L’ONU appelle à réduire « drastiquement » les émissions après 2024 de chaleur record
Après une année 2024 qui sera probablement la plus chaude de l'histoire, la communauté internationale doit réduire drastiquement ses émissions en 2025 et agir de manière plus responsable, comme l'ont indiqué ce lundi plusieurs responsables des Nations Unies dans un message à l'occasion de la nouvelle année. « Le monde doit abandonner cette voie de perdition, nous n’avons pas de temps à perdre et, en 2025, les pays doivent rendre la planète plus sûre en réduisant drastiquement leurs émissions », a expliqué le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
Dans son message de fin d'année, le Portugais a souligné que 2024 a clôturé une « décennie de chaleur mortelle » au cours de laquelle ont été enregistrées les 10 années de température moyenne la plus élevée depuis les records. « Nous assistons en temps réel à l’effondrement du climat. Cette voie est vouée à l’échec et nous devons l’abandonner au plus vite », a-t-il souligné. En outre, il a demandé aux pays de « soutenir la transition vers un avenir renouvelable ». « Il est essentiel qu'ils le fassent, et ce n'est pas impossible », a-t-il ajouté.
De son côté, la secrétaire générale de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), l'Argentine Celeste Saulo, a expliqué : « Si nous voulons un monde plus sûr, nous devons agir maintenant, c'est notre responsabilité commune et mondiale ». Après 2024, qui sera également la première au cours de laquelle la hausse moyenne des températures dépassera les 1,5 degrés que l’Accord de Paris recommandait de ne pas dépasser, Saulo a ajouté que « chaque dixième de degré de réchauffement compte et augmente les extrêmes climatiques, leur impacts et leurs dangers.
Par ailleurs, « une chaleur intense a ravagé des dizaines de pays, avec des températures supérieures à 50 degrés à plusieurs reprises et des incendies dévastateurs », a déclaré le chef de l'agence météorologique des Nations Unies.
L'OMM publiera en janvier le chiffre de la température moyenne pour 2024, confirmant si les records de 2023, jusqu'à présent l'année la plus chaude jamais enregistrée, ont été battus, et en mars, elle publiera son rapport complet sur le climat de cette année, qui se termine désormais. En 2025, année où l'OMM célèbre son 75e anniversaire, l'organisation accordera une attention particulière à la situation de la cryosphère (pôles et zones gelées de haute montagne), puisqu'elle a été déclarée Année internationale de la préservation des glaciers.
Une année record
Le réchauffement climatique provoqué principalement par les combustibles fossiles a atteint son niveau record en 2024, avec la température la plus chaude à la surface de la planète depuis des millénaires. Il faut également remonter des centaines de milliers d’années en arrière pour constater une concentration aussi élevée de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, dont la principale origine est l’utilisation du pétrole, du gaz et du charbon pour produire de l’énergie. Alors que la relation entre ces gaz et l’augmentation de la température et la dureté des phénomènes météorologiques liés à cette crise devient de plus en plus évidente pour la science, le populisme de droite gagne du terrain dans les démocraties, agitant les discours négationnistes du changement climatique contre les politiques environnementales.
L’année 2025 qui est sur le point de naître débutera avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et la menace qu’il retire une nouvelle fois son pays de l’Accord de Paris, le traité qui régit désormais la lutte internationale pour le climat. En Europe, sera également lancée la nouvelle Commission, la plus à droite depuis des décennies, en grande partie due à la montée de certains partis ultras qui ont passé des années à diffuser des canulars à travers les réseaux sociaux pour imputer tous les maux aux mesures environnementales promues par les Vingt-Sept. .