Essai photo | Nids inattendus : des cigognes en équilibre sur des épaves
Du bout du mât de notre dernière bataille perdue – celle de préserver la Terre qui nous a été léguée – une cigogne nous contemplera impassible. D’une relation extrêmement égoïste avec notre environnement, nous sommes devenus le principal perturbateur de la vie sur la planète. Il nous est difficile d’intérioriser le changement climatique ; Comme la mort, c’est quelque chose qui arrive toujours aux autres. Si l’on combine ce concept avec celui de synanthropie – la capacité de certaines espèces de flore et de faune à s’adapter à de nouvelles conditions environnementales – le paysage qui en résulte est celui présenté dans ces pages. Celle des cigognes qui tentent de survivre face à la dégradation de leurs habitats. Nous les avons forcés à coloniser des structures contre nature, et ils ont dû s’installer à de nombreuses reprises à proximité de décharges, voisines du plastique et de la pourriture. Rien, en revanche, que notre propre espèce ne connaisse. Leurs nids évoquent des camps de réfugiés, des rangées de personnes déplacées ou sans abri, des éboueurs. Au final, ces photos parlent de nous, de notre patrimoine et de notre héritage.








