EL PAÍS

Le gouvernement catalan montre l’action gouvernementale à la veille des élections

Le gouvernement catalan a gonflé la poitrine ce jeudi de l’accélération de la procédure administrative pour donner le feu vert aux projets de production d’énergie renouvelable, l’un des grands déficits que la Catalogne traîne depuis des années. Le conseiller en action pour le climat, Jaume Mascort, a expliqué que dans la première moitié du mandat, 96 projets ont été débloqués pour un total de 1 500 mégawatts (MW) de puissance et a fixé l’objectif pour le reste du mandat de 1 500 MW supplémentaires. L’annonce énergétique, qui avait déjà été applaudie en mai par l’association patronale espagnole des promoteurs de parcs photovoltaïques, rejoint la liste des investissements dans différents domaines que le gouvernement a affiché tout au long de cette semaine avant les élections générales du 23J. Ce jeudi, il a triplé la mise avec une triple annonce sur les énergies renouvelables, l’éducation et la sécurité le même jour.

« La Catalogne avance résolument vers la révolution des énergies renouvelables », a déclaré le conseiller. Le volume important d’autorisations s’explique en partie par le fait que le ministère de la Transition écologique a fixé en janvier dernier un délai de traitement des rapports environnementaux pour tous les projets ayant un point d’interconnexion attribué, avec le risque qu’il soit perdu si les rapports n’étaient pas approuvés avant cette date. Cette pression, qui a pesé sur toutes les communautés autonomes et même sur l’État (qui octroie des permis aux parcs situés dans les zones frontalières des communautés et ceux ayant une puissance installée de plus de 50 MW), a contribué, conjuguée à une modification de la réglementation catalane de 2021, à mettre fin à une paralysie dans le traitement des dossiers initiés par la Tripartite dirigée par le PSC. Cette rupture a placé la Catalogne dans le wagon de queue régional en matière de production d’électricité à partir de sources vertes.

Parmi les projets déjà autorisés, et que les promoteurs devront désormais construire, figurent 91 parcs solaires d’une puissance totale de 1 300 MW et 5 autres parcs solaires, d’une puissance de 200 MW. Sur la table du Département de l’action climatique, il y a des projets d’une puissance totale de 3 900 MW en phase d’analyse. À Gérone, le territoire le plus réticent à accepter l’installation d’installations électriques, il n’y a qu’un seul projet approuvé, le projet de 49 MW (9 éoliennes) qui a été approuvé en janvier dernier et qui occupera les montagnes des Alberas, dans la municipalité de La Jonquera. Ce sera le premier dans la province. Les plus grands projets acceptés sont à Lleida.

L’approche du gouvernement catalan coïncide dans un contexte d’annonces plus nombreuses. Le président de la Generalitat, Pere Aragonès, a également annoncé jeudi que le gouvernement procédera à un investissement de 6,2 millions d’euros pour désamianter 24 écoles au cours de cette année 2023. Le ministère de l’Éducation a détecté 271 centres éducatifs qui ont besoin d’actions pour éliminer l’amiante dans leurs installations et il a souligné que l’objectif est qu’en 2028 aucun équipement public ne comporte cette composante polluante. Le gouvernement catalan a présenté cet investissement initial comme « un coup de pouce significatif » vers la fin de l’amiante. La ministre de l’Éducation, Anna Simó, a annoncé un total de 442 actions de réforme dans les écoles avec un budget de 44,7 millions.

Le responsable du portefeuille éducatif a déjà exposé lundi dernier un nouveau décret du régime linguistique qui entend protéger le catalan dans les écoles. Le projet entend accréditer le niveau C2 de catalan pour tous les nouveaux enseignants qui accèdent au vivier intérimaire ou se présentent aux oppositions à partir de l’année académique 2025-26.

Sur le plan de la sécurité, la Generalitat a également annoncé jeudi la création d’une nouvelle Cellule Mossos de renseignement sur les violences sexuelles qui coordonnera le contrôle et la surveillance des près d’un millier d’agresseurs sexuels en Catalogne sur lesquels pèsent des mesures d’éloignement ou de surveillance. Selon la police catalane, les plaintes pour agressions sexuelles ont augmenté de 16 % au premier semestre de cette année, pour atteindre 2 063. Sur les 2 412 victimes soignées, 935 étaient des mineurs. La nouvelle unité est incluse dans la zone centrale des agressions sexuelles et traitera les cas les plus graves. Selon les Mossos, la zone passera de 27 à 52 soldats, ce qui augmentera la résolution des cas les plus graves et générera des profils d’auteurs de crimes sexuels qui permettront de concevoir de nouveaux modèles de sécurité dans cette zone.

Et de plus. Mercredi, le gouvernement a annoncé qu’il ouvrirait de nouvelles délégations à l’étranger, qui sont déjà le double du nombre qui existait avant 155. Le ministère de l’Action extérieure et l’UE espèrent ouvrir de nouvelles délégations catalanes dans les pays d’Asie du Sud, d’Asie du Sud-Est et d’Afrique de l’Est, ainsi que renforcer les « zones stratégiques déjà couvertes », comme les États-Unis et l’Union européenne. Le gouvernement catalan dispose de 21 délégations à l’étranger qui couvrent 71 pays, selon la ministre Meritxell Serret.

A lire également