Les compagnies aériennes évaluent les pertes à 11 millions de touristes et 430 000 emplois si les taxes environnementales sont appliquées

Les compagnies aériennes évaluent les pertes à 11 millions de touristes et 430 000 emplois si les taxes environnementales sont appliquées

Les mesures environnementales et fiscales avec lesquelles l’Europe -et l’Espagne- veulent réduire l’impact du secteur de l’aviation sur la planète signifieraient perdre 430 000 emplois dans le pays, qui verrait également le nombre de touristes réduit de 11 millions, selon un rapport Deloitte.

Les outils évoqués dans ce document sont, principalement, les taxes avec lesquelles seront évalués les déplacements en avion et l’utilisation des énergies fossiles, ainsi que l’obligation d’en utiliser d’autres à plus faible empreinte carbone. Certains sont déjà en cours et d’autres sont prévus pour l’avenir, tandis que des groupes politiques, comme Alianza Verde, ont demandé l’interdiction des jets privés et la limitation des vols courts au profit de moyens de transport plus durables, comme le former.

Les données ont été présentées lors d’un événement organisé par l’Airline Association (ALA) et la CEOE. Le président de cette dernière organisation, Antonio Garamendi, a expliqué que la transition est aussi son objectif, mais il considère que « la durabilité ne peut pas se faire à n’importe quel prix ». Le processus de transition, a-t-il souligné, doit se dérouler « intelligemment et sans jamais perdre la compétitivité de nos entreprises ». Selon lui, il devrait y avoir « une transformation équilibrée » avec « des jalons réalistes, pas des jalons politiques« . « Ce que nous voulons, c’est la stabilité », a-t-il condamné.

En ce sens, l’associé responsable de l’économie chez Deloitte Financial Advisory, Jess Valero, a rappelé dans son allocution que lorsque la Commission européenne calcule l’impact des mesures, elle le fait sur l’ensemble des pays, mais en réalité cela peut affecter certains beaucoup plus que d’autres, surtout s’ils dépendent du tourisme. En fin de compte, a expliqué Valero, que l’augmentation du coût des billets, directement ou indirectement, affecte le nombre de touristes, ce qui à son tour affecte les dépenses et, finalement, le PIB.

L’étude porte sur quatre propositions différent; trois affecteront le coût du kérosène (notamment la directive européenne sur la taxation de l’énergie, qui introduira une taxe sur les carburants qui atteindra 10,75 euros par gigajoule en 2033) et la quatrième sera une taxe qui s’appliquera directement sur le ticket, dont le coût sera de 7,85 euros.

De même, le régime européen d’échange de droits d’émission (ETS), qui éliminera toutes les exceptions dans le secteur de l’aviation en 2027 et, en outre, les émissions totales autorisées doivent diminuer chaque année à un rythme plus élevé, recueille l’étude.

Le plan RefuelEU est également mentionné, qui établit l’obligation d’utiliser le carburant d’aviation durable (SAF), actuellement plus cher, dans des proportions différentes, avec l’objectif qu’en 2050, il représente déjà 63 % du total (bien qu’en 2030 ce ne sera toujours que 5 %). Ces deux dernières sont déjà en cours et, à l’exception de la taxe sur les billets – qui est proposée dans le Livre blanc sur la réforme fiscale -, toutes sont contenu dans le paquet bruxellois ‘Fit pour 55‘ destiné à l’aviation.

Tout cela conduirait à la perte de 194 000 emplois grâce aux mesures environnementales et 236 000 pour les mesures fiscales. Certains d’entre eux se chevaucheraient, car il existe des interactions entre les mesures, de sorte que le scénario agrégé est quelque peu inférieur à la somme des deux : 430 000 emplois de moins par rapport à la taille de l’économie dans le scénario de base en 2030.

Ainsi, selon leurs données, les mesures environnementales -en réalité, les coûts qui y sont associés- se traduiront par une réduction d’un peu plus de cinq millions de touristes, tandis que les mesures fiscales en ajouteront six millions supplémentaires (la taxe sur le kérosène, estime Deloitte, est prendrait 4,5 millions). L’essentiel de cette chute se ferait sur une courte distance (un rayon de 1 500 kilomètres).

Cela se traduira par 12 200 millions d’euros de perte de dépenses touristiques, ce qui toucherait surtout le logement (-3 600 millions), la nourriture (-3 200 millions) et les transports (-2 500 millions). « Les mesures fiscales entraîneraient une perte supplémentaire de PIB de 0,9 % par rapport à la perte générée par la mise en œuvre des mesures environnementales », prévient le rapport, qui, avec la perte de 0,7 % de PIB due aux mesures environnementales – les deux données, calculé en 2030- ajoutera jusqu’à 1,6 % du PIB ou 23,4 milliards d’euros.

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