COP28 : l’ONU met en garde contre les « mines terrestres » pour « mettre fin à l’ère des énergies fossiles »
Dernière ligne droite des négociations
Le secrétaire général de l’ONU, Antnio Guterres, a exhorté les délégués de plus de 190 pays à la COP28 à serrer les rangs pour « mettre fin à l’ère des combustibles fossiles ». « Cette conférence doit être un tournant », a souligné Guterres à son retour à Dubaï dans la dernière partie du Sommet sur le climat. COP28 se termine officiellement le 12 décembre, mais les négociations se prolongent généralement en sessions marathon tôt le matin et durent normalement au moins une journée.
« Je suis revenu pour renouveler mon appel urgent aux dirigeants à rester dans la limite des 1,5 degrés et à garantir la justice climatique », a déclaré António Guterres quelques heures après l’avertissement lancé par le président de la COP28 lui-même, le sultan Ahmed Al Yaber : « L’échec n’est pas un problème ». option (…) Je demande aux partis un maximum d’ambition. « Le moment est venu de changer de vitesse et de parvenir à un accord sur les émissions de gaz à effet de serre. »
De son côté, le plus haut responsable du changement climatique à l’ONU, Simon Stiell a lancé un avertissement sévère contre les « blocus tactiques inutiles » et les « mines terrestres » dans le compte à rebours avant les négociations de la COP28. Ses propos sont interprétés comme un signal d’alarme pour les pays obstructionnistes qui menacent de bloquer un accord final ambitieux. « La recette du « Je gagne, tu perds est une garantie d’échec collectif ». » assura Stiell. « En fin de compte, c’est la sécurité de 8 milliards de personnes qui est en jeu. »
« Élimination » ou « réduction »
Le principal point de discorde dans le texte final, qui devrait être approuvé par consensus, est la mention explicite de élimination(élimination progressive en anglais) devant le réduction (réduction progressive) des énergies fossiles comme objectif partagé par la communauté internationale.
L’Arabie saoudite et un groupe d’alliés continuent d’exprimer leur opposition à l’utilisation du mot « élimination ». L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à laquelle appartient également l’hôte Les Émirats arabes unis ont fait pression sur leurs membres pour qu’ils envisagent cette option.
L’ancienne présidente irlandaise Mary Robinson, celle-là même qui a eu un échange rude avec le président de la COP28 à l’approche du sommet, a décidé d’enlever le gant et de jeter son doigt accusateur à l’heure H : « L’Arabie saoudite et ses les alliés tiennent des négociations en otages, les nations qui font obstacle à un avenir vivable doivent abandonner leurs subterfuges.
« Nous n’avons pas un instant à perdre dans le sprint final », a souligné Stiell, qui a prévenu que tous les domaines de négociation se sont finalement réduits à deux : quel est le niveau d’ambition en matière d’atténuation du changement climatique et comment les pays ayant la volonté ils soutiendront la transition avec le soutien (économique) nécessaire.
La position de l’UE
L’Union européenne a déjà proposé sa propre proposition en faveur de « l’élimination » des énergies fossiles « sans atténuation », un autre point de discorde qui exclurait de l’accord le gaz et le pétrole dont les émissions peuvent être « captées » et stockées (malgré les doutes). sur la capacité des technologies de séquestration du CO2 à grande échelle).
La troisième vice-présidente, Teresa Ribera, et le commissaire européen chargé du changement climatique, Wopke Hoekstra, ont quant à eux appelé à « un engagement fondé sur la science ». Ribera a exhorté le président de la COP28, le sultan Ahmed Al Yaber, à agir « davantage comme un leader et moins comme un modéré dans les étapes finales du sommet ».
Hoekstra a déclaré pour sa part qu’il existe « une majorité, et certains diraient une majorité qualifiée, que nous voulons pousser à plus d’ambition ». L’homme politique néerlandais a toutefois préféré ne pas donner un nombre précis de pays censés s’aligner sur un accord sur « l’élimination » des énergies fossiles.
De son côté, la Chine a adouci son opposition ces derniers jours et son envoyé spécial sur le changement climatique, Xie Zhenzhua, devrait parvenir à une sorte de compromis avec son homologue américain John Kerry. Un accord de principe entre les deux plus grands émetteurs pourrait ouvrir la voie à un tournant positif dans la dernière étape des négociations.