmentation de la température mondiale de seulement 1,5 % par rapport à l’avant. -niveaux industriels. La situation géopolitique actuelle a conspiré pour qu’aucun progrès n’ait été réalisé, au-delà de l’inclusion d’un concept sur les énergies renouvelables.

En revanche, des avancées ont été réalisées sur la question du financement, avec la création d’un fonds « pertes et dommages » pour faire face aux effets du changement climatique, notamment dans les pays les plus vulnérables. Quelque chose de très pertinent pour l’Amérique latine et les Caraïbes et un changement par rapport à la position dominante, qui suggérait que la structure de financement déjà existante pour la question climatique était celle qui devrait prendre en charge ces problèmes.

Les modalités de fonctionnement de ce fonds restent à définir, y compris son ampleur et qui en seront les contributeurs —ce qui devrait se faire en 2023— mais ce qui a été décidé implique une modification importante et une réponse, même partielle, aux attaques de plus en plus fréquentes et destructrices les événements climatiques et leur impact sur les pays les plus faibles.

Le texte final de la déclaration met sur la table la nécessité pour les institutions financières internationales de faire partie intégrante de la lutte mondiale contre le changement climatique, ce qui est très important compte tenu de l’ampleur et de la capacité de transformation que ces organisations ont sur l’économie mondiale.

Des avancées ont été réalisées sur la question du financement, avec la création d’un fonds « pertes et dommages » pour faire face aux effets du changement climatique, notamment dans les pays les plus vulnérables.

Pour la première fois, le dispositif fait référence à la nécessité d’actions spécifiques sur les océans, les forêts et l’agriculture, en les liant à la sécurité alimentaire, en tant que priorité fondamentale pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), en particulier celui faisant référence à l’élimination de la faim.

En parallèle, il est proposé de créer un groupe de travail conjoint sur la mise en œuvre de l’action climatique sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. Les activités liées à l’agriculture doivent se poursuivre avec une vision plus large de sa relation avec la sécurité alimentaire et avec la participation de l’ONU et d’autres entités concernées, du monde universitaire, du secteur privé et de la société civile, y compris les organisations de producteurs. Le groupe doit rendre compte de ses délibérations et propositions à la COP 2026 et aux différentes instances de la Convention.

L’agriculture fait partie de la solution

C’est une avancée significative. S’il est vrai que dans les COP précédentes ni l’agriculture ni l’alimentation n’avaient été évoquées, la question des systèmes alimentaires, thème principal du Sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires en 2021, n’est toujours pas intégrée à l’approche de ce que l’agriculture peut apporter à l’atténuation. efforts et, surtout, sa capacité à servir de puits de carbone, est approfondi.

Du point de vue de notre région, les Amériques, de grandes opportunités s’ouvrent quant au rôle de l’agriculture dans les stratégies de développement durable. L’ampleur des ressources naturelles sur lesquelles elle repose et son poids sur les marchés internationaux en font une composante stratégique de la sécurité alimentaire, nutritionnelle et environnementale mondiale.

L’enjeu est d’amener cette vision dans les négociations, en intégrant la dimension empirique de notre agriculture qui, loin de faire partie du problème, fait clairement partie de la solution, avec ses hauts niveaux d’efficacité et de durabilité. Il est encore plus important de consolider dans nos pays que l’avenir n’admet que des stratégies productives durables et inclusives.

Nous avons pris des mesures très utiles pour cela. L’un est le message consensuel des ministres de l’Agriculture des Amériques donné à la veille de la COP27, qui souligne l’importance de l’agriculture en tant qu’instrument pour les tâches d’atténuation et d’adaptation au changement climatique et ses contributions indispensables à la force économique et sociale de nos sociétés.

L’ampleur des ressources naturelles sur lesquelles il repose [la agricultura] et son poids sur les marchés internationaux en font une composante stratégique de la sécurité alimentaire, nutritionnelle et environnementale mondiale

Ce message suppose l’engagement de renforcer la présence des ministères et secrétariats de l’agriculture et de l’élevage dans les sphères de discussion nationales, continentales et mondiales sur le climat, un engagement qui a commencé à se concrétiser par la présence des ministres et secrétaires des Amériques à la COP tenue à Charm el Cheikh. Aussi, dans les activités du pavillon de la Maison de l’agriculture durable des Amériques, installé à ce Sommet par le Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA) avec plus de 40 partenaires des secteurs public et privé, sous la devise « Nourrir le monde, prendre soin de la planète ».

Nous devons maintenant transformer le consensus général en un plan de travail avec des actions précises.

Une feuille de route semble claire : l’Agriculture Durable, basée sur la science et l’innovation et avec le rôle moteur de ses agriculteurs, doit faire partie de la solution aux problèmes qui entravent le développement de l’Humanité.

.

A lire également