Le gouvernement exclut un moratoire sur la mise en place de zones à faibles émissions

Le gouvernement exclut un moratoire sur la mise en place de zones à faibles émissions

Le ministère de la Transition écologique n’envisage pas d’accorder aux communes de plus de 50 000 habitants un moratoire sur la mise en place de zones à faibles émissions. La loi sur le changement climatique et la transition énergétique établit que les 149 localités de plus de 50 000 habitants doivent disposer de ce type de zone – où la circulation des véhicules est restreinte en fonction de leur degré de pollution – avant le début de 2023. seulement 20 (13 % ) se conformera avant la fin de cette année, selon la consultation qu’Jiec a faite aux 149 municipalités concernées.

La loi climat date de mai 2021 mais les communes qui ne vont pas respecter le délai fixé blâment la Transition écologique, qui n’a pas encore définitivement entériné l’arrêté royal portant règlement d’aménagement de ces zones à circulation restreinte. Le président de la FEMP (Fédération espagnole des municipalités et provinces) et maire de Vigo, le socialiste Abel Caballero, a publiquement demandé au gouvernement un moratoire en l’absence de cette règle et ce lundi, il s’est encore plaint qu’il n’y avait toujours pas de véritable décret. Des sources du ministère de la Transition écologique affirment que l’arrêté royal, en cours de traitement, sera prochainement entériné. Au matin de ce lundi, le ministère a laissé une porte ouverte au moratoire en affirmant qu’« à ce moment-là » il n’envisageait pas de l’appliquer. Mais, dans l’après-midi, les mêmes sources ont haussé le ton : « le ministère rejette un moratoire », a ajouté sans nuances le département de la vice-présidente Teresa Ribera. Par ailleurs, ce ministère assure n’avoir reçu aucune demande formelle de la FEMP auprès de la Direction de la qualité de l’air, qui est en charge de ce dossier, demandant ce délai supplémentaire pour les communes.

La plupart des consistoires consultés par Jiec affirment travailler sur la conception de leurs zones à faibles émissions, mais seuls 13% arriveront à temps, c’est-à-dire d’ici le 1er janvier 2023, avec ces restrictions contre la contamination active. Le non-respect n’a pas une couleur politique unique, car dans ce vaste groupe de consistoires, il y a des maires de tous les partis.

Le gouvernement ne semble pas avoir l’intention de semer une dure bataille contre les maires à sept mois des élections municipales. Interrogée à ce sujet par la ministre des Transports, Raquel Sánchez, dans un acte ce lundi à Vigo, la titulaire de ce portefeuille a souligné que « la plupart des mairies font un grand effort pour adapter leurs villes aux exigences du National Energy Plan et Climat » et « la loi du changement climatique ». Sánchez soutient que le ministère de la Transition écologique travaille pour que les villes « puissent atteindre ces objectifs », mais il n’a pas voulu spéculer sur les conséquences si elles ne le faisaient pas : « Évidemment, je ne vais pas faire d’hypothèses sur une question qui relève de la responsabilité du ministère de la transition écologique. Ce que je peux vous dire, c’est que nous travaillons pour pouvoir approuver ce règlement manquant ».

La ministre Raquel Sánchez et le maire de Vigo, Abel Caballero, lors de l’inauguration du Forum local de l’agenda urbain espagnol ce lundi dans la ville galicienne.Salvador SAS (EFE)

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La Transition écologique affirme que son attitude est celle de la « collaboration » avec les municipalités pour qu’elles puissent se conformer à ce que dit la loi. Ce ministère rappelle également que la mise en place de zones à faibles émissions est un « bon investissement pour les communes et pour les habitants », puisqu’elle vise à améliorer la qualité de l’air et à réduire les effets néfastes de la pollution sur la santé.

« Ils ne sont pas partis de zéro »

Le ministre des Transports a cependant rappelé ce lundi que les villes ont déjà une ligne directrice afin de créer ces zones à faibles émissions. « Ils ne sont pas partis de zéro, ils ont commencé il y a de nombreuses années à s’adapter à cette voie de création de villes plus conviviales et plus durables. » Quant à savoir s’il y aura ou non un moratoire, il a précisé que cela correspondait à la transition écologique. « Ce que nous voulons, c’est que les objectifs soient atteints et, surtout, nous avons confiance dans la capacité des mairies, mais nous sommes aussi un gouvernement qui dialogue, nous allons être très sensibles à ces difficultés que les maires poser pour vous. »

Ce qui ne semble pas, c’est que la rupture provoquera un schisme entre le gouvernement et la Fédération des municipalités et provinces, présidée par Abel Caballero. Ce lundi, lors de l’inauguration du IIe Forum local pour l’agenda urbain dans la ville galicienne -à laquelle a également participé Raquel Sánchez-, Caballero a saisi l’argument selon lequel « il est essentiel » d’avoir le décret de développement, malgré le fait que Certaines villes ont déjà des zones en fonctionnement sans cette règle. « Dans le décret, c’est là que les circonstances spécifiques et les spécifications spécifiques seront données. Quelques [municipios] nous avançons les travaux, mais quand le décret d’aménagement sortira, il faudra recommencer, car il faudra répondre à son cahier des charges ». Pour Caballero, il n’y a pas d’autre issue que d’attendre l’intégralité de l’évolution législative, et il a donné comme exemple que les sanctions ne pouvaient pas être appliquées à Vigo « parce qu’il n’y a pas de règle qui garantisse la sanction en cas de non-respect des zone zéro émission. » «Nous savons, d’après certaines municipalités qui se sont manifestées, qu’il y a des difficultés juridiques dans la demande. Il faut attendre », a-t-il ajouté en référence à Madrid et Barcelone. « Il y a une loi qui fixe un délai mais il n’y a pas de décret pour le développer. »

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